Note du SoilChroniqueur (Metalfreak) : 8/10

Quand on entend parler de thrash metal, que ça vient du Brésil, et qu’en plus ça sonne totalement old school, on pense de suite – du moins en ce qui me concerne – au Sepultura de la grande époque, à savoir celle de Beneath the remains / Arise !
Et c’est avec un nom digne de figurer dans le prochain film d’Astérix que Sacrifix nous abreuve de huit titres – dont une intro instrumentale – qui fera frémir de plaisir tout thrasher digne de ce nom.
Car en effet, Sacrifix évolue dans un bon compromis entre du bon vieil heavy metal et un thrash metal à croiser entre Metallica et le Sepultura de cette époque.

Du riff saccadé, de longues parties instrumentale, des riffs profonds et puissants, une section rythmique taillé à la hache pour le genre proposé : clairement, Sacrifix revisite fidèlement les gammes du genre de cette époque bénie avec ce soupçon d’agressivité inhérent au thrash metal.
Aucune recherche de vitesse intense pour dépasser d’éventuelles limitations : non, le trio de São Paulo nous gratifie d’un premier album à la maturité déjà bien affirmée.
Il faut dire que le groupe, bien que fondé en 2019, se compose de musiciens déjà bien aguerris dans diverses formations : ainsi le guitariste / chanteur au timbre Hetfieldien en plus rauque Frank Gasparotto, le bassiste Eduardo « Kexo » Mucci Golin et le batteur Gustavo Piza ont tout trois officié ou officient encore dans le groupe de death metal Infamous Glory. Deux d’entre eux ont fait partie des thrashers de Jackknife pour ne citer que ceux-là !

Ce n’est donc pas étonnant de se retrouver avec un album d’une bonne qualité.
Il faut dire que Frank Gasparotto avait le “projet Sacrifix” depuis un moment dans ses cartons : les confinements dû à la situation sanitaire ont certainement contribué à concrétiser la chose.
Toujours est-il que les sept titres – plus une intro inquiétante aux piano dissonant et bruits industriels sur lesquels se posent quelques cris déchirants – sont chacun de petites baffes bien agressives à souhait !
Si petit reproche il y a, on pourrait parler du chant qui a tendance un peu à se chercher par moment – flagrant sur “Let him die” – et qu’on aurait préféré plus agressif.

Les riffs et la rythmique restent dans une mouvance purement thrash, celui des premiers Slayer ou du Sepultura cité plus haut, mais au milieu de cette déferlante de riffs saccadés, on se retrouve avec des breaks qui lorgnent d’un peu plus près vers le heavy metal, conférant un aspect mélodique très plaisant à l’ensemble.

En 34 minutes, Sacrifix nous ressort les gammes d’un thrash metal des plus old school, sans la moindre touche de modernité dans l’ensemble : il va sans dire que les plus nostalgiques du genre vont se régaler pour peu qu’ils passent outre ce chant perfectible.
Parce que, musicalement, c’est du très lourd : les breaks sont divins, les accélérations implacables, les couplets / refrains faciles d’accès et les soli impeccables sans en rajouter.

On apprécie aussi les influences assumées de la NWOBHM, bien illustrées par cette reprise à la sauce thrash metal de l’ « Evil games » d’Angel Witch (tiré de l’album Screamin’ ‘n’ bleedin’ de 1985) avec une basse omniprésente des plus magistrales.
Et pour finir, le titre éponyme de presque sept sur lequel le trio nous fait étalage de toute sa matûrité artistique.

Bref, une fois de plus pour ma part, c’est un coup de coeur pour une formation d’un pays d’Amérique du Sud…

Tracklist :

1. Intro (Instrumental) (0:49)
2. Let Him Die (4:44)
3. Living Hell (4:59)
4. Sacrifix (4:11)
5. Pain (4:50)
6. Escape (4:38)
7. Evil Games (reprise Angel Witch) (3:19)
8. World Decay 19 (6:56)

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