Sepulcros – Vazio

Le 12 mars 2021 posté par Metalfreak

Line-up sur cet Album


  • SB : chant
  • NZ : guitare
  • RT : guitare
  • AH : basse
  • JS : batterie

Style:

Doom Death Metal

Date de sortie:

12 mars 2021

Label:

Transcending Obscurity Records

Note du SoilChroniqueur (Quantum) : 6/10

“Quel homme est sans erreur ? Et quel roi sans faiblesse ?” Voltaire

J’ai remarqué, au regard de cette nouvelle chronique qui est en train de fleurir, que je passais des fois plus de temps à chercher des informations sur Internet concernant les groupes que d’écrire la dite chronique. Alors, souvent, Dieux merci! Nous avons des labels qui nous envoient des informations utiles, un bon dossier presse fourni quoique souvent très alambiqué, du genre « mon groupe est le meilleur groupe du monde ». Il faut souvent traduire ce dossier presse, mais bon cela encore, ce n’est pas trop grave. Encore que cela m’est déjà arrivé d’en recevoir un en… Polonais. Autant dire que mon humble cortex n’a pas non plus de pouvoirs surnaturels… Mais alors, il arrive des fois qu’on reçoive un dossier pour le groupe, avec juste la cover et les morceaux. Et-c’est-tout. Autrement dit, pas grand-chose! Alors, que fait-on quand on n’a que des miettes pour faire un repas? On va chercher des informations nous-mêmes, et heureusement pour cela que notre sacrosaint Metal Archives existe. Parce qu’au moins, grâce à lui, on a du grain à moudre pour nos chroniques, sinon on serait vite appauvri. Il m’arrive aussi, à titre personnel, de lire d’autres chroniques pour avoir quelques informations, parce que des fois Metal Archives ne suffit pas. Et puis, comme aujourd’hui, il peut m’arriver de ne rien avoir du tout. Pas une information! Et c’est là que je m’interroge avec mon mode ronchon actif : à quoi ça sert d’envoyer des propositions de chroniques si l’on a que dalle? Je veux bien que la majorité de ce qui nous intéresse tous est d’analyser la musique, mais une présentation du groupe n’est-elle pas aussi une excellente vitrine? Situer le contexte d’une chronique, sa situation temporelle dans une discographie, n’est-ce pas intéressant? Bref… Aujourd’hui donc, et depuis la veille au soir, j’aurais passé un temps fou à chercher des informations sur le groupe Sepulcros et son prochain album appelé Vazio.

Le plus étonnant c’est que Sepulcros était placé sur le sampler de son label Transcending Obscurity Records en janvier 2020 mais que depuis ce jour où l’album est en sortie officielle en mars, on n’a strictement aucune information qui circule… Après quelques atermoiements, je suis tombé sur un webzine qui parlait du groupe et de son album. De là, j’ai compris que Sepulcros est un groupe qui vient du Portugal, et qui propose son premier album chez ce label. J’ai fini aussi par trouver un Bandcamp qui détaille avec cette grande dithyrambe que l’on connaît chez les labels le futur album comme étant une pièce-maitresse d’un groupe sorti tout cuit de l’underground pour nous révéler toute sa noirceur. Bon, classique. Pour le reste, j’ai fini par voir que le groupe était un quintet et que le mec qui a fait l’artwork a aussi fait celle des deux albums d’Eremit, groupe que je connais bien et dont j’avais fait la chronique de l’EP (artwork qu’il n’avait pas faite, en revanche). Voilà donc de quel groupe on parle! Je suis fortement étonné de l’absence de publicité du label sur son format d’envoi… Manque de sérieux? Possible. Mais bon, j’ai le sentiment avant d’attaquer la chronique que cette découverte sera malgré tout intéressante. Allez savoir.

