Note du SoilChroniqueur (Metalfreak) : 9/10

Pris d’une vieille crise nostalgique il y a peu, je m’étais réécouté pour la forme un bon vieil album de speed / thrash metal : le fameux “Evil is there !” de Carrion… Chose amusante, c’était deux jours avant de recevoir ce tout nouvel album des Suisses de Poltergeist : “Feather of truth”. Je me suis régalé à réécouter ces vieux titres et notamment le bien méchant “Marshall law” d’une speederie démoniaque pour l’époque (1986).
Et écouter Carrion avant Poltergeist, c’est un peu comme regarder une vieille photo de nos 15 ans et qu’on la compare avec une autre de quand on en a 50 : on remarque en quoi on a vieilli mais aussi en quoi on s’est bonifié (ou empiré, c’est selon notre capacité à voir un verre à moitié plein ou à moitié vide).

Carrion, c’est Poltergeist avant de s’appeler Poltergeist et le seul membre de l’époque est V.O. Pulver, qu’on entend aussi chez Gurd, Pänzer et Pulver. Autant dire que la musique du Poltergeist version 2020 n’a plus grand chose à voir avec Carrion, sinon ce sens du riffing souvent dans le registre speed ! Pour le reste, le thrash metal du quintet s’est modernisé tout en gardant une grosse connotation old school. Ok, c’est paradoxal et pourtant…
Bon, déjà, Poltergeist, ça fait quatre ans qu’on attendait une suite à l’excellent “Back to haunt”, qui était le grand retour des Suisses sur la scène thrash metal, eux qui s’étaient imposé un break de 1994 à 2013. Si “Back to haunt” était l’album d’une résurrection en grande forme, ce “Feather of truth” est la confirmation de cet état de forme ! Et ce n’est pas le changement de la section rythmique qui allait faire perdre une quelconque qualité à la musique du quintet du canton de Bâle.
Ainsi, on voit l’excellent Ralf W. Garcia (Requiem, Wolf Counsel) qui tient la basse et Reto Crola (Requiem et wolf Counsel aussi, Punish) se retrouve derrière les fûts. Et ce n’est pas le fait de recruter la section rythmique d’un groupe de doom qui va ralentir le thrash metal de Poltergeist, loin s’en faut !

Les douze titres sont absolument excellents : Poltergeist signe-là l’un des albums de thrash metal de l’année : quand on sait qu’ils vont sûrement concourir aux côtés d’Onslaught, Testament, Metal Church, Assassin, Sepultura ou Annihilator pour la couronne, sans avoir à faire de complexe, on sait qu’on est dans le high level.
Par rapport au précédent album, on sent que le groupe a encore franchi un pallier, se débarrassant de ses influences pour nous asséner des compositions plus personnelles sans trahir le genre auquel il est affilié : “Feather of truth” est d’une maturité remarquable et chaque titre – majoritairement autour des cinq minutes – se voit distinct des autres, preuve d’un talent de composition alliant richesse et qualité ! Difficile de sortir un titre par rapport à un autre tant l’album est d’une grande cohérence mais, malgré tout, j’ai une affection particulière pour “The Godz of the seven rays”.

Un véritable kiff, un vrai coup de cœur !

Tracklist :

1. Time At Hand (4:47)
2. Saturday Night’s Alright For Rockin’ (5:11)
3. Feather Of Truth (5:13)
4. The Attention Trap (3:42)
5. Phantom Army (5:08)
6. The Godz Of The Seven Rays (5:01)
7. The Culling (4:45)
8. Megalomaniac (4:42)
9. Ambush (4:25)
10. Thin Blue Line (5:04)
11. Unholy Presence (Bonus) (5:05)
12. Notion (Bonus) (4:31)

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Chronique « Back to haunt »