Line-up sur cet Album
- George Stefanis : Chant
- Vaggelis Theodorakis : Guitares, Claviers
- Kostas Karvounis : Guitares
- George Stathopoulos : Basse
- George Anamouroglou : Batterie
Style:
Death/Thrash/DeathcoreDate de sortie:
13 Novembre 2015Label:
Inverse RecordsNote du SoilChroniqueur (Wilhelm von Graffenberg) : 8.5/10
« La musique adoucit les mœurs… » Tu parles, ouais, mon œil ! (pour rester poli)… Imaginez : vous vous êtes réveillé reposé, relaxé, vous vous êtes rasé de frais sans même avoir envie de cracher à la gueule de votre reflet dans le miroir, les quelques personnes que vous avez croisées en ce matin ensoleillé (mais pas trop) ont été souriantes et polies, et vous-même avez été courtois en retour, vous montez dans votre voiture. Vous vous sentez comme touché par la Grâce… Comme vous ne vous êtes pas pris la tête à préparer le trajet, vous choppez le premier CD qui vous tombe sous la main et vous insérez Age of Descent de Revolted Masses… Erreur ! Vous avez enclenché sans le savoir votre mode Destruction Derby ou Carmageddon – je vous laisse le choix du jeu – qui vous poussera à vouloir défoncer tout ce qui pourrait se trouver sur (ou à proximité de) votre route.
Rarement « deathcore » fut dénomination littéralement aussi adéquate pour un groupe. Revolted Masses nous laisse entendre du Death – je ne parle pas que du sous-genre mais surtout du groupe, tant l’influence est nette et évidente (j’y reviendrai un peu plus loin), en particulier dans les soli de gratte, leur son, l’écriture d’iceux proche de l’atonal et du modal avec de larges vibrato comme en pratiquait feu-Chuck Schuldiner (RIP) – mais aussi ses assesseurs (Sepultura, Morbid Angel, Cannibal Corpse… et un peu de Slayer aussi), mélangé avec du Hardcore, son groove, sa technique vocale et la scansion bien spécifique inspirée du rap US (Biohazard et consorts) – notez que le nom du groupe en dit aussi assez long sur ses influences HxC – avec quelques touches subtiles harmoniques de Deftones période White Pony et des nappes de clavier de ci, de là… On ne comprend pas un traitre mot des paroles hurlées émanant de la voix de George, profonde, sauf si vous parlez couramment le sicofitole – et encore, on comprend mieux les paroles de Sick of it all… – mais on se doute aisément qu’elles ne traitent pas de petites fleurs qui poussent et de lapinous mignons qui gambadent dans les prairies, davantage d’aspects politiques avec des fleurs carnivores dans une manif’ ou des lapinous balançant des pavés sur des CRS, eu égard aux titres des morceaux tels que « Matricide » (pas besoin de traduire), « Bloodshed in Eden » (effusion de sang à Eden), « DiscrimiNation » (subtil calembour) ou « Ruled by Rats » (assouvi par des rats).
Eux sont du genre « pas contents du tout » – normal quand on s’appelle Revolted Masses, me direz-vous – si on se réfère également à la jaquette de leur album qui montre un Shiva tricéphale couronné d’épines, dieu hindou de la Destruction (hé ouais, c’est pas une fille, elle a un lingam/zizi) dont le 3ème œil est ici celui du dieu Ra dans la pyramide, référence aux Illuminati, arborant un brassard à l’effigie de la swastika nazie, une kyrielle de symboles religieux et politiques dans chaque main (croix de David, croix catholique, poisson des témoins de Jehova, flingue, grenade, couteau, menottes, chaine, télécommande, billet de 500€), vénéré par des hommes, femmes et enfants à genoux sur un fond d’entrelacs de chaines… En tous cas une vue panoramique (« Panopticon ») sur le sujet. Officiellement, Shiva est un dieu destructeur, mais à l’instar du Satan d’Anton La Vey : afin de reconstruire le monde… et sur cette pochette, pas de lingam mais un yoni (une choupinette, quoi) et des seins… « Matricide », hein ?… Un lien avec la politique actuelle ? Possible… Nos camarades du jour, dont c’est ici le 2ème LP, nous viennent de Grèce… Cause à effet ?…
Nous voici donc touchés par la Grèce et non plus la Grâce avec les 11 titres de cet album, et mon petit cœur de fan de Death est lui aussi touché par ces références notables à l’album Symbolic dudit groupe. Au-delà de la technique pure de Chuck, on retrouve aussi de sa manière d’écrire un morceau, comme le choix des modes arabes (sur « DiscrimiNation » et une voix féminine en chant arabe sur son outro) et espagnols (sur « Matricide » et son outro à la guitare classique) et la structure idoine qui n’est pas sans évoquer « Crystal Moutain » de Death … Oui, d’autres l’ont fait ; là, c’est très ressemblant quand même…
Mais c’est entre autres grâce (faut que j’arrête avec ce terme) à ça que les athéniens m’atteignirent… parce que les deux genres, death metal et Hardcore, se mélangent très bien dans le cas présent, sans empiéter l’un sur l’autre, en ajoutant de la mélodie et du mordant à un genre qui mise beaucoup sur le rythme et le groove, et inversement (pas de jaloux, n’allez pas me déclencher une guerre civile parce que je n’aurais pas traité les deux genres à part égale). Ca fait de l’ensemble un album homogène et efficace, tout en restant violent et mélodique à la fois. Mention spéciale pour le court morceau transitionnel « Severed Aphrodite » avec son accompagnement au bouzouki et son solo de guitare électrique.
A écouter sur son I-pod dans un château gonflable, après avoir bouffé un grec avec l’ancien batteur de Septic Flesh (histoire d’évacuer et se défouler à la fois).
PS : si vous ne recevez plus de nouvelles de moi, c’est que j’ai atteint le palier des 5 étoiles sur GTA dans la vraie vie, et que les flics m’ont coffré pour « destruction massive de biens publics aux soins d’un véhicule motorisé »
Tracklist :
1. Slave to the Media (5:50)
2. Waltz for the Fallen (4:38)
3. Bloodshed in Eden (4:34)
4. DiscrimiNation (4:35)
5. Bite the Hand that feeds them (4:24)
6. Panopticon (4:29)
7. Severed Aphrodite (1:11)
8. Matricide (4:35)
9. Flesh Inc. (4:31)
10. Ruled by Rats (5:04)
11. Murder ex Machina [feat. Fotis Benardo, ex-Septic Flesh] (6:13)
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