Note du SoilChroniqueur (Migou) : 7,9/10

Dans les contrées luxuriantes d’Eden, on ne ment pas, monsieur, on ne ment pas. La sincérité de la démarche comme de la relation au public et à la musique est voulue sincère.
Dans les contrées luxuriantes d’Eden, il y rôde un serpent qui susurre des tas de mensonges, des faridondaines, des affabulations, diront certains. La vérité faite tentation répondront les autres.
Dans les contrées luxuriantes d’Eden, on y trouve des sonorités étranges pour le metalleux de base. Un hautbois ? Voyons voir, quel est donc cet étrange instrument au timbre si particulier, doublé de choeurs ? Serait-ce donc ça, le chant des anges ?

Allons donc ! Il s’agit tout simplement du cinquième album de Penumbra, septuor parisien sévissant dans les frontières du Metal Symphonique. Il serait simple de faire des allusions à Epica, Within Temptation, … Mais c’est à Asylum Pyre que je pense. Car comme eux, Penumbra ne veut pas se contenter d’un genre qu’ils trouvent prévisible. Pour garder leur identité, ils veulent aller voir plus loin, emmener le genre dans d’autres pays. Ici, et à l’instar du dernier titre “Aïon”, Penumbra reviendra vers les caractéristiques des premiers albums, qui donnaient dans le Metal Gothique et Symphonique.

Vérité, sincérité. Retour aux sources, maturité sont des mots qu’ils aiment à employer. Et en effet, on ressent cela à l’écoute de Eden. On navigue sur des eaux tumultueuses, on aborde l’Enfer et ses tumultes dans “Inferno”, titre d’ouverture. On rembarque de suite pour accoster des paysages aux couleurs animistes, moyen-orientaux et celtiques à la fois (ma fibre celte réagira également au titre “Underworld”). “Empty Space” vous propulse dans un espace-temps tout autre, avec ses riffs incisifs, le chant masculin assez particulier dans son articulation et ses moments parlés et parfois électros. Toujours derrière, ces arrangements assez étoffés. Les voix s’entrecroisent, entre les divers chanteurs (trois voix différentes !) et se mêlent aux chœurs qui donnent une ampleur au tout. Des instants lyriques soutenus par des cordes.

Mais voilà… sur une seconde ou deux, dans “Empty Space”, j’ai le “Feverish Alliance” de Trail Of Tears qui m’arrive de plein fouet. Mais point de Catherine Paulson ici… et ça me frustre un peu. Par contre, on va trouver des jeux de pistes avec des voix doublées.
Allez, lâchons le morceau ! Car si la sincérité est mise en avant, autant y faire honneur : bien que j’aime beaucoup les parties avec les chants masculins, qui sont plus « rentre dedans », j’adhère moins aux parties féminines. Attention, ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dis. Valérie Chantraine chante excessivement bien. Une belle voix. Mais je ne suis pas sensible à ses parties de chants qui amènent un côté plus Pop. J’avoue ne pas connaître le genre du Metal Symphonique. Aussi, mon avis est à prendre comme il se doit, un avis complètement subjectif que je tente d’objectiver au maximum. D’ailleurs, autre pierre d’achoppement pour ma part, c’est la dénomination de Gothique. Là encore, je ne suis en rien spécialiste (et spécialiste en rien, ceci dit), mais hormis le titre “Sorrow”, qui apporte clairement une touche Dark (avec cette voix masculine claire et grave à se damner), je n’ai pas trop d’éléments pour corroborer cet aspect.

Nous partirons des Enfers pour remonter doucement vers la luxuriante Eden. Et luxuriant, cet album l’est. Beaucoup d’arrangements, de chœurs, de riffs qui vous feront bouger du body, comme dans “Bogeyman”, de l’ampleur dans le son, ces touches particulières comme le Hautbois et beaucoup de sincérité dans la musique. Nul doute que l’album plaira aux fans de la première heure ainsi qu’à ceux de groupes tels que Epica (oups, j’ai cédé à la tentation).

C’est bien foutu, c’est bon, ça passe crème…

…Même si ce n’est pas trop ma came. Défi relevé !

Tracklist :

1. Inferno (6:11)
2. Neverdream (5:15)
3. Empty Space (4:50)
4. Sorrow (5:06)
5. Underworld (5:05)
6. Boogeyman (5:01)
7. Passage (4:37)
8. Eden (4:43)
9. Aïon (5:15)

Bandcamp
Facebook
Site officiel
Instagram
Spotify
Twitter
YouTube
Chronique “Era 4.0”