Note du SoilChronicles (Willhelm von Graffenberg) : 8.5/10

Product of Hate… En voila un nom de groupe qui ne trahit pas l’heureux acquéreur de leur dernier opus en date, Buried in Violence, qui lui non plus ne trompe pas sur la marchandise : un pur produit de haine et une déferlante de violence.

Si l’artwork de l’album en dit long sur la vision apocalyptique du groupe, résumer ce premier album – oui, oui, seul un premier EP en 2010 et quelques singles en 2012 précèdent cette grosse baffe musicale – du quintette deathcore du Wisconsin pourrait se faire en quelques mots : un « Ce soir tu vas prendre » à base de fist fucking par un gant clouté.

Et on le sent bien, ce poing Deathcore, mêlant allègrement la technicité du Death avec la lourdeur du Core, surtout au niveau vocal, sans pour autant omettre les beatdowns. Le ton est d’ailleurs donné par le titre du morceau d’ouverture : « Kill. You. Now. » On note également un peu de rythmique thrash par moments, ainsi un groove « panteresque » (sur « Unholy Manipulator »). Tout ce flot de haine n’exclut pas pour autant la mélodicité, entre autres par des passages de voix claire (sur le refrain de « Revolution of Destruction » par exemple, déjà écrit comme un morceau pour la prestation live), et laisse sa place aux soli enlevés et maitrisés à merveille (sur « Blood coated Concrete ») sans pour autant entrer dans un surcroit de technicité bien inutile, tant la rythmique de plomb qui l’accompagne donne déjà son niveau de « prends ça dans ta face ». Le tout est évidemment bien produit et mixé, varié dans ses couleurs, ne laissant pas sur une impression de redondance en variant les ambiances.

L’instrumental central « Vindicare », très mélodique, avec sa part de guitares en son clair, offre même une pause pour mieux apprécier le retour de tarte qui s’ensuit sur « Nemesis » – et en plus l’ordre des morceaux colle parfaitement : autant vaincre son ennemi juré. Pour finir, même si ça peut paraitre encore plus étonnant, voire détonant, l’album s’achève sur une reprise du « Perry Mason » d’Ozzy Osbourne, avec un timbre vocal assez proche de celui de l’interprète originel du morceau sur les refrains, à cent lieues – ou  miles – de ce qu’on pourrait imaginer comme influences musicales du combo de Kenosha…

[âmes sensibles s’abstenir : hémoglobine inside, et plus si affinités]

« Si l’on te frappe sur la joue gauche, tends la joue droite »… Non, ce n’est pas la devise du Fight Club – d’ailleurs, règle numéro 1, on n’en parle pas – mais ici, on en deviendrait maso tant on a envie d’entendre le morceau suivant, non par lassitude du précédent mais pour être ébahi par le prochain et entendre ce que Product of Hate a d’autre à proposer, ainsi que la manière dont le groupe a agencé tout ça. Ce premier album est donc une réussite : l’effet escompté est acquis puisque cette envie de « reviens-y » se produit dès le premier riff de chaque morceau de cet album original.

A ne surtout pas écouter dans les bouchons sur le Périph’ !

Tracklist:
1. Kill. You. Now. (4:12)
2. Annihilation (3:34)
3. … As your Kingdom falls (4:17)
4. Blood coated Concrete (4:05)
5. Monster (3:33)
6. Buried in Violence (3:28)
7. Vindicare (2:45)
8. Nemesis (5:00)
9. Revolution of Destruction (3:41)
10. Unholy Manipulator (4:24)
11. Perry Mason [cover Ozzy Osbourne] (5:42)

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