Line-up sur cet Album
Stephen Pearcy : Chant Warren DeMartini : Lead Guitare Bobby Blotzer : Batterie Robbie Crane : Basse Carlos Cavazo : Guitare
Style:
Hard Rock UsDate de sortie:
19 Avril 2010Label:
RoadRunner RecordsNote du Soilchroniqueur (MetalPsychoKiller):
08/10
Difficile et périlleux exercice que de s’essayer à s’attaquer à chroniquer cet « Infestation » marquant le retour aux affaires des californiens de San Diego de Ratt. Près de trente cinq ans de carrière et quelques millions d’albums vendus ou ont alterné le meilleur comme les « Out of The Cellar » de 1984 et le « Invasion Of Your Privacy » de 1985, puis le pire « Collage » de 1997, et conclus comme ils le disent eux-mêmes par « une longue descente aux enfers » et le split en 1999. Pour nos jeunes lecteurs, on ne pourra y couper. Ratt a surfé sur l’époque bénie des années quatre vingt où les radios nous distillaient en boucle un Hard Rock planétairement adulé. Partie intégrante du Glam, le combo du frontman Stephen Pearcy en était un des fers de lance incontestable aux mêmes titres que les Twisted Sister de Dee Snider, les Poison, Mötley Crue ou par la suite en plus Heavy les W.A.S.P. Un âge d’or pour tous les greasers quinquas et quadras avancés qui aura cependant son revers de la médaille avec une véritable traversée du désert dans la décennie précédent le nouveau millénaire. Les gros poissons précités survivront, parfois difficilement et en apnée, quand la menue friture passera à la poêle ou se noiera purement et simplement.
Les temps changent, la roue tourne, et depuis quelques années le revival est à l’honneur quelques soient les sous styles labélisés dorénavant Metal. Entre les vrais come backs des New Yorkais de Foreigner ou des suédois de Europe et son Heavy mélodique, les similis style Asia et son Rock Progressif, ou les fausses tentatives sans lendemains comme un « In the Beginning » d‘un Angel sans son claviste de génie Gregg Giuffria, le nostalgique lambda a de quoi en perdre la boule et manger son béret. A fortiori puisque même nos vieilles gloires hexagonales s’y collent, à l’instar du Shakin Street de la belle Fabienne Shine et du Ross the Boss de Manowar, d’Adx, Rozz, ou encore Satan Jokers…voir des Nightmare tant la décennie quatre vingt dix / deux mille fut un pur chemin de croix. Ratt n’a pas malheureusement pas su échapper à cette lame de fond les envoyant s’échouer, la faute leur incombant tant depuis le « Detonator » de 1990, la suite ne fut que pétards mouillés. Les nostalgiques du regretté Patrick Swayze -ou du Brice de Nice pour les plus jeunes- se rappelant comme une épitaphe à chaque vision du Point Break-Extrême limite, le dernier coup d’éclat de la bande à Pearcy : Le hit « Nobody Rides For Free ».
Effet de mode, opération business marketing juteuse, ou volonté sincère de repartir de l’avant ; peu importera en fait puisque seul comptera pour nous l’attrait délivré par cet « Infestation ». Et de ce côté-là, malgré les réticences et doutes initiaux, le ressenti sera on ne peut plus favorable et appréciable. Attention, pas de révolutions quelconques, Ratt fait du Ratt. Mais du bon, comme à la période originelle, et non du « sirupeux mou du genou » comme à celle ayant entrainé un désamour et une désaffection de son public. Bobby Blotzer (aka The Blotz) martèle furieusement derrière ses futs, la paire de guitariste dorénavant composée par le shredder Warren DeMartini et le transfuge expérimenté ex Quiet Riot Carlos Cavazo assure incontestablement, et le Steve Tyler du combo est au meilleur de sa forme vocale. Seule différence sensible, la production sonore de Michael « Elvis » Baskette (Limp Kizkit, Incubus, Stone Temple Pilots,…), résolument moderne et emphatique donne une toute nouvelle dimension actuelle aux compositions délivrées.
Et ces dernières, quoique sans surprises, seront délectables à l’image du riff saillant d’ouverture du « Eat Me Up Alive » inaugural sans concessions. Rythme enlevé, voix railleuse et convaincante, solo déchirant, les californiens démontrent d’emblée ne rien avoir perdu de la verve ayant forgé leurs lettres de noblesses et marqué toute une génération. La doublette constituée avec le « Best Of Me » suivant s’avérera redoutable et asservissante à souhait. Deux petits brulots que compléteront plus avant deux « Garden Of Eden » et « Last Call » dans la même veine du pur plaisir, hymnes aux refrains gaillards et incitations inévitables au headbanging. Le reste de la tracklist, quoique conventionnel de l’Appellation d’Origine contrôlée Ratt, déroulera sans manquements et avec assurance le meilleur du Hard Rock US. On pourra reprocher peut-être un manque de prise de risques à essayer de nous surprendre d’une part, et de l’autre l’absence de perles réminiscences des « Back For More » ou « Never Use Love » chères à notre confrère Fredo de la Soil Team, quoique étant plus adepte personnellement d’un paralytique acéré « You’re In Love ».
Quoiqu’il en soit et n’en déplaise aux jeunes loups avant-gardistes de la planète Metal, Ratt est de retour. Un come back réussi et gagnant ne se fourvoyant pas dans le souvenir ou la nostalgie, et surtout nous délivrant un excellent opus que l’on espère annonciateur d’autres offrandes. Plus qu’une cure de jouvence pour vieux hard rockers, ce come back fait chaud au cœur et aux cages à miels. Beaucoup de jouvenceaux ont encore tant à apprendre que j’en arriverai presque à oser citer la vieille maxime « c’était mieux de mon temps » -killing joke- si je ne craignais de voir monter au créneau toute la frange métalleuse de nos lecteurs.
Site Internet : http://www.therattpack.com
Myspace : http://www.myspace.com/therattpack
1 Commentaire sur “Ratt – Infestation”
Posté: 12th Mai 2010 vers 23 h 45 min
Les 3 premieres chansons sont des bombes, apres je trouve que ça retombe un peu. Stephen Pearcy chante toujours aussi bien, par contre.
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