Y a quand même des moments où nous, pauvres chroniqueurs amateurs, mériterions des médailles. Parce ce que c’est bien beau de flatter son ego en voyant étaler sur la toile ses écrits, d’étaler à la vue du monde sa culture musicale, ou sa façon de manier la langue de Voltaire et d’Hugo, mais des fois, y a des cas de conscience qui se posent. Un exemple concret ???? Ma confrontation avec cet album de RAM … car voilà d’un coté votre serviteur, incapable de jouer (et encore, dans des temps de concentration extrême…) autre chose que l’intro de Smoke On The Water (et encore, avec un doigt sur une corde), certes doté d’une certaine connaissance du Hevy Metol, mais obligé en son âme et conscience de dézinguer dans les règles un album pour lequel j’imagine que nos fiers scandinaves ont sué sang et larmes pour accoucher. Mais comme disait à juste titre Coluche « chuis pas musicien mais j’ entend aussi bien que les mecs qu’achètent les disques »… alors allons y.

Parce que franchement, malgré tout le respect qui est du à la dure occupation de musicien de heavy metal, avouons franchement que cet album est une insulte à nos cages à miel. Il n’est que successions de clichés limite risibles, voix aiguës, breaks téléphonés, solos lents qui s’accélèrent après les 4 coups de caisse claire réglementaires, morceaux terminés par des refrains égosillés ou des larsens contrôlés … quand on ne peut pas parler ni plus ni moins de plagiats purs et simple, comme ce fabuleux « Awakening The Chimaera » durant lequel les influences Merciful Fate sont si criantes qu’on se demande si le vocaliste Oscar Carlquist ne se prendrait par pour le Laurent Gerra du Metal. Et que dire de certains passages où le groupe essaie de se la jouer « Epic », mais qui au final pourraient très bien figurer dans une version nouvelle de Spinal Tape. Ecoutez « Suomussalmi (The Few Of Iron)” et avouez quand même qu’après le petit discours du break, vous ne pensez pas à cette fameuse scène du dolmen de Stone Edge en carton pâte piétiné par les petits nains …presque tout y passe, en fait, les vocaux à la Rob Halford, les rythmiques et les breaks à la Accept, les tentatives de mélange de voix à la Crimson Glory, les voix de gorges plus graves à la Stratovarius, mêlées avec des cris aigus à la limite du supportable. Et quand s’égrènent les dernières notes de l’outro « Prelude To Death » (tout un programme…), petite incursion dans le Doom, on se sait même plus si vaut mieux en rire qu’en pleurer. Car ces 48 minutes qui viennent de s’écouler (qui sont en fait pour le chroniqueur au moins 48 minutes multipliées par 10 ou 12…) sont vraiment loin de laisser un souvenir impérissable, et si même il est exagéré de parler de calvaire, on a entre les mains un produit qui se rapprocherait plus des nanars antiques du type Battle Axe ou Thor que des récentes productions de très belle qualité comme les derniers Wolf, Herman Franck ou Lonewolf. Enfin, je pensais avoir touché le fond avec Wizard … passons vite à autre chose.

Site Officiel: www.ram-metal.com
Myspace : www.myspace.com/rammetal

Pour les plus courageux, RAM sera en concert à Lille le 24/10/2009 en tete d’affiche du festival The Swedish Assault Part 3 à La chimère avec In Solitude (Suède) Spirit (France) et Helvetets Port (Suède)