Note du SoilChroniqueur (Metalfreak) : 8/10

« Incroyable » ! C’est le mot…

Rosy Vista a réussi en l’espace d’un EP de cinq titres, en 1985, à avoir un statut suffisamment culte pour que les quadras/quinquas de nos rockers s’en rappellent encore. C’est que les cinq titres de cet EP You better believe it sont restés bien ancrés dans la culture hard rock de l’époque.

Ensuite ? Deux singles en 1986, “Sounds of your Love” puis “Tables are turned”, avant qu’on n’en entende plus beaucoup parler, voire plus du tout à partir de 1989… pour finalement tomber un rien dans l’oubli… Encore que ! Le groupe se reforme bien en 2002 à se demander quelle suite le quatuor de la même ville que Scorpions – qui a un temps accueilli Barbara Schenker (Viva et frangine des deux autres Shenker) entre 1986 et 1988 – allait donner à la formation.

Il aura fallu attendre la bagatelle de TRENTE-QUATRE ans après cet unique enregistrement pour voir enfin un premier album avec un line up quasi inchangé ! Seule la bassiste n’est pas d’origine, Angela Mann prenant les quatre cordes. Et bim, nous sommes en 2019 et enfin voilà un album intitulé Unbelievable, surement en réponse au titre de l’EP.

D’ailleurs, histoire de reboucler la boucle, les cinq titres de 1985 sont réenregistrés sur cet album, et quel plaisir de s’écouter ce relifting de “Sadistic Lover”, “Tables are turned”, “Until I’m satisfied”, “Sound of your Love” et “Rockin’ through the Night”. Unbelievable ou « comment se rajeunir de plus de trente ans en écoutant des morceaux qu’on a aimés »…

Comme à cette époque, on ne sortait pas autant d’albums, que les mp3 n’étaient pas diffusés sur un internet qui n’existait encore pas et que le seul piratage se faisait par les incessants tapetradings, on avait plus de temps de s’écouter un album, de se l’imprégner et surtout de lui laisser le temps de devenir un classique, même sous forme d’EP. Ce n’est pas, par exemple, un certain Evil’s Message qui contredira cet état de fait. Mais ce qui diffère entre les Allemandes de Rosy Vista et les Danois d’Evil, c’est que leur retour avec ce premier full length est une réussite là où Shoot the Messenger est un ratage total.

Et d’entrée, avec “Crazy”, le ton est donné.

Les filles s’en donnent à cœur joie à nous balancer du pur riff bien lourd et puissant, à la façon d’un Rock Goddess ou autre Girlschool, non sans avoir omis d’ajouter un soupçon de modernité dans leur son.
Pour en revenir aux cinq titres de l’EP, ils ont pris en puissance ce qu’ils ont perdu en spontanéité : elles ont clairement gagné en maturité. Les nouveaux titres, au nombre de six, se fondent très bien avec les anciens et offrent un album somme toute homogène, qualitativement parlant ! A se demander s’il y a vraiment plus de trente ans entre eux…

Et en prime, une reprise de “Born to be wild” des cultissimes Steppenwolf, un titre que le groupe aimait à reprendre en festival dans les eighties, et qui recevait un accueil à chaque fois fantastique.

Douze titres réussis, même la traditionnelle ballade (“Sound of your Love”) qui s’insère parfaitement à l’ensemble. Retour gagnant ! Merci Mesdames.

Tracklist :

1. Crazy (3:25)
2. Sadistic Lover (3:59)
3. Master of Control (3:51)
4. Too much Feeling (5:11)
5. Tables are turned (3:57)
6. Until I’m satisfied (4:37)
7. Hopatina (5:33)
8. Poor Rosy (3:17)
9. Sound of your Love (3:29)
10. Rockin’ through the Night (3:44)
11. Changin’ my Mind (4:24)
12. Born to be wild (reprise Steppenwolf) (4:07)

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