Note du SoilChroniqueur (Metalfreak) : 8/10

Oxymore : A l’inverse du pléonasme, c’est une figure de style qui consiste à allier deux mots de sens contradictoires.
Et notre vie fourmille d’oxymores en tous genres : c’est d’ailleurs Corneille (Pierre, l’écrivain du XVIIe siècle, pas le chanteur actuel qui vient de loin) qui disait que “Cette obscure clarté qui tombe des étoiles”. Cette notion se retrouve aussi au cinéma (“Eyes wide shut”) et aussi en chanson, notre Jojo national évoquait la “Douce violence”, Jacques Brel (le père de Francisca) parlait “en silence d’une jeunesse vieille” ou, plus proche de notre univers, Metallica nous apprenait que “The silence so loud” dans “For whom the bell tolls”.
Même dans notre webzine, on y était confrontés avec les “chroniques constructives de M.L.A.M.”.
On est cernés, il y en a partout, des oxymores !
Aujourd’hui, j’en découvre un autre : la musique de Riffless.

Parce que, bon, s’appeler Riffless et proposer des riffs à la pelle, ça ressemble à la promo de Laurent Baffie avec son célèbre et dispensable “Les clés de bagnole” pour laquelle l’humoriste avait imaginé comme slogan publicitaire afin de lancer son film “N’y allez pas, c’est une merde !”. Là, pour le coup, on a parlé de pléonasme !
Mais revenons en à notre quintet Belge : c’est en 2020 que le l’auteur / compositeur et multi instrumentiste JP Devox et le chanteur Benoît Patigny fondent Riffless. C’est ensuite que se rajoutent le guitariste Vincent Fis, le bassiste Jean-Philippe Dirix et le batteur Marcus Weymaere.
L’album “Yes I sold my soul for rock ‘n’ roll” voit le jour en 2022 avec un accueil unanime tant des fans que des critiques.

Aujourd’hui, les cinq rockers remettent le couvert avec un EP de quatre titres qui transpirent le (hard) rock ‘n’ roll par tous les pores.
On ne va pas se mentir, l’ensemble hume bon le compromis entre AC/DC, Guns ‘n’ Roses, Rose Tattoo et toute cette tripotée de groupes qui ont arpenté les décennies au moyen d’une musique intemporelle à base de riffs imparables et refrains / couplets imparables. Les influences sont à chercher tant dans les années 60, 70 ou 80 que dans les tendances actuelles.
Ecouter Riffless, c’est se prendre son lot de riffs (si si !) purement inspirés de la pure tradition de tout ce que le (hard) rock a su créer de plus traditionnel, avec une conviction qui rend l’ensemble le plus crédible, et on sait d’avance que si ça vieillit (bien), ça ne sera jamais obsolète (je revendique mon côté Terminator – et à travers -).
Les quatre titres proposés sont un pur moment de rock ‘n’ roll, sans prise de tête, qui fait juste un bien fou par où il passe, composé par cinq gaillards à qui il est inutile de donner des leçons de rock !
Parce que, pour maîtriser, ça maîtrise !
Riffs incisifs (pourquoi ne se sont-ils pas appelés Rifffull ?), soli précis qui n’en rajoutent pas, chant aigu bien rock tout comme il faut, aux intonations proches – toutes proportions gardées – des Axl Rose (« I won’t start the fight » ou les nerveux « I don’t feel like not dancing » et « Scaring myself ») ou parfois Klaus Meine (le plus bluesy « Ghost is a woman ») et une capacité à jouer des titres parfois percutants et nerveux (voir plus haut) alternés avec quelque chose de plus intimiste.

Bref, quatre titres à ingurgiter cul sec et sans modération en attendant un futur album qui, si le groupe continue de nous proposer des titres comme sur l’album de 2022 et cet EP, risque fort de faire date pour Riffless.
Et ça ne sera que mérité (conclusion sans le moindre oxymore) !

Tracklist :

1. I won’t start the fight (3:56)
2. Ghost is a woman (4:00)
3. I don’t feel like not dancing (3:34)
4. Scaring myself (4:13)

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