Note du Soilchroniqueur (Willhelm von Graffenberg) : 6/10

Les idées, c’est comme les menstrues : quand tu t’en dispenserais bien, ça arrive abondamment, et quand tu dois enfanter, y en a plus… Et les italiens de Reapter n’échappent pas à ces règles et ont dû en saigner pour pondre Cymatics, leur second album.

Je me suis demandé pourquoi le thrasher fou (entendez par là le « fou de Thrash ») de la SoilTeam (NdMetalfreak : je te lis, je te vois, je t’entends….) n’avait sauté sur l’occasion de chroniquer cet album heavy-thrash, parce qu’on a un spermatozoïde de Kreator période Phantom Antichrist, maladroit et monocellulaire, sur la première piste, « Repeat », dont le coup de flagelle remue suffisamment pour mener à la deuxième, « Tsunami », piste plutôt axée Testament, et il serait con de faire un Testament en début de vie.

Si on a du mal à se demander qui est le vrai père dans cette partouze où tout le monde crie et gémit et semble passer un bon moment à se remuer et se frotter, on se dit qu’ils s’y sont forcément mis à plusieurs. Parce que ceux du Heavy se sont invités aussi : la Vierge de Fer s’est fait prendre la Gamma raie. Sans même dire « Hello ! », win ! Mais arrivé à « Life and Horror », on note le gène récessif, très récessif… TROP récessif d’un Metallica période Death Magnetic – je ne vais pas re-rentrer dans l’énorme débat du « Metallica, c’était mieux avant (Load) », vu que je le pense et qu’on va pas être d’accord – au point de copier le timbre de papounet Hetfield ! – limite, on a envie de rajouter des « ouh yeah ! » en fin de phrases – et rejouer le solo de « One » comme Hammett.

Cet embryon est en fait un putain de symbiote parasite ! Et il ne se développe pas : il clone des cellules déjà existantes. Oui, par moments, on se dit que c’est de sa propre souche ADN qu’il se sert, mais pour mieux phagocyter d’autres cellules voisines. Et on finit au fil de l’album par craindre le résultat à l’accouchement – ah bah oui, une fois sorti, tu peux plus le faire rentrer, donc plus trop le choix que de l’assumer ou s’en débarrasser…

Cymatics a perdu les eaux dans une ultime oscillation et engendré un être qui se fondra dans la masse des imitations – n’est pas Stockhausen qui veut*… Tiens, pour exemple, ils ont décidé de faire un accordage en 432Hz… ce qui fait vaguement penser à certains vieux albums de Thrash qui, par hasard malencontreux possiblement, sont bien chiants à jouer en simultané tant on se dit « mais merde, pourquoi je suis faux alors que je suis accordé pilepoil ? »…

Un album aux idées avortées car copiées et pas menées à maturation, un enfant qui ne se développera pas sans que ses allèles se réveillent et lui donnent une autre gueule. Mais après tout, Rome ne s’est pas faite en un jour… il a surement fallu 9 mois de gestation.

A écouter en se rappelant de toujours combiner pilule et capote : on sait jamais ce qui pourrait arriver et on a assez de dégénérés congénitaux pour en remettre un de plus dans la meute « humanité ».

Tracklist:

1. Repeat (4:24)
2. Tsunami (4:42)
3. Time Lapse (5:54)
4. The Alchemist (6:04)
5. Life and Horror (4:39)
6. Behind a Mask (7:00)
7. Useless (3:51)
8. Fallen Angels (5:39)
9. Tram out (3:53)
10. Omega Revolution (6:02)

Facebook: https://www.facebook.com/reapterband/
Site officiel: http://www.reapter.com/
Spotify: https://open.spotify.com/album/3RAMapIeZ6NyhYZbWnMudH

*je vous renvoie aux études sur le spectre sonore par Stockhausen (un copain savant des Beatles) et la dynamique des fluides… ou au mieux, vous taper « cymatique » sur wikipedia et vous vous endormirez moins cons, comme le veut l’expression.