Probablement grâce à la pochette qui, je me dois de le reconnaître, est tout simplement splendide. Dans un style peinture très reconnaissable aux « impuretés » qui jalonnent le design, comme une application de peinture un peu trop épaisse. Je découvre en fin de compte la patte fine de Mariusz Lewandowski, également responsable des artworks entre autres d’Eremit, Bewitcher, Rogga Johansson ou Abigail Williams ! Il a beaucoup de talent, j’adore cette couleur bleu-violette qui donne un côté à la fois sombre et lumineux à l’ensemble, on dirait un immense abysse soit d’un vaisseau extraterrestre, soit d’une planète inconnue, genre Prometheus. De même que la perspective est superbe avec ce personnage que l’on voit surplomber la falaise, de très loin, comme perdu dans ce paysage immense et angoissant. On discerne même une paréidolie à gauche, avec cette roche embrumée qui ressemble à une personne capuchonnée. Je reconnais là bien le talent du label Transcending Obscurity Records qui fait toujours des choix judicieux pour ses merchandisings et ses pochettes. En tout cas, c’est une métaphore assez proche de ce que je me représentais du « Vazio », qui veut dire « vider » ou « vide » en portugais. Voilà pourquoi, dans un premier temps, mon côté ronchon du matin disparait pour laisser place à plus d’admiration et de plaisir. Je pense qu’au regard de cet artwork fort bien réussi, la musique va me plaire beaucoup.

Et si mon premier constat était bon, il ne l’est qu’à moitié. Pour faire court, je suis un peu tombé de haut parce que la musique proposée est intéressante mais bourrée de défauts. Mais commençons par le commencement et le style proposé : du doom death metal. Moi, quand on me vend du doom death metal, je m’attends à un groupe comme Void Rot, Atavisma, Onirophagus, enfin! Un truc bien funèbre, horriblement épais et avec une ambiance lourde de sens. Que nenni! La musique de Sepulcros est un vague ensemble de doom metal et de quelques tentatives infructueuses de faire du death metal en plus. Mais même l’appellation « doom metal » ne colle pas tout à fait dans le son. Après, les accords sont intéressants, les riffs aussi, je trouve d’ailleurs qu’il y a un jeu d’harmoniques plutôt pas mal! On sent que le groupe a de l’idée et pourrait produire un album digne de ce nom, et c’est ce qui me rassure un peu dans l’affaire. Après, le choix du label concernant ce premier album ne m’étonne guère, étant donné que les quelques chroniques que j’ai écrites pour le compte de Transcending Obscurity Records m’avait donné quelques sueurs froides concernant la production. Mais sans déconner, ici, il y a quelque chose qui cloche de beaucoup trop gros pour passer inaperçu, rendant cette première écoute laborieuse et pleine d’amertume pour moi. D’autant que les pistes sont longues mais heureusement, raisonnablement…

Et THE truc qui cloche, je vais vous le révéler tout de suite : c’est le son. Autant dissiper les malentendus également tout de suite : j’adore les productions raw, je pense qu’à la longue ça se sait. Mais dans le raw, il y a des éléments convaincants, un ensemble qui fonctionne pleinement et qui donne envie d’approfondir le système! Dans le cas présent, celui de Sepulcros, l’ensemble n’existe pas. Il y a une telle dissonance entre les instruments rythmiques et les instruments mélodiques que c’en devient… Bizarre. On devine que les riffs sont typiquement doom metal, mais la recherche d’incorporation death metal ne colle pas du tout avec le son proposé. Normalement, un son death doit être imposant, volumineux, énorme quoi! Là, c’est un son de guitare presque black metal, la basse n’est pas du tout épaisse, sans parler des percussions de batterie censées englober l’ensemble lors des accélérations, et qui non seulement englobent, mais en plus dévorent le tout comme un gouffre sans fin! Elle est mal réglée, on n’entend qu’elle. Le chant est beaucoup trop lointain aussi, on discerne à peine ce dernier et les effets dessus ne vont pas s’emboîter magiquement avec le reste. Enfin, voilà… C’est vraiment un son mauvais. Je suis presque un peu dégouté, je m’attendais tellement à une bonne surprise, moi qui étais resté sur la fatigue de devoir fouiller Internet comme un con de chroniqueur trop gentil, pour juste présenter le groupe, et qui se retrouve avec cette interrogation malaisante : « tout ça pour… Ca? ». Cette production étrangement ratée et mise en avant par le label m’a donc permis de ressentir ce qu’était la similitude avec une gastro-entérite chez un homme-tronc : un calvaire avec en prime le risque puissance dix mille de s’étouffer dans ses vomissures, par immobilisme. Franchement, une production à revoir pour la prochaine fois, mais du genre totalement.

