Note du SoilChroniqueur (Metalfreak) : 8/10

Au gré de mes chroniques, j’ai très souvent évoqué le nom de Razor, qui reste pour voir un des maîtres du thrash metal au Canada, ne serait-ce que grâce à leur période 1984-1986 pendant laquelle ils ont mis les cervicales de tout thrasher en vrac : commencer une carrière en 1983 et nous asséner coup sur coup des Armed and Dangerous (l’EP de 1983), Executionner’s Song (1985), Evil invaders (1985) et surtout l’incroyable Malicious Intent (1986), c’était un coup à rester définitivement ancré bien solidement dans les annales d’un speed / thrash metal sans la moindre concession.
C’est toujours sur un rythme effréné que les Canadiens ont continué à sortir des albums comme Custom Killing (1987) que j’ai toujours du mal à écouter d’une traite (surtout les longs titres de plus de 10 minutes), puis les excellents Violent Restitution (1988) et Shotgun Justice (1990).
C’est avec Open Hostility (1991) que j’ai commencé à décrocher : j’ai toujours été un grand fan du chant de Stace « Sheepdog » McLaren et son départ, remplacé par le pourtant très bon Bob Reid (S.F.H.), avait pour moi sonné le glas de Razor… du moins du Razor d’avant… celui de Malicious intent.
Et ce n’est pas Decibels, dernière sortie du groupe en 1997, qui allait me donner envie de me replonger dans le groupe, préférant continuer de me délecter de la période 1983-1986.

Pourtant, s’il est une formation qui n’a pas changé d’un iota sa façon d’attaquer sa musique, c’est bien Razor.
Et ce nouvel album, Cycle of Contempt, le prouve une nouvelle fois.

Pourquoi changer une recette qui a fait la renommée d’un groupe ?
Razor en 2022, c’est l’assurance de se faire un bond dans le temps de plus de 35 ans !
Cet album est le premier album depuis 25 ans et Decibels : belle attente pour un groupe qui n’avait pourtant jamais (vraiment) arrêté !
Et, hormis le batteur arrivé en 2014, on reprend les mêmes et on recommence.
Pour garder la “Razorcohésion”, il n’y a pas mieux et ça s’entend !
Le quatuor de Guelph nous ressert la même recette que depuis… toujours !
Du riff (très) rapide et saccadé qui rappelle immédiatement les précédents albums du groupe, du solo acéré, un chant bien méchant, une batterie qui est martelée comme si son cogneur y jouait sa survie, des titres courts d’une efficacité remarquable…

Bref, on s’y retrouve, même si on aurait aimé un peu plus de nuances dans le chant de Bob Reid.
Mais qu’importe : ce Cycle of Contempt permet de me réconcilier avec le groupe et me donne envie de redonner une nouvelle chance tant à Decibels qu’à Open Hostility.

En plus, on a droit à quelques surprises avec quelques invités bien sympathiques, tous Canadiens : le guitariste / chanteur des excellents Sacrifice, Rob Urbinati, accompagné de Danko Jones pour une apparition remarquée sur “Crossed”, Mike « M-Bro » Embro (ancien batteur de Razor de la période bénie de 1983 à 1987) et un certain Brad Gibb pour des chœurs un peu partout, et un certain Mike Carlo, frangin de Dave Carlo (guitariste de Razor de 1983 à 1992) et d’Adam Carlo (bassiste de Razor de 1987 à 2011) pour des lignes de guitares sur “Setup”.

Bref, les plus difficiles des thrashers savent qui sont les Razor et vont surement adorer ce nouvel album.
Et au passage, un petit coup de gueule à Relapse Records qui, définitivement, ne connait pas la fonction réponse de sa boite mail !

Album hautement recommandé !

Tracklist :

1. Flames of Hatred (04:24)
2. Jabroni (03:10)
3. Off My Meds (02:54)
4. A Bitter Pill (02:47)
5. Crossed (03:17)
6. First Rate Hate (04:14)
7. Cycle of Contempt (05:29)
8. Setup (03:31)
9. Punch Your Face In (02:46)
10. All Fist Fighting (02:34)
11. Darkness Falls (03:12)
12. King Shit (04:44)

BandCamp  Deezer  Facebook  Facebook fan page
Site web  Instagram  SoundCloud  Spotify
Chronique “Escape the Fire”