Line-up sur cet Album
Geddy Lee – Basse, claviers, chant Alex Lifeson – Guitares, claviers Neil Peart – Batterie, percussions
Style:
Rock progressifDate de sortie:
11 juin 2012Label:
RoadrunnerNote du Soilchroniqueur (Metalfreak) : 9,5/10
Trente huit ans après le premier album et dix-neuvième effort (vingtième si on considère « Feedback » comme un album à part entière) avec le même line up : il est rare de voir un groupe avec une telle longévité et une fidélité si grande.
Rush, avec ce « Clockwork angels », peut se vanter de sortir un album contribuant à perpétuer leur habitude de proposer un sans faute discographique tellement ce CD semble avoir puisé son inspiration dans tout ce que le trio canadien a fait de mieux depuis pas loin de quarante ans.
En effet, si Rush conserve les intonations rock qui ont fait leur réputation depuis « Power windows » (1985), ils reviennent indéniablement à leurs premières amours en proposant des titres beaucoup plus longs, cinq dépassent les six, voire sept minutes, et des constructions dignes de leurs productions des années 70 : on pense tour à tour à « Fly by night » (1975) ou « Hemispheres » (1978) lors de nombreuses envolées dignes des meilleurs moments live que le groupe nous offre en concert.
On est loin, cela dit, d’un retour aux sources pur et simple : Rush sonne résolument rock, plus progressif que ce qu’ils ont sorti depuis le monstrueux « Hold your fire » (1987) et est doté d’un son, signé Nick Raskulinecz depuis le précédent opus, encore plus majestueux que celui du précédent « Snakes and arrows » de 2007, pierre angulaire dans la carrière du groupe dans la mesure où « Clockwork angels » confirme la direction musicale que le groupe a prise depuis celui-ci !
En effet, Geddy Lee and co semblent vouloir continuer le travail accompli sur cet album avec ce même producteur et revenir aux origines du groupe en puisant dans l’essence même de ce qu’était l’entité Rush des débuts, plus de trente ans après la période entre « Rush » (1974) et « « Moving pictures » (1981).
Pour mémoire, c’est après 1981 et le double live « Exit… stage left » (1981) que Rush a pris le virage plus direct, plus (hard) rock, avec « Signals » (1982).
Alors oui, ceux qui ont adoré l’album de 2007 se retrouveront fascinés par la beauté intrinsèque de ce « Clockwork angels » qui renferme, une fois de plus, son lot de pépites taillées pour la scène.
Mais si on reconnaît dès les premières notes la « patte Rush » dès l’entame de l’album, Rush continue sa belle habitude de ne jamais nous sortir deux fois le même album : « Clockwork angels » s’avère être d’une richesse absolue, les premières écoutes de titres aussi différents les uns des autres que peuvent être « BU2B », « Caravan », l’énorme « The anarchist », « The wreckers » ou « The garden » devraient convaincre les plus sceptiques. D’ailleurs, « Caravan » et « BU2B » étaient déjà présentés depuis quelques shows et l’osmose avec le public semblait se faire d’emblée. « Headlong flight » et « Clockwork angels », quant à eux, emprunte une voie plus épique sans sombrer pour autant franchement dans le progressif mais restant résolument très rock et nous permettent de passer sept minutes qu’on ne voit absolument pas passer.
« Clockwork angels » revient aussi au principe du concept album : le batteur du groupe, Neil Peart, habituel parolier du groupe, a construit ce concept basé sur le courant artistique steampunk : sous genre de la science-fiction uchronique, sorte de retrofuturisme. Le steampunk étant un terme inventé pour faire référence aux machines à vapeur (d’où le « steam ») utilisées depuis la révolution industrielle jusqu’à l’époque Victorienne. Le punk rock, l’industriel ou le gothique ont souvent été influencés par ce genre, littéraire à la base, et des clips ont été tournés avec nombre de ces références (« By the sword » de Slash, « Tonight tonight » des Smashing Pumpkins ou « The Islander » de Nightwish), voire des films (« Delikatessen », « La ligue des gentlemen extraordinaires » ou « Sucker punch » parmi tant d’autres…).
« Clockwork angels » donc, coécrit avec un des plus grands auteurs de science-fiction Kevin J. Anderson, raconte l’histoire de ce jeune homme de la banlieue se retrouvant dans ce monde exubérant et coloré, à la poursuite de ses rêves, tentant d’échapper à son environnement dans un monde tant futuriste qu’anachronique, dans lequel il croisera des cités perdues, un horloger chargé de faire respecter le temps de chaque passage de la vie et voulant tout régir dans les moindres détails, un anarchiste…
A noter que sur la pochette, l’horloge semble arrêtée sur 21h12… que doit-on comprendre ?
Musicalement, Rush a toujours cette recette magique de mélodies accrocheuses, techniques mais jamais pompeuses ni redondantes, avec ses cavalcades de basse dont le son a été une fois de plus particulièrement bien travaillé, son percussionniste au toucher toujours aussi précis, ses lignes de guitares aériennes – ou surprenantes, comme sur « The anarchist » et ses sonorités orientales – et ce clavier impalpable mais toujours bien présent.
« Clockwork angels » nous fait passer soixante-six minutes entre feeling et émotion, avec ses passages poussant au secouage de tête (« BU2B », « Headlong flight », « Carnies », « The anarchist », « Wish them well » ou « The wreckers »), et ses refrains absolument imparables (euh… tous !).
Le très calme « The garden » clôt l’album de toute beauté avec son feeling proche d’un « Nobody’s hero » (« Counterparts », 1994) ou « Available light » (« Presto », 1989), acoustique avec ses touches de piano pour un final pour le moins serein.
Espérons que cette fois, la tournée de Rush passera par la France : depuis 1992 pour la seule visite du trio par chez nous, ça fait un peu longuet quand même !
Encore un album de grande classe. En clair, du Rush !
Tracklist :
01 Caravan
02 BU2B
03 Clockwork angels
04 The anarchist
05 Carnies
06 Halo effect
07 Seven cities of gold
08 The wreckers
09 Headlong flight
10 BU2B2
11 Wish them well
12 The garden
Site officiel : http://www.rush.com/
Myspace : http://www.myspace.com/officialrush
Facebook : http://www.facebook.com/rushtheband
1 Commentaire sur “Rush – Clockwork angels”
Posté: 6th Mai 2015 vers 13 h 25 min
[…] la chronique du dernier album en date (« Clockwork angels« , chroniqué ici : http://www.soilchronicles.fr/chroniques/rush-%E2%80%93-clockwork-angels ), Rush a toujours été, et ce depuis l’enfance, un de mes groupes pour lequel j’ai une […]
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