Ce qui d’ailleurs, est d’autant plus frustrant que les compositions sont prometteuses. Quand-même! Tout n’est pas à jeter du tout chez nos amis portugais. J’ai beaucoup apprécié les riffs, comme je disais en haut, il y a cette habileté assez rare qui consiste à jongler efficacement entre les harmoniques, de telle sorte que les morceaux mettent une ambiance malsaine mais aussi et surtout originale mélodiquement parlant. L’idée donc de mettre un univers musical assez sombre en valeur était plutôt bien parti, je pense que l’intention musicale était juste. Il n’y aurait donc pas eu cette production loupée, on aurait eu un très bon premier album. Les compositions durent en moyenne six minutes, elles sont donc, pour le style revendiqué, abordables. Et j’ai le sentiment qu’il existe une réelle aura qui se dégage des morceaux, une sorte de magie qui opère sur l’auditeur tant la noirceur et l’obédience fonctionnent sur moi. Indéniablement, ces compositions sont prenantes ! Après, comme j’expliquais plus haut encore, je n’arrive pas vraiment à faire fi de la production en berne, du coup je ne parviendrai pas, malgré plusieurs tentatives d’écoutes, à rentrer pleinement dans l’album. Non. Vraiment c’était impossible.

Je vais vous faire un aveu : j’ai longuement hésité concernant mes supports d’écoute. Parce que je me suis aperçu que selon les plateformes en ligne, voire les supports comme le casque audio ou la voiture, le son change. Aussi, ai-je beaucoup plus pris mon pied en écoutant les liens YouTube sans casque. Ce qui est un aveu total de faiblesse et démontre que ce son est très mal arrangé. On entend rarement quelqu’un vanter les mérites du son de son pc portable, alors imaginez que je vous dise que les compositions sont bien plus agréables à entendre sans casque, avec le son d’un pc brut… Du coup, il m’est très difficile de mettre une note finale, ou même d’envisager une quelconque conclusion à cette chronique tant ce fait inhabituel qui consiste à apprécier l’écoute d’un album via un pc est important. Gros dilemme en perspective.

Du coup, je préfère arrêter la chronique ici. Le but étant de ne pas descendre le groupe Sepulcros de trop, surtout qu’il s’agit d’un premier album, je vais stopper le massacre. Les seuls points réellement positifs de ce Vazio, et c’est un peu triste à dire, c’est l’artwork qui est magnifique et les compositions qui sont pétris de talent. Mais malheureusement, ce son tellement raté ne permet pas de pénétrer totalement dans l’atmosphère qui se voulait malsaine et horrifiante du groupe. Sepulcros a du chemin à faire, clairement, pour parvenir à devenir un groupe normal, il y a toutefois du potentiel à exploiter et de l’idée. Loin d’avoir envie d’être trop sévère avec eux, disons simplement que pour qu’un album soit réussi, il faut proposer un son abordable et qui soit cohérent avec l’idée de départ. Or, rien ne colle dans le cas de Vazio, jusqu’à remettre en doute mes supports d’écoute habituels et apprécier grandement l’album simplement par mon pc portable. On est sur un gros hors sujet musical, une aberration et un illogisme sonore qui me laisse totalement frustré et limite en colère. Et ce 6/10 est une note pesée pour ne pas sacquer un jeune groupe qui voudra, de toute évidence, progresser et faire mieux. Le chemin va être long, mais il est prenable.

NB : j’ai vu que les chroniques postées en publicité par le label étaient toutes unanimes pour dire que cet album serait LE album de 2021 en doom genre funeral… Bon, j’ai dû me tromper quelque part alors parce que j’ai beau me retourner le cerveau, je ne vois pas comment cela est possible.

Tracklist :

1. Involucro Oco
2. Vazio
3. Marcha Funebre
4. Magno Caos
5. Hecatombe
6. Humana Vacuidade

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