Note du SoilChroniqueur (Metalfreak) : 10/10

Que ce soit les supporters de football accros aux coupes du monde, les adorateurs d’athlétisme amoureux des Jeux Olympiques ou les personnes nées un 29 février sont unanimes sur la question : quatre ans, c’est long.
Alors quand on aime, c’est très long.
C’est ainsi que les fans de Portrait, sevrés d’un nouvel album depuis 2017 et la sortie de l’excellent “Burn the World” vont enfin pouvoir trépigner devant cette nouvelle offrande de leurs héros préférés !

Cinquième album après le premier éponyme de 2008, puis “Crimen Laesae Majestatis Divinae” (2011), “Crossroads” (2014) et donc “Burn the World” (2017), cet “At one with none” remplit toutes les attentes générées par une si longue attente !
Huit titres (dix pour l’édition limitée) pour 52 minutes (ou 63), Portrait, devenu quatuor depuis le départ du second guitariste Robin Holmberg (Vampire), continue de nous distiller son heavy metal très dark, certes toujours influencé par Mercyful Fate / King Diamond mais s’en démarquant petit à petit pour apporter une touche de plus en plus personnelle et pétrie de toujours autant de qualité !
Certes, certains passages instrumentaux font encore penser à la paire Denner / Shermann, certaines intonations dans la voix (flagrant sur “Phantom Fathomer”) rappellent toujours – toutes proportions gardées – l’inimitable et indétrônable maître Kim Bendix Petersen et certains passages mystérieux lorgnent de très près sur les œuvres de King Diamond.

Et pourtant, depuis le précédent album, le groupe semble avoir tracé sa propre voie, celle que des formations très talentueuses comme Them, Attic, In Solitude ou A Tortured Soul empruntent chacun à sa façon.
“Nous ne nous efforçons pas de garder un son typiquement old school, nous nous efforçons de développer notre propre son. La vieille école était peut-être importante de la première démo jusqu’au premier album, l’objectif principal depuis a été de développer notre propre style et d’ajouter quelque chose à tout ce qui a déjà été fait. Au début, vous vous inspirez des autres, de l’extérieur, d’autres groupes, albums, etc…, mais à un moment donné, vous devez plutôt être capable de canaliser l’inspiration de l’intérieur de vous-même. C’est à ce moment-là que les choses commencent à devenir intéressantes” affirme le guitariste Christian Lindell.
Et c’est la sensation qu’on a à l’écoute de ce nouvel album, qui semble être le plus riche que le groupe a sorti jusqu’alors.
Déjà, Portrait ne se renie pas : s’ils reprennent les choses là où ils les ont laissées il y a quatre ans, le quatuor de Kristianstad a su enrichir sa musique, la peaufiner jusqu’à obtenir des titres certes pas si faciles d’accès que ça, mais qui s’avère être passionnants pour peu qu’on rentre facilement dans son univers.
Clairement, ils ne refont pas du neuf avec du vieux, Portrait sait se renouveler dans déconcerter ses fans au moyen de titres tous ancrés dans un heavy metal des plus classieux, parfois rapide, aux couplets / refrains accrocheurs et aux parties instrumentales débordant de suffisamment d’énergie pour que l’auditeur reste attentif même lors des titres les plus longs comme les neuf minutes d’un “Ashen” des plus merveilleux, ou lors d’un « Shadowless » totalement addictif !

Clairement, Portrait, même si ses influences restent reconnaissables, a su créer son propre son tout en étant capable de ne pas reproduire les schémas des albums précédents ! Et ça, tous les groupes ne peuvent pas prétendre la même chose…
Et on sent, à l’écoute de ces titres, tout le travail effectué en amont : combien d’heures pour les composer, les répéter, les enregistrer pour obtenir ce résultat quasi parfait ?
“Nous prenons cela très au sérieux et c’est toujours un défi de changer des arrangements ou de supprimer des parties de chansons dont vous êtes satisfait depuis des mois, réalisant soudainement qu’elles ne sont pas assez bonnes. Une partie de vous a toujours envie de dire « Cette chanson est finie maintenant, ça va marcher, passons à la suivante », et parfois il est difficile d’accepter autre chose. Aucune partie, riff ou mélodie n’est assez bon si ça marche, il faut ajouter quelque chose ou bien il faut l’enlever.” (Christian Lindell).

Et clairement, cet album semble bien parti pour figurer sur le podium des meilleures sorties du genre en 2021 tant la richesse, l’intensité, la qualité et l’énergie sont des plus positives.
J’aurais juste le regret de ne pas avoir reçu dans l’EPK les deux titres bonus tant les 52 minutes proposes sont addictives, limite jouissives : Portrait nous a sorti un album qui fera surement date dans la carrière du groupe et, pourquoi pas, dans le heavy metal en général.
Enregistré aux studios JFK à Kristianstad et mixé par Tommy Hansen (Helloween, Hatesphere, Jorn, Pretty Maids, TNT, Iron Fire…), l’album ne souffre d’aucune faiblesse et accumule les passages de bravoure magnifiés par un son énergique et puissant !

Et de l’aveu du guitariste : “Nous avons déjà des plans pour le prochain album, qui sera un peu différent de nos efforts précédents”…
Hep hep, Christian Lindell et tes amis, pas quatre ans d’attente, cette fois-ci ! C’est un désormais définitivement fan qui te le demande.

Huit titres, huit bombes atomiques ! Un must !

Tracklist :

1. At One With None (7:51)
2. Curtains (The dumb supper) (5:05)
3. Phantom Fathomer (6:21)
4. He Who Stands (6:40)
5. Ashen (9:03)
6. A Murder Of Crows (4:44)
7. Shadowless (5:56)
8. The Gallow’s Crossing (6:57)
9. The Blood Is the Life (bonus) (4:43)
10. Farewell to the Flesh (bonus) (6:38)

BandCamp  Deezer  Facebook  Instagram
Myspace  ReverbNation  Spotify
Chronique “The murder of all things righteous”
Chronique “Burn the World”