Line-up sur cet Album
Paulo Jr. Xisto - basse Jean Dollabella - batterie et percussions Andreas Kisser - guitares Derrick Greene - chant
Style:
Thrash metalDate de sortie:
24 juin 2011Label:
Nuclear Blast
Note du Soilchroniqueur (Metalfreak) : 08/10
Décidément, depuis que Max Cavalera avait claqué la porte de Sepultura, on commençait sérieusement à se demander, après écoutes et chroniques des albums de chacun des deux clans, que ce soit les Seps version Derrick Greene d’un côté, ou Soulfly de l’autre, si un jour on allait avoir droit à un album de la trempe d’un « Chaos A.D. » ou de « Beneath the remains ». Et chaque fois, même quand les albums s’avéraient être seulement « bons » (si si, malgré tout, « Roorback » tenait la route, « A-Lex » le faisait quand même… et quant à « Dark ages », ça dépotait quand même bien, soyons honnêtes !), on continuait à entretenir une certaine forme de frustration de ne jamais ressentir les émotions que le groupe nous avaient procuré il y a déjà vingt ans de ça.
Combien de fois certains fans ont commencé à se détourner du groupe, quand ils ne lâchaient pas complètement le groupe ?
Ah ça, on les a entendu, les fans, crier le retour de Max… Alors quand le petit frère décidait de se barrer lui aussi, on ne donnait pas cher du nouveau line-up… Et surtout, les fans allaient-ils continuer à suivre ?
A priori, les pertes ne sont pas énormes : ouf, il reste au moins un domaine dans lequel la fidélité existe.
« Kairos » est donc le deuxième album des Seps depuis qu’Andreas Kisser a repris les rênes en tant que leader. Parce qu’avec le Paulo qui est là depuis le début, en 1984, Kisser est le plus ancien arrivé trois ans plus tard !!! En même temps, il faut reconnaître que «A-Lex » est loin d’être un mauvais album : mais de là à crier au génie, n’exagérons rien. On passe de bons moments, on en prend plein la gueule, mais le CD, depuis quelques temps, n’est pas souvent ressorti de la CD thèque pour une réécoute passionnée.
Du coup, pour pouvoir comparer ce dernier avec le petit nouveau, il a fallu le remettre dans la platine.
Si on devait entrer dans le jeu des comparaisons, on dirait que ce « Kairos » est un bon compromis entre « A-Lex » et deux des albums les plus emblématiques de l’ère Max : « Beneath the remains » et « Chaos A.D. ». Au moins, les meubles sont sauvés.
Mais est-ce suffisant pour en faire un futur classique ? L’envisager ne relève pas de l’utopie, loin de là : si on ne criera pas forcément au génie tout au long de l’écoute de cette heure de thrash, on réapprend enfin à prendre du plaisir sur un album de ces Brésiliens qui nous sortent enfin un album digne de leur rang, et la surprise en est d’autant plus agréable. Car quitte à rendre des risques, autant y mettre un avis totalement personnel : « Kairos » est bel et bien le meilleur album de Sepultura depuis l’arrivée, en 1997, de Derrick Greene.
Si la simple évocation de l’éventuel retour des frères Cavalera au sein de Sepultura en a poussé plus d’un à l’érection spontanée, Kisser and co nous prouvent avec cet album qu’il n’en voient pas l’utilité, et réussiront sans aucun doute à convaincre les personnes les plus indécrottables parmi les fans harcore de l’époque pré-« Against », ces mêmes-là qui ne pourront que se le confirmer à nouveau en écoutant les derniers Soulfly et/ou Cavalera Conspiracy.
Et qu’en est-il de l’album proprement dit ? D’entrée, avec « Spectrum », on sent un Sepultura agressif, direct, voulant d’entrée nous assener un direct du droit à peine entré, façon Monsieur Fernand chez Raoul Volfoni. Ce qui marque, tout au long de l’album, c’est que les rythmiques tribales propres à Igor Cavalera ont disparu avec lui. Seul le long « Structure violence (azzes) », sur lequel les Tambours Du Bronx font une apparition plus que remarquée, se lance dans cet effort, avec en prime un côté indus pas désagréable et une voix passée au vocodeur, là où, paradoxalement, ils ont remetallisé deux titres indus et électro en reprenant magistralement un « Firestarter » de Prodigy et « Just one fix » de Ministry à la sauce thrash, se réappropriant les titres.
Mais hormis ce titre, « Kairos », l’album, se veut profondément thrash, avec bon nombre de passages hardcore et heavy, entrecoupés d’accélérations brutales, et ça en fait même, pour le coup, un album passionnant de bout en bout, magnifié par la production de Rob Z, signant par là même un album construit de façon cohérente, ce qui n’a pas toujours été le cas par le passé. De plus, jamais Greene ne s’est montré aussi juste, aussi puissant, jamais il n’a jusqu’alors fait partie intégrante de ses morceaux à ce point, et ça fait un sacré bail que Kisser ne nous a plus gratifié de soli aussi tranchants dans ses titres, et aussi régulièrement.
A plusieurs périodes, on en revient à des moments plus passéistes, mais jamais redondants, comme ces clins d’œil volontaires à « Chaos A.D. » : « Relentless » et son côté « Refuse/Resist » ; « Kairos » et ses relents « Nomad », alors que « Seethe », « No one will stand » nous évoquent également la période pré-nineties. Et cette pochette, digne revival artistique de l’âge d’or du thrash, illustrant le concept de l’album consacré … au temps !
Tant d’éléments qui forment un tout franchement impressionnant !
Alors, à tous ceux qui étaient persuadés que le départ du dernier Cavalera présent dans le groupe allait signer la mort de Sepultura peuvent se le dire une bonne fois pour toute : il ne s’agit pas d’une mort, mais d’une renaissance.
Pour ma part, je retourne m’écouter « Kairos » (phonétiquement, ça ressemble à « Chaos » non ?) une énième fois…
Site officiel : http://sepultura.uol.com.br/
Myspace : http://www.myspace.com/sepultura
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