Note du SoilChroniqueur (Metalfreak) : 9,5/10

Les plus anciens d’entre nous se rappelleront surement de la baffe qu’on a pu se prendre lorsque le Malleus Maleficarum (1988) de Pestilence est sorti, petite bombe de Death Metal technique qui laissait présager un bel avenir au groupe batave qui ne nous a finalement jamais déçu (du moins avant leur split), surtout avec le quasi parfait Consuming Impulse (1989) ou les Testimony of the Ancient (1991) et Spheres (1993)…

Mais si j’en viens à parler de Pestilence et de son premier album, c’est déjà parce que Randy Meinhard, fondateur et dernier membre originel de Sacrosanct, en était le guitariste.
C’est peu de temps après qu’il quitte Pestilence pour fonder son groupe Sacrosanct (avec notamment le batteur Marco Foddis qui en faisait partie aussi) qui splittera en 1994 après avoir sorti trois albums à classer entre le très bon (Truth is – what is en 1990 et Tragic intense en 1993) et le carrément excellent (Recesses for the Depraved, 1992), leur conférant un statut de groupe culte… C’est en 2017 que le guitariste décide de remettre le couvert avec un tout nouveau line up et voilà ce Necropolis qui arrive en novembre prochain, soit vingt-cinq ans après le dernier album en date.

Sacrosanct évolue toujours dans ce Thrash Metal progressif – là où il évoluait dans un Techno-Thrash moins facile d’accès dans les années 90, tirant la bourre à des formations comme Coroner, Accu§er, Anacrusis, Deathrow (époque Deception ignored) ou autre Despair – alambiqué au possible, aux morceaux très longs (entre 5’22 et 9’00) extrêmement bien travaillés et suffisamment variés pour qu’on ne ressente aucune lassitude : huit titres pour une heure de musique, on va souvent penser à un autre album cultissime sorti en 1986.

Et si Sacrosanct nous avait sorti l’album que les fans de Metallica rêvent d’écouter depuis la sortie de Master of Puppets ? Riche, travaillé, avec des couplets et refrains facilement mémorisables et surtout huit titres qui sont autant de morceaux de bravoure, souvent au rythme enlevé. De par le timbre de Richard F. Hesselink, très proche de James Hetfield, on pense immédiatement aux Four Horsemen.

Des intros acoustiques avant de partir dans un morceau alternant passages heavy et autres plus calmes (« New Age of Fear », « Only one God »), du bon Heavy Metal accrocheur et addictif (« Melancholy », « Clouds obscured the Sun », « The Pain still lasts », « My last white Light », ), du Thrash Metal aux riffs saccadés (pléonasme ?) de grande classe parfois proche d’un bon Slayer (« Necropolis », « Grim Sleeper ») avec toujours ce chant Hetfieldien, se permettant même le luxe de nous balancer huit titres de haute volée, avec en point d’orgue un sublime « Only one God » qui nous gratifie d’une accélération monstrueuse en milieu de morceau.

Sacrosanct ne nous épargne rien, a décidé de nous prouver qu’ils sont toujours – ou de nouveau, au choix – là et qu’il faudra compter sur eux en nous envoyant un album quasi parfait : je ficherais bien un billet en affirmant que si cet album était sorti il y a trente ans, il ferait office de référence dans le genre, ni plus ni moins. Moins thrash certes, pas moins progressif, mais tout aussi riche et accrocheur, on tient là un chef-d’œuvre d’une réelle beauté.

Déjà indispensable !

Tracklist :

1. The New Age of Fear (8’27)
2. My last white Light (5’22)
3. The Grim Sleeper (6’43)
4. Only one God (7’15)
5. Melancholy (7’41)
6. Clouds obscured the Sun (7’48)
7. Necropolis (7’04)
8. The Pain still lasts (8’59)

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