Scald – There Flies Our Wail !

Le 12 avril 2021 posté par Metalfreak

Line-up sur cet Album


Velingor : basse Ottar : batterie Harald : guitare Karry : guitare Felipe Plaza Kutzbach : chant

Style:

Doom Metal épique

Date de sortie:

26 février 2021

Label:

High Roller Records

Note du SoilChroniqueur (Quantum) : 7.5/10

Celui qui n’a que des vertus n’est guère meilleur que celui qui n’a que des défauts.” (Proverbe scandinave).

J’aime tellement les cultures scandinaves. Ce mélange étonnant de froideur et de chaleur que l’on retrouve dans beaucoup de leurs cultures, et ces derniers temps je l’ai surtout remarqué dans les nombreuses séries policières que propose Netflix et qui viennent de pays comme le Danemark, la Norvège, la Suède et l’Islande. On voit bien qu’il y a cette ambivalence flagrante entre la froideur qui fait évidemment penser à la météo très rude qui règne là-bas, et le côté chaleureux notamment dans l’accueil qui est fait. J’adore d’une manière générale les dualités, étudier les paradoxes pour comprendre comment l’on peut mettre côte à côte deux notions éloignées. Et la Scandinavie regorge de ce genre de paradoxes. Je serais bien en peine de vous dire quel pays je préfèrerais visiter ! Mais le plus étonnant encore c’est que cette culture si ambivalente influence des pays beaucoup plus lointains d’un point de vue culturel, et l’on s’aperçoit même qu’il y a des similitudes étonnantes avec d’autres pays en ce qui concerne notamment les mythes et légendes. Comme s’il y avait eu un retentissement profond de la Scandinavie sur d’autres mœurs, et comme si certains pays étaient envieux ou nostalgiques d’une époque mythique. En tout cas, au plus j’évolue dans le milieu metal au plus je me réjouis de voir que les us et coutumes des pays froids ont une certaine influence sur la musique et sur l’approche conceptuelle que l’on peut en faire. Ce qui en découle est souvent un beau résultat, sans tomber dans le piège d’un surjeu pompeux comme beaucoup de groupes plus commerciaux. Scald se situe idéalement dans ce constat de culture influenceuse, notamment avec ce nouvel EP intitulé « There Flies Our Wail ! » et, en plus de cela, on peut dire que le groupe s’est bien fait désirer.

Pourquoi je dis cela à votre avis ? Parce que Scald n’est pas du tout un groupe de lapins de trois semaines ! Le plus incroyable est que le groupe a connu deux vies bien distinctes. La première eut lieu de son année de fondation, en 1993, jusqu’en 1997, avant de sonner le glas mais pour mieux revenir en seconde noce en… 2019 ! Vous avez bien lu : le groupe Scald n’aura montré aucun signe de production, soit de vie, entre 1997 et 2019 hormis un split, soit un silence de vingt-deux longues années. C’est probablement l’un des groupes qui aura connu une longévité courte mais un retour en grâce quand-même. La discographie du groupe originaire de Russie et d’Yaroslavl est famélique, c’est le moins que l’on puisse dire : un seul album en 1997, un split sorti de nulle part en 2013 avec le groupe russe Pocc (qui, lui, pour le coup, a bel et bien splitté), une démo en 1994… Et c’est tout jusque février 2021 et la sortie de ce « There Flies Our Wail ! » qui est un EP. Alors, autant vous refroidir tout de suite si l’on peut dire : rien d’extraordinaire pour cette sortie, il s’agit d’un EP deux titres. Voilà donc un retour aux affaires bien maigre, qui me laisse au départ très sceptique… Parce que je me demande tout connement pourquoi revenir avec un petit EP aussi insignifiant ?

La pochette de cet EP tant attendu (qui sait) est en tout cas plutôt intéressante. Dans la lignée très viking, voire probablement scandinave de Scald avec ce guerrier viking vieillissant, qui semble se tourner vers des eaux lointaines comme l’on honorerait les guerriers tombés au combat et que l’on aurait amené au large dans un bateau-tombe. Un guerrier que l’on peut aisément reconnaître comme tel avec ce bouclier aux motifs nordiques, cette tenue traditionnelle. Bizarrement, ce n’est pas tant l’artwork qui retient mon attention mais le logo du groupe. Je le trouve totalement original et il me fait penser à une sorte de voute immense, comme une porte inter dimensionnelle. Oui, c’est un peu bête mais je préfère de loin le logo du groupe, beaucoup plus original pour moi. Après, le style de dessin un peu grossier comme cela, style bande-dessinée, je ne suis pas hyper fanatique dans le sens où il y a moyen de proposer bien mieux après une aussi longue attente, même si cela reste modestement un EP deux titres, mais j’aime bien sans plus. J’attends un peu plus de la musique en tout cas.

