Note du SoilChroniqueur (Jaymz) : 9/10

Depuis leur renaissance avec « A-Lex » de 2009, un album de Sepultura est un événement dans le monde de Metal, bien plus à mon sens que Soulfly (encore que le dernier ne soit pas trop mal) au sein duquel Max Cavalera traîne sa peine (pathétique sur scène comparé à la puissance du Sepultura actuel).

Personnellement, j’ai pris une claque avec « Kairos » en 2011 et un mémorable concert au Ninkasi. Puis « Machine Messiah« , le petit dernier en date (2017), avec de belles variations, le retour d’éléments tribaux etc.

Mais en ce début de décennie, Andreas Kisser vient nous rappeler pourquoi il est un des meilleurs guitaristes thrash de sa génération avec la bombe « Quadra ».

N’y allons pas par quatre chemins, ce disque est monstrueux. La production est dantesque, Greene grogne juste et dur, les rythmiques ciselées et incisives, le groove de Paulo Jr à la basse, sobre et efficace comme toujours et que dire de la prestation d’Eloi Casagrande derrière les fûts !!! Bluffant le jeune homme qui nous rappelle la place de la batterie dans la discographie des brésiliens.

Si je développe mes propos, dès le premier single « Isolation » le ton est donné : intro sombre et menaçante, façon « Arise », et PAF ! la grosse rythmique qui déchire avec le petit growl des familles, on est dans le ton direct. Le break et le pont sont géniaux, avec le retour des chœurs du début et ce refrain « In the cage ! In the cage ! They lock you down ! », « Means to an End » enchaîne et nous propose une démonstration de batterie – double d’un excellent solo.

Et cela ne s’arrête pas là : Last time est peut-être mon morceau préféré avec des parties de batterie apocalyptiques, un groove de ouf dans le refrain, des breaks incroyables et ce pont avec ces chœurs, sa rythmique toute en finesse me file des frissons à chaque écoute et ce solo posé avec juste un petit vrombissement de basse. Quel pied !

Mais c’est dans la continuité et sa cohérence que ce « Quadra » frappe encore plus que « Machine Messiah« . En effet, « Capital Enslavment » enfonce le clou ! Groovy à souhait (ce refrain : « Don’t Believe what I say ! »), le pont me fait penser à « Phantom Self » de « MM » et l’intro rappelle les grandes heures de « Chaos AD« .

Ali, tel le boxeur, nous met encore une bonne pêche dans la g… avant que « Raging Void », nous laisse respirer (un peu), morceau plus sombre et lourd avec un refrain chanté en chœur un peu bizarre, mais cela passe bien encore, avant un fabuleux duo : « Guardians of Earth » et son intro à la sèche, sublime, nous rappelant encore une fois à ce monstre qu’est Andreas Kisser à la six cordes. On enchaîne avec des chœurs, façon Epica avant que Greene nous ramène brutalement à la réalité, puis ce pont/solo introduit par les chœurs, mais que c’est beau et bon bordel !!!! « The Pentagram » complète ce duo, un instrumental tout en puissance que je trouve monstrueux et là encore, le duo Greene/Casagrande fait mouche et merveille.

« Autem » n’aurait pas dépareillé sur « Chaos AD » en mode mid-tempo avec batterie omniprésente, couplet tranquille et explosion sur le refrain, où la puissance de Greene prend toute son ampleur. Comme dirait un ami qui se reconnaîtra : #greenerules.

On conclura avec l’interlude « Quadra » et le superbe « Agony of Defeat », qui me parle le morceau titre, « Machine Messiah« , avec encore une belle montée en puissance et une partie chantée (non hurlée) par Green qui vous prend aux tripes, avec un solo dont Kisser a le secret en point d’orgue.

Le dernier morceau avec Emmily Barreto conclut ce terrible opus en mode sombre mid-tempo, pas intéressant avec un refrain aux relents pop, et martelle ce « Fear, Pain, Chaos, Suffering » pour laisser l’auditeur groggy, sonné presque tant cet album est monstrueux et va forcement rester dans les annales.

A ranger à côté des « Arise » & « Chaos AD« , soit au plus haut de la discographie des Brésiliens, qui viennent encore de prouver que les vétérans du thrash en ont encore sous le coude et sont capables de sortir un disque énorme après 35 ans de carrière. Obligado & Respect !

Tracklist :

1. Isolation (4:56)
2. Means to an End (4:39)
3. Last Time (4:27)
4. Capital Enslavement (3:40)
5. Ali (4:12)
6. Raging Void (3:57)
7. Guardians of Earth (5:11)
8. The Pentagram (5:20)
9. Autem (4:06)
10. Quadra (0:46)
11. Agony of Defeat (5:51)
12. Fear, Pain, Chaos, Suffering (4:09)

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