Note du SoilChroniqueur (El Jean Jean) : 7/10

Si on voulait faire un raccourci hâtif, on pourrait très bien dire que le Mississippi n’est que à quelques kilomètres de Paris… Bon, ces “quelques” ne se font pas rapidement ni facilement, certes… MAIIIIIIS bon… Admettons!

Notre quatuor parisien, qui existe depuis quasiment 20 ans, n’a que très rarement varié dans son concept, à savoir mélanger le HardCore à la musique bluesy du Sud des USA. “Flowers & feathers” est le 5ème album de nos chers camarades de RED MOURNING et nous allons nous pencher dans ce nouvel Aller/Retour vers la moiteur du Bayou sans perdre de vue notre tour Eiffel.

Déjà, et c’est un avis perso, j’ai eu du mal à trouver les racines HxC sur cet album (en tout pas, pas le HxC à casquette qui donne des envies de KDS) avec lesquelles on acoquine ce groupe. Disons que j’ai plus retrouvé une “ambiance” grunge à la Alice In Chains mélangée au côté bagarreur édenté de PanterA (« Six Pointed Star » et sa guitare slidée)… C’est déjà, mine de rien, pas si mal nan?

Les 10 titres de “Flowers & Feathers” nous offrent de quoi passer un bon moment, à écouter des riffs de grattes groovy et pas si éloigné de ce que PanterA ou parfois Trepalium peuvent nous proposer (le titre “Flowers & Feathers” par exemple). La prod est massive, claire, tout est à sa place et tout tend à offrir les meilleures conditions pour découvrir et écouter cet album.

Vocalement, il est parfois troublant de retrouver un petit côté Phil Anselmo totalement assumé je pense, tant certains timbres utilisés peuvent nous rappeler Down ou PanterA. Les mecs ont clairement digéré leurs influences pour réussir à proposer un univers qui leur est propre et surtout maîtrisé. Cela nous donne des titres parfois Bluesy/Sludge comme « Blue times », parfois plus ambient comme « Alien Language », où ils vont utiliser un Handpan en percussion, sans oublier le fidèle harmonica ou même le banjo ! Mais rassurez-vous, on y retrouve aussi des titres qui donneront envie de taper du poing dans le vide tout en crachant du tabac à chiquer (« Forget I’m Alone », « Flowers & Feathers », « Aeon’s Crest »). A titre perso, je n’aurai pas forcément ouvert l’album avec « The Coming Wind », non pas que le morceau soit mauvais, mais on est plutôt habitué à retrouver des morceaux très catchy en ouverture de bal et celui-ci manque d’un petit truc qui fait que… Mais ceci est un avis et un ressenti totalement perso donc,… Osef ^^’

Nos 4 rednecks parisiens nous offrent avec cet album un produit quali qui ne manquera de vous faire passer un bon moment et nous prouve par la même occasion qu’il est toujours intéressant de sortir des sentiers battus en ajoutant des instruments pas toujours conventionnels dans notre style, et qu’il est largement possible de voyager où on veut sans trop avoir la motiv’ de bouger son derch.

Note du SoilChroniqueur (Olivier No Limit) : 8/10

Le metal peut revêtir de multiples facettes et ce n’est pas le groupe français Red Mourning qui dira le contraire. Ces derniers, nés en 2003, pratiquent une musique moderne qui mélange metalcore et blues avec un art certain.
Le 14 octobre, via le label Bad Reputation, sort leur nouveau méfait qui a pour nom « Flowers & Feathers » et ce dernier est marqué par le sceau de l’excellence de par le mix des genres qu’on peut y entendre, avec en sus, pas mal de sonorités stoner.

Rentrons de suite dans le vif du sujet avec quelques exemples pour agrémenter mon propos : « The coming Wind », qui ouvre le bal est un « vivant exemple » de leur goût pour les rencontres improbables dont la réunion donne un résultat efficace.
On y trouve des chants en clair, vocaux particulièrement soignés tout au long de cet album, de l’harmonica, mais aussi des accords post hardcore qui tranchent avec le reste sans dénaturer le résultat. En fait ce titre est porteur d’une certaine fraîcheur qui côtoie le « plus grinçant ».
Cela dit, cette galette propose aussi du stoner bien balancé, bourré de groove comme pour « Flowers & Feathers », mais là où cela devient intéressant, c’est qu’à cela se rajoute du hardcore à grands coups de riffs syncopés pendant que la voix se mute en chant « de malade » ; l’effet est saisissant.
En plus de cette dualité, entre vocaux soignés et hurlements post hardcore, ils mettent une petite louche de progressif sur « 225 ».
Et pour ne pas oublier leur amour du blues, « blues times » est une ballade acoustique très branchée desert rock, sans oublier la slide que l’on peut entendre quand arrive « Six Pointed Star » et qui donne à ce titre stoner un plus de véracité.
Pas à dire, ils maîtrisent bien leur sujet et adorent jouer la carte de la dualité ; preuve supplémentaire pour « Aeon’s Crest » aux contours angoissés.
Du violent « Forget I’m Alone » en passant par le stoner rock « Black Gold », un peu psyché, toujours entaché par une voix hurlante et possédant une intro au banjo, ils nous surprennent et nous amènent dans leur monde sans aucun problème.

Alors, honnêtement, cela faisait un bail que je n’avais plus écouté un de leurs albums, mais là, une fois de plus, force m’est de reconnaître la démarche singulière de ces parisiens, démarche rondement menée et qui n’a rien perdu ni de son feeling, ni de sa rage avec cet apport non-négligeable de stoner.
Quand l’ancien côtoie le plus moderne.
Du bon boulot.

Tracklist :

01. The Coming Wind (5:22)
02. Flowers & Feathers (5:17)
03. 225 (5:01)
04. Blue Times (2:35)
05. Six-Pointed Star (4:55)
06. Aeon’s Crest (5:19)
07. Alien Language (2:54)
08. Forget I’m Alone (4:37)
09. Black Gold (7:07)
10. Auburn (3:30)

Deezer
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