Note du SoilChroniqueur (Erikillmister)  : 8/10

Débarrassé de l’imbroglio judiciaire dans lequel Queensrÿche s’était empêtré, la faute à leur ancien front man, Geoff Tate, revendiquant pour son propre compte le nom du groupe, poussant même la plaisanterie jusqu’à créer un deuxième Queensrÿche, les comparses de Michael Wilton reviennent sur le devant de la scène. Après un arrangement entre les parties concernées, il existe désormais bien qu’un unique combo portant ce vocable, Geoff Tate étant revenu à de meilleurs sentiments. Deux ans se sont écoulé depuis la sortie un peu bâclée d’un album éponyme, avant que de nouveau les Américains ne remettent le couvert avec un petit bijou répondant au nom de « Condition Hüman ».

Le retour aux sources, déjà bien amorcé avec son prédécesseur, est encore plus présent ici, comme nous l’entendons d’entrée avec «Arrow of time » tout à fait dans le ton d’un « The warning » mais avec un son bien plus moderne, soulignant au passage l’excellent travail de Chris « Zeus » Harris pourtant plus habitué au monde du Core (Hatebreed, Agnostic Front…). On est également frappé par la similitude vocale de Todd La Torre avec son prédécesseur, même si la voix de ce dernier semble davantage se moduler au grès des émotions engendrées par les chansons, « Guardian » et la magnifique power ballade « Just us » en étant la parfaite démonstration. Bien qu’appartenant pour la majeure partie de son œuvre à la branche prog du métal le heavy n’est pas pour autant oublié sur cet opus, la paire de guitaristes, composée de Michael Wilton et Parker Lundgren, se chargeant de nous le rappeler à coup de riffs ravageurs comme sur « Hellfire » et « toxic remedy ».

Mais Queensrÿche ne serait pas Queensrÿche sans ses longs morceaux à diverses ambiances musicales qui ont fait sa gloire. C’est donc sans surprise qu’on se délectera de « condition human », splendide pièce musicale où la beauté de la voix de De La Torre fait une fois de plus merveille, ce titre ce rapprochant beaucoup d’un « Opération : mindcrime », excusez du peu ! Le groupe n’en oublie pas pour autant de nous surprendre avec « Eye 9 » avec des intonations proche de Tool. Une autre réussite de cet album est symbolisé par « Bullet proof », sorte de résumé de ce que les Américains savent très bien faire quand ils lorgnent du côté des radios FM, mais sans jamais se départir de leur style. Queensrÿche, depuis l’éviction de Tate, a décidé de ne plus jamais se renier et c’est mieux comme ça ! « Hourglass » qui vient après est un aussi un des titres phare de cet opus, ciselé qu’il est par le combo. Les seuls petits bémols résident peut-être dans « Espiritu muerto » qui bien que de facture très heavy, passe un peu moins que le reste, comme s’il avait été quelque peu bâclé, et « Selfish live », que personnellement je trouve un peu quelconque.

Lors de son précédent disque, Queensrÿche n’avait fait qu’effleurer ce que les fans purs et durs du groupe n’espéraient plus, à savoir un vrai retour aux sources. Or, là, c’est bien plus qu’une confirmation, c’est une renaissance !
Le Queensrÿche que l’on croyait défunt depuis plus de vingt ans est enfin de retour… Et putain, que c’est bon !

Tracklist :
1. Arrow of Time 03:59
2. Guardian 04:19
3. Hellfire 05:05
4. Toxic Remedy 04:09
5. Selfish Lives 04:57
6. Eye9 03:20
7. Bulletproof 04:00
8. Hourglass 05:09
9. Just Us 05:58
10. All There Was 03:44
11. The Aftermath 00:56
12. Condition Hüman 07:45
13. Espiritu Muerto 03:40 (bonus track)

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