Note du SoilChroniqueur (Metalfreak) : 9,5/10

Il aura fallu trois albums pour que Ravager se montre comme l’un des futurs très grands du thrash metal allemand !

Après les prometteurs “Eradicate… Annihilate… Exterminate…” (2017) et “Thrashletics” (2019), le quintet qui n’a toujours pas eu la moindre variation de line up depuis ses débuts en 2014, nous envoie avec la régularité d’une horloge comtoise – ou d’un coucou suisse, au choix – son troisième album d’un thrash metal old school des plus ébou-riff-ants !

Et, pour le coup, nos Teutons Flingueurs nous assènent pendant 41 minutes dix titres furieusement agressifs qui rendront fous de plaisir tous les adorateurs d’Exodus et d’Assassin de leur première époque !

Déjà, de par le chant : Philip « Phipsi » Herbst semble être l’enfant légitime de Paul Baloff et de Robert Gonnella tant son timbre haut perché et éraillé est taillé pour la musique proposée. En plus, on se prend une telle volée de décibels dans les oreilles qu’on se retrouve avec les mêmes sensations que lors de la découverte des “Bonded by Blood” et de “The Upcoming Terror”, et ce, à la nuance près que niveau agressivité, on a encore franchi un sacré palier, le tout bien aidé par une production absolument monstrueuse !

Dès 2017, je mettais en garde lors de la chronique du premier album : Ravager allait faire très mal. Sur “Eradicagte… Annihilate… Exterminate”, je ne trouvais comme seul défaut une propension au chanteur à vouloir absolument trop surjouer l’agressivité, défaut gommé sur “Thrashletics”.

Ici, alors que le cap du troisième album est toujours le plus difficile, Ravager semble avoir gommé toutes les petites imperfections inhérentes à un manque d’expérience pour nous déboiter les cervicales avec un album quasiment parfait ! Parce que, les gaillards, c’est qu’ils ne nous épargnent rien : déjà, ça va vite… pour ne pas dire “très vite” ! Le phrasé du chanteur s’est bonifié, l’attaque des riffs, les solis et la technique des guitaristes sont purement époustouflants, et la section rythmique achève l’auditeur !

“The Third Attack” est donc un catalogue de petites bombes dévastatrices qui s’avèrent être de véritables armes de destruction massive. L’introduction instrumentale rappellerait presque celle de “Live Suffer Die” sur le “Game Over” de Nuclear Assault en 1986. Même le dernier titre, qui s’égrène sur plus de huit minutes, achève un album en tous points parfait ! Ils s’offrent même le luxe d’une belle petite intro acoustique histoire de mieux nous balayer dès la première accélération.

Et au milieu de tout ça, tout y est : on a un album de pur thrash metal tout ce qu’il y a de plus classique mais avec ce petit-truc-en-plus qui va les propulser au Panthéon des groupes de thrash metal les plus crédibles et efficaces aux côtés des plus grands.
Chaque titre est une pure claque : “Planet hate”, “Back to the real World”, “Priest of torment”, “Beyond reality” et “My own worst enemy” sont autant de leçons de thrash metal, les plus intenses “The third attack” et “King of kings” nous mettront littéralement la tête à l’envers. Et le plus mélodique au tempo moins soutenu “A plague is born” semble n’être là que pour mieux nous recoller une rouste au titre suivant.

On en vient même à se dire que cet album, fut-il sorti dans la deuxième moitié des années 80, serait un classique du genre ! C’est dire !

Là, c’est clair, il va falloir compter avec Ravager !

Tracklist :

1. Intruders (2:18)
2. Planet Hate (4:44)
3. Back To The Real World (4:26)
4. Priest Of Torment (4:46)
5. A Plague Is Born (4:41)
6. The Third Attack (2:19)
7. Beyond Reality (3:28)
8. My Own Worst Enemy (3:52)
9. King Of Kings (3:04)
10. Destroyer (8:09)

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