Note du Soilchroniqueur (MetalPsychoKiller):
8 / 10

Revengia est au départ un projet personnel du batteur des Arch Enemy, l’ex-Armageddon, ex-Eucharist, ex-In Flames, ex-At The Gates (1990-1996), le percutant Daniel Erlandsson. Délaissant occasionnellement la belle Angela Gossow, celui-ci a su en effet s’entourer de bons bucherons scandinaves venus de combos différents tels Eucharist, Anata, Livin’ Parazite ,Eternal Lies ,The End , ou ayant œuvré dans des projets comme Voodoo & BeerBelly Boys; pour former à Varberg il y a près d’une décennie son groupe personnel. En découla en 2004 le « A Decade In The Dark » que peu d’entre vous ont du apprécier tant la diffusion fut discrète et l’intérêt somme toute plus que relatif..

Après un remplacement derrière les futs du membre fondateur par Conny Pettersson ; retour aux affaires donc, avec un second opus mixé par le bien connu Frederick Nordstrom d’une part ; et un artwork cover signé du planétairement apprécié Joe Petagno (Motorhead, Immortal…), le concurrent de notre J.P Fournier (Edguy, Gaia Epicus…) hexagonal. Et le moins que l’on puisse dire dès l’entame « Eraser » « Back To Hell » initiale, est que cela parait être du tout bon !!! L’apport d’un second guitariste se fait sentir, et là ou l’on « pêchait » vers l’insipide dans l’opus précédent ; on est aux prises maintenant à un véritable mur, un déluge guitaristique titanesque rehaussé d’un son énorme et sur mesure. Musicalement, le combo a laissé de coté ses errements précédents pour revenir dans la droite ligne du bon Thrash mélodique suédois de la scène de Göteborg. Encore un de plus risquez vous de penser, et ce à plus ou moins juste titre…

Car la tracklist s’enchaine sans temps morts, et même si l’on reste en terrain connu et dans une alchimie mélodique classique, Revengia réussit à maintenir son auditoire sous l’éteignoir par un panel d’éléments metal maitrisés et concoctés de main de maitre. Le Thrash speedé surboosté et multi-vitaminé asséné n’hésite ainsi pas à aller surfer dans les océans Heavy ou Power pour se faire moins linéaire et plus accrocheur. Des soli bien ficelés et déchirants -comme sur « Breathe Me »ou « Sweet Dreams »- seront annonciateurs d’une tracklist variée et rafraichissante synonyme d’appréciation et de plaisir continu. Là ou bon nombres de groupes s’empêtrent et s’engluent dans les carcans d’un style Metal dont ils clament haut et fort leur appartenance ; ce « Erasure » profite d’une ouverture d’esprit nous évitant le « tout au taquet perpétuel» souvent géniteur de lassitude.

La diversité des tempos, « Pain », « Sweet Dreams », calquée sur des compositions travaillées est parallèlement mise en exergue par la prestation vocale très réussie de Tobias Gustafsson. Rageur, criard par instants, éraillé ou guttural ; son timbre de voix est en parfaite osmose avec les titres assénés et leur confère à tout instant une dimension supplémentaire. Pas de comparaison à vous soumettre concernant ce « Singer », tant celles-ci pourraient être nombreuses et arbitraires ; mais juste un sincère hommage pour son travail très professionnel et foncièrement appréciable.

Au final, un bon opus qui sans ne rien révolutionner, s’imposera comme résolument intense, énergique et diablement efficace. Que ce soit dans la lourdeur syncopée occasionnelle ou dans le speed dévastateur, la bande entourant Tobias (pas le Sammet !!!) se fait plaisir. Cela se sent et se ressent, et à l’image d’un « Holy Lies » véritable petit brulot, l’effet se propage et est contagieux. Une bonne bouffée d’air frais rafraichissant et sans prétentions pour les amateurs de Trash mélodique suédois dont les aficionados commençaient à trouver que les combos composant cette scène avaient une sale manie : Celle comme le serpent, de toujours vouloir avaler sa queue !!!

Site Internet : www.revengia.se
Myspace : www.myspace.com/revengia

MetalPsychoKiller