Note du SoilChroniqueur (Metalfreak) : 8,5/10

Alors que le printemps arrive tout doucement avec son florilège de choses agréables comme les crues dues aux fontes des neiges, les giboulées de mars, les allergies au pollen, les régimes alimentaires histoire d’éliminer les abus de tartiflette pour faire bien sur les plages l’été, les insectes qui reviennent nous prélever un peu de sang, les couleurs grisâtres qui disparaissent pour faire place à tout plein de couleurs, Bloodybarbie qui va nous bassiner avec groupes de Metalcore… Eh bien nous, webzines prudents mais toutefois circonspects, recevons des albums qui nous font prolonger le plaisir des atmosphères hivernales et dans lesquels tout n’est que blancheur des grosses couches de neige recouvrant des forêts aussi sombres que la musique proposée par les Biélorusses de Raven Throne.

Formé en 2004, le désormais duo en est à son sixième full length après Великая тень Чернобога (2005), Тенью сквозь смерть (2008), Вечный, тёмный (2010), Доктрина ненависти (2014) et Šliacham zabytych (2016). J’espère que vous avez suivi parce que je ne me répéterai pas ! On comprendra aussi que je ne me risquerai pas à une étude approfondie des paroles car, si le biélorusse – voire le Russe, les deux langues sont parlées – est une langue somme toute fort utile (surtout en Biélorussie ou Bélarus pour les plus maniaques), certaines subtilités de langage m’échappent encore, à commencer par la distinction entre les deux langages. Mais à priori, selon certains sites référençant les groupes, il semblerait que les thèmes de prédilection de Raven Throne se situent dans la mythologie, les archétypes pré-chrétiens ou la poésie biélorusse…

Bref, parlons musique ! (Oui, je vais me la jouer équipe de France qui joue à Minsk en éliminatoire de la coupe du monde pour arriver à un magnifique 0-0 : je botte en touche.)

Musicalement, là, on se régale… du moins les amateurs de Black Metal atmosphérique : six longs titres pour 39 minutes d’une musique aussi glaciale qu’un coup de blizzard lors d’une tempête de neige, sur un tempo en général dans le mid, le tout magnifié par un chant typique du Black Metal du début des années 90. Le duo se la joue roots, avec un effort particulier au niveau des arrangements.

Hormis le cinquième titre “Žyvym vas nie daklikacca…” (merci à l’inventeur du copier-coller) qui s’avère être un poignant instrumental ambiant d’à peine quatre minutes sur lequel une guitare acoustique accompagne d’aériennes nappes de clavier et quelques notes de violoncelle, les titres sont de longues complaintes, parfois qui alternent passages atmosphériques et parties brutales (“Vietru”, la sublime accélération de “Vosień”) mais restent dans l’ensemble dans un mid tempo mélancolique souvent d’une beauté remarquable.

Les fans de Graveland, Dawn, Windir ou Battle Dagorath vont se régaler.

Tracklist :

1. Vietru (7’23)
2. Pole cicha šaptała kałossiem… (6’19)
3. Imža, i sklizota, i prykraja zol (8’18)
4. Vosień (6’16)
5. Žyvym vas nie daklikacca… (3’48)
6. Žyvoj kryvi žyvyja cielcy (7’03)

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