Line-up sur cet Album
Chant & Basse : Peter "Peavy" Wagner Guitare & Claviers : Victor Smolski Batterie : Mike Terrana
Style:
Thrash/Heavy MélodiqueDate de sortie:
21 octobre 2002Label:
Nuclear BlastNote du Soilchroniqueur (Bodom):
7 / 10
Peavy Wagner et Rage …
Rage et Peavy Wagner …
Ils en sont passé par des galères, ces deux-là, l’homme et la bête. Seul maître à bord, l’imposant mais ô combien sympathique bassiste-chanteur, a su s’imposer au fil des années en leader incontestable de la sombre entité. De ses débuts thrash classiques (mais pas des plus inspirés) à ses récentes réalisations davantage heavy et incontestablement plus mélodiques, voire symphoniques (cf. le triptyque XIII, Ghosts et Lingua Mortis enregistré avec l’orchestre philharmonique tchèque éponyme), Rage à su s’imposer comme référence d’une scène plutôt surchargée outre-Rhin.
L’album précédent Welcome To The Other Side laissait déjà présager du meilleur pour la suite avec le retour de compositions plus burnées. Unity confirme cette tendance. Cependant, le groupe a su cette fois éviter le principal défaut du disque précédent, qui s’étendait quelque peu en longueur (14 titres). Le trio va ici à l’essentiel : 11 morceaux (dont un court interlude) : 11 bombes. Si l’on se devait de ne retenir qu’un terme pour qualifier ce nouvel opus, ce serait « plus ». Plus heavy, plus mélodique, plus thrash, plus varié, plus puissant : bref, « plus mieux » !
Autour de Wagner, la paire Terrana (batterie) / Smolski (guitare) a véritablement trouvé ses marques et s’en donne à cœur joie, entre rythmiques typiquement thrash-allemandes (les refrains de Dies Irae et de Down, l’intro de Seven Deadly Sins) et soli néo-classiques (You want it, you’ll get it, Unity). Les musiciens font preuve une fois de plus de leur capacité à jouer des titres accrocheurs, aux refrains immédiatement mémorisables (Down, All I want, Dies Irae) idéaux pour le live, mais surtout, qui ne perdent pas en intensité au fil des écoutes, et rares sont les groupes à y parvenir sans tomber dans les affres d’une musique aseptisée.
L’entrée en matière est tout bonnement titanesque, avec un All I want des familles à l’intro martiale. Terrana ne fait pas dans la dentelle, bénie soit sa maman de ne pas lui avoir enseigné la couture. La production, signée Charlie Bauerfeind est propre et sans bavure, comme à l’accoutumée et donne un sacré coup de boost aux compositions. Des compositions d’ailleurs très variées, qui tout en restant dans un registre heavy-thrash (Insanity et Seven deadly sins en demeurent les preuves basiques), se permettent néanmoins quelques escapades atypiques, comme en témoignent Dies Irae et ses cœurs symphoniques, le catchy Living my dreams ou encore un Set this world on fire aux faux airs de ballade (que n’aurait certainement pas renié un Grave Digger). Malgré cette diversité apparente, le tout reste néanmoins très homogène et cohérent, la voix chaude de Wagner servant de fil rouge aux compos.
Cet album est définitivement sombre, nous projetant dans un futur des moins enjoués, ravagé par les guerres, mais dans lequel tout espoir n’est pas perdu si l’humanité parvient à faire face à ses bas instincts. Le disque se termine d’ailleurs sur une note plutôt optimiste avec l’instrumental Unity, donnant son nom à l’album : une unité nécessaire afin de faire face à ce destin sans concession (cf. artwork). Sans concessions, la musique de Rage l’est, assurément, et ce Unity reflète aussi l’état d’esprit d’un trio soudé, confiant en la suite des évènements.
Dire de cette fois que Rage a frappé un grand coup relève de l’euphémisme éhonté. Nous tenons là le renouveau de la formation. Le groupe aborde ici ni plus ni moins que le troisième volet de sa carrière déjà riche en albums. La bande à Peavy se démarque ici définitivement des productions actuelles en repoussant une fois de plus les limites d’un style qui l’a fait connaître. Du grand Rage.
Bodom_Michelin
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