Note du SoilChroniqueur (Metalfreak) : 10/10

Seth…

Je ne m’en étais pas caché à la sortie de la réédition de “Les blessures de l’âme” en 2012 chez Season Of Mist ni lorsque le groupe a eu la sublime initiative de ressortir ce même album en 2019 dans une version Live : ce premier album a été l’un des meilleurs souvenirs des innombrables albums de black metal que j’ai le plaisir de régulièrement m’écouter.

Si le black metal est très loin d’être mon style de prédilection, il n’en demeure pas moins que « Les blessures de l’âme » sont aussi éternelles que l’adoration que j’ai pour cet album depuis sa sortie”, avouais-je en 2012. Certes, ne réduire la carrière de Seth qu’à ce majestueux premier album serait réducteur tant “The excellence” (2000), “Divine-X” (2002), “Era-decay” (2004) et, à un degré moindre, “The howling spirit” (2013) restent des références en matière de black metal hexagonal mais il faut bien reconnaitre qu’aucun d’entre eux n’aura eu l’aura du premier méfait !

Alors imagine, lorsqu’à la première écoute de cette nouvelle morsure, celle du Christ, on ressent les mêmes émotions que lors de la découverte de “Les blessures de l’âme”. Non seulement on se prend un sévère mais plaisant retour de 23 ans en arrière mais, en plus, on constate que Seth, désormais articulé autour d’un solide line up de musiciens aguerris du metal extrême, se contrefout de prendre des risques en revenant à ses racines.

Combien de formations avant celle-ci se sont lamentablement vautrées en voulant spéculer sur leur passé ? Ici, point de spéculations bête et méchante : Seth reprend tout le meilleur de ce qu’il proposait à ses débuts pour en tirer la quintessence et nous offrir un album digne de son illustre prédécesseur ! Le pari était osé, il est réussi ! Et à tout point de vue.

On retrouve les ambiances malsaines, les mélodies qui ont été caractéristiques de ce premier album, cette fluidité remarquable tant dans les passages rapides que lors de mid tempo plus étouffants, ce chant haineux et compréhensible déclamant des lyrics composés en alexandrins, ces nappes de claviers aussi omniprésentes qu’impalpables et ces accélérations à couper le souffle !

Clairement, Seth s’est donné les moyens de nous proposer un album des plus aboutis et d’une richesse impeccable, jusque dans un somptueux artwork signé Leoncio Harmr (Ars Moriendi, Eternal Storm, Wardaemonic, Arreat Sumnit…) représentant la cathédrale Notre-Dame de Paris lors de son incendie. Ils le disent eux-mêmes, “La morsure du Christ” viendra marquer au fer rouge le deuxième anniversaire de l’incendie de Notre-Dame de Paris.

Et cet album ne marquera pas que cet anniversaire mais bien le cœur des fans de la première heure qui ne mettront pas longtemps à se rendre compte que Seth ne leur livre pas une resucée de leur premier album mais bien la continuité et sa logique évolution malgré les 23 années qui séparent ces deux chefs-d’œuvre, poussant l’insolence jusqu’à proposer un troisième volet à “Hymne au vampire”.

Ce mot n’est pas exagéré : un must !

Tracklist :

1. La morsure du Christ (5:54)
2. Métal noir (4:55)
3. Sacrifice de sang (6:25)
4. Ex-cathédrale (6:49)
5. Hymne au vampire (Acte III) (7:25)
6. Les océans du vide (7:05)
7. Le triomphe de Lucifer (5:57)
8. Les océans du vide – Version claviers (4:25)
9. Sacrifice de sang – Version claviers (3:14)

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