Avant la première écoute, j’ai découvert que sur les deux morceaux, le dernier est une édition réactualisée provenant de « Will of Gods Is a Great Power« . En vérité, il n’y aura donc qu’une seule nouvelle composition. Franchement, ce n’est pas folichon comme EP, cela n’est pas très sexy comme démarche artistique on va dire. Heureusement que la musique est plaisante sur deux points principaux : le premier est le côté old school qui n’a pas pris trop de rides et le second est que les riffs sont dans un genre doom metal très épique qui ne laisse pas indifférent du tout. En fait, c’est exactement ce style de doom metal qui devait faire le bonheur d’un public à la fin des années 90 avec encore cette empreinte très old school, heavy ou power épique, et qui a donné une identité très ancrée au doom metal actuel qui certes, est devenu plus sombre, mais qui a encore quelques ramifications épiques indéniables. En tout cas, cette nouvelle composition est dans la veine très typique d’un groupe qui a gardé ses racines dans les années 90 et donc n’apporte rien de neuf. Ce qui, pour le coup, n’est pas pour me déplaire ! Surtout quand on compare bêtement avec la réédition du morceau « Eternal Stone » qui jouit d’une peau neuve et qui se lie bien avec son prédécesseur. Un EP deux titres vraiment sympathiques, avec des riffs accrocheurs associés à la lenteur typique d’un doom metal old school, typiquement le genre de démarche artistique qui ravira les plus nostalgiques d’entre vous et les amateurs de musique épique. Pas mal du tout !

La production n’a donc rien d’exceptionnel ni de surprenant, étant donné la démarche étonnante de sortir un unique morceau et un remasterisé. Disons qu’elle est au moins bien propre et remise au gout du jour, à tel point que je me suis demandé si « Eternal Stone » n’avait pas été réenregistré entièrement tellement le morceau est refait sonorement parlant de la tête aux pieds. Je trouve en tout cas que la production n’a pas besoin que l’on tricote éternellement dessus, elle est très bien, c’est tout ce qui compte.

Difficile pour moi d’étayer ma première écoute via les autres puisque deux morceaux, c’est assez court, et l’on a très peu de pions à analyser. Je n’ai en tout cas pas de réponse à ma question principale : pourquoi avoir sorti cet EP ? Ok, il est intéressant et permet d’une certaine manière de se rappeler aux bons souvenirs de Scald, du moins de ce que l’on connait de sa réputation c’est-à-dire pas énormément de choses… Je pense qu’il faudrait presque prendre cet EP comme celui d’un autre groupe, ou d’une jeune formation qui baigne dans l’old school jusqu’au cou, et l’on trouverait beaucoup plus de raison. Là, je ne sais pas du tout ! Mais je retiens simplement que les écoutes auront été harmonieuses, plutôt pas mal, sans tomber dans la jouissance. Il y a de la qualité en tout état de cause, j’espère qu’il y aura un album franchouillard derrière.

Un mot toutefois pour le chant. Il est bon, sans être trop grandiloquent. Je dirais qu’il a sa place juste avec un chant clair très scaldique, c’est-à-dire déclamé avec sincérité et beaucoup d’âme, sans être exagéré. Un chant clair classique pour le genre doom metal, qui ne laisse-là encore pas indifférent. On sent que le chant principal et les chœurs ont quelque chose d’authentique dans l’intention, ce n’est pas simplement du chant posé au hasard. Il y a une profondeur spirituelle derrière, je suis certain que l’intention est juste. Et c’est tout ce qui compte. Après, encore une fois, deux morceaux c’est mince pour développer une chronique…

C’est donc sur une absence de réponse mais sur une note très positive que je mets un point final à cette chronique. Scald signe un retour aux affaires très timide, avec un simple EP deux titres dont un morceau réédité. Disons que pour un retour en grâce, on s’attendrait à beaucoup mieux, ou à beaucoup plus tout du moins. Moi, je considère qu’il faut prendre ce « There Flies Our Wail! » comme s’il s’agissait d’un premier CD. Il faudrait faire fi de l’existence folle de Scald pour considérer pleinement cet EP comme une entrée en matière intéressante. Le fait est qu’il s’agit d’un retour, cela casse bien le mythe. Mais comme il est très bien produit et que l’unique morceau créé est plutôt pas mal, cela ne me semble pas difficile d’aimer cet EP. Pourvu que derrière il y ait autre chose.

Tracklist :

Side A :
1. There Flies Our Wail ! 04:53
Side B :
2. Eternal Stone (Version 2020) 06:52

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