Note du SoilChroniqueur (Metalfreak) : 9/10

Amusant, lorsque j’avais chroniqué le dernier album des allemands de Blizzen (World in Chains) sorti en avril dernier, j’avais mentionné la pochette en disant “Une pochette presque aussi kitsch que celle de ‘Rock the World’ de Kick Axe sauf qu’à la place d’être traversée par une guitare, on y voit la Terre enchaînée, la chaîne étant tenue par deux mains avec bracelets cloutés. Si là on n’a pas les deux pieds englués dans toutes les images d’ Épinal qu’on n’osait plus utiliser depuis 1986, on n’en est pas loin.” !
Ici, notre chère planète, toujours aussi meurtrie par une population d’abrutis, voit deux mains s’enfoncer en elle, avec bracelets cloutés sous un regard aussi énigmatique qu’inquiétant !
Bref, eux aussi, dans leur visuel, on joue le kitsch du bon vieil heavy metal d’il y a 35-40 ans !
Et ce n’est pas pour déplaire aux anciens nostalgiques dont je fais partie.
Bon, ok, l’artwork, je le trouve risible de par son côté on ne peut plus cliché d’un genre de musique dans lequel tout ou presque a été dit !

Nonobstant : résumer cet album dont l’intitulé se veut aussi basique que l’est sa pochette (Breaking the World) à une simple resucée d’un genre qui semble ne jamais vouloir perdre un tant soit peu de sa vitesse de croisière est on ne peut plus réducteur !
Pour son deuxième album après le déjà excellent Uncivilized (2019) lui-même précédé de l’EP Faster than Fire, le trio articulé autour du bassiste Alejandro Corredor (Nausea, Sin Salida, ex-Dia de los Muertos, ex-Kariwa), du lead guitariste Tom Draper (Carcass, ex-Primitai, ex-Savage Messiah, ex-Crowning Glory) et du chanteur / guitariste Matt Harvey (Dekapitator, Exhumed, Expulsion, Gruesome, Scarecrow, ex-Athrenody, Cadaverizer, ex-Noothgrush, ex-Repulsion, ex-Gravehill) nous revisite le bon vieil heavy metal de la première moitié des eighties.

Et oui, quand on voit le line up, on se rend compte que les trois musiciens proviennent du metal extrême : le bassiste de Nausea, le guitariste de Carcass et un chanteur qui a plus l’habitude de poser ses growls chez Exhumed et Gruesome ou son chant agressif chez les thrashers de Dekapitator qu’un timbre de voix plus heavy !
Et le mieux, c’est que tout tient la route !
Dans l’ensemble, les sept titres sont essentiellement dans un heavy metal racé (“Breaking the World”, “Hard road toHhome”, “Never Forever” et ses touches de claviers entêtantes, “Hard City”), lorgnant sur le hard rock (“Give me Rock”), franchissant parfois les frontières du speed metal (“Spoils of War”, “Deadly Eyes”), avec pour dénominateur commun une grande précision tant dans les riffs que dans les soli, nous offrant parfois des passages en guitares doublées à la façon d’un Iron Maiden !

On retrouve des passages très Saxon, Judas Priest, Raven ou Accept, beaucoup de NWOBHM (“Never Forever” me fait même penser à Tank), même du Manowar (“Breaking the World” avant que le titre ne s’emballe franchement pour passer dans un registre beaucoup plus fluide et rapide) et l’ensemble fleure bon le mix entre la scène européenne et le power metal US, le tout toujours ancré dans une approche très old school, que ce soit dans la production, le riffing, le chant ou les chœurs…
Et niveau intensité, il n’y a pas photo : avoir des musiciens issus de la scène extrême y est pour beaucoup dans la façon de garder l’auditeur sous pression de la première à la dernière seconde !
Il n’y a aucun temps mort et le trio semble apprécier les refrains accrocheurs et les couplets imparables : il se passe toujours quelque chose d’intéressant au fur et à mesure que les titres s ’égrènent.
On en vient même à regretter que l’album ne fasse “que” 34 minutes !

Superbe hommage au heavy metal de la première moitié des eighties, qu’on vous dit !

Tracklist :

1. Spoils of War (5:19)
2. Breaking the World (5:03)
3. Hard Road to Home (4:44)
4. Never Forever (5:13)
5. Hard City (5:24)
6. Give Me Rock (4:59)
7. Deadly Eyes (3:56)

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