Note du SoilChroniqueur (Antirouille) : 8/10

Originaire de Portland, Ritual Necromancy voit le jour en 2008 et sortent demo 2009 en 2010 suivi rapidement d’un premier album Oath of the Abyss. Suivront un EP 3 titres et leur dernier bébé en date Disinterred Horror paru en 2018.

Nos américains s’associent cette fin février avec Fossilization, on y reviendra plus loin, et nous fournissent un split signé par Everlasting Spew Records.

Nous ayant habitué par le passé à des albums de pur death metal old school irrespirables et crasseux, Ritual Necromancy a de quoi surprendre avec ce seul titre de 15 minutes de… death doom. L’autre surprise nous vient de la production, le son quasi indéchiffrable des diverses sorties précédentes fait place ici à une sonorité plus dans l’air du temps, limite moderne.
Un seul titre, donc, d’un death doom maladivement lent, aux riffs plaintifs, aux mélodies anxiogènes pris parfois à contrepied par une batterie qui semble vouloir défier les bpm. A mi-chemin, les américains renouent avec leurs premiers amours en accélérant le rythme mais en gardant tout de même ce côté lugubre et malsain du doom, renforcé par la voix décharnée de notre frontman.
15 minutes de voyages entre lenteurs obscènes et accélérations morbides, Ritual Necromancy s’ouvre-t-il d’autres portes ?
Clairement à suivre.
9/10

Fossilization est une jeune formation de São Paulo, active depuis 2020. Un EP parait l’année suivante et nos brésilien composent deux titres pour ce split.
Jouant habituellement le registre du death doom, Fossilization s’essaye ici avec un death metal traditionnel entrecoupé de parties plus lentes.

Bon, on ne va pas se la raconter, la prod est à chier. La batterie est loin, très loin, tout semble se noyer dans une boue indéchiffrable et ce n’est que dans les parties doom que nos brésiliens s’en sortent bien.
Tout devient clair, très clair sur les mélodies malsaines ; la batterie sort de la glue, les riffs sont audibles.
Nos brésiliens maitrisent mieux la lenteur que la vitesse, c’est une certitude.
Cependant, ce son ignoble couplé à ces mélodies hypnotiques et repoussantes devient presque un atout. La voix de notre frontman est inqualifiable, abjecte dans le vrai sens du terme, à la limite du hurlement grotesque et du growl. Mais même ce désavantage arrive à les servir.
Jeune, trop jeune, Fossilization ne demande qu’à prendre un peu de hauteur et à affirmer son style.
La production souffrante peut être un atout mais il faut de la maitrise.
A suivre aussi.
7/10

Ce split ne sera pas celui du siècle mais possède un je ne sais quoi de délectable qui procure ce petit plaisir inestimable dont il ne faut pas se priver en ces périodes troubles.

Tracklist :

1. Ritual Necromancy – Enter the Depths (15:30)
2. Fossilization – Exalted in the Altar of Insignificance (06:39)
3. Fossilization – With Blood and Feathers (06:18)

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