Shadows Mignon – Midnight Sky Masquerade

Le 1 mars 2010 posté par celtikwar

Line-up sur cet Album


Juan Roos : Chant Stephan Kernbach : Claviers Henning Paul : tout le reste

Style:

Heavy Traditionnel

Date de sortie:

Mars 2009

Label:

Progrock Records

Note du Soilchroniqueur (MetalPsychoKiller):
8 / 10

Sacrée scène metal allemande qui nous surprendra toujours par la multiplicité de ses talents et leurs propensions à surgir là où on ne les attend jamais. Prenez Henning Pauly par exemple. En explorant son passé de musicien, on se rend compte qu’avec Frameshift, il a non seulement bossé avec James Labrie de Dream Theater sur le « Unweaving the rainbow » de 2004, et avec Sebastian Bach de Skid Row sur le « An absence of empathy » de 2005, mais aussi que le chanteur actuel du combo n’est autre que Dan Swano (Bloodbath) lui même. Rajoutez à cela des flirts musicaux avec le Michael Sadler postSaga ou deux albums avec le prog band Chain ; et vous devez commencer à pouvoir cibler le bonhomme… Et comme vous vous croyez perspicaces et avez vu que le label n’est autre que ProgRock Records, vous supposez savoir à quoi vous attendre avec ce « Midnight Sky Masquerade »…

Et bien en fait vous mettez franchement à coté de la plaque, car notre multi instrumentaliste qui s’occupe de tout, comme à son habitude, sur cet opus, -sauf des claviers développés par Stephan Kernbach et du chant attribué à l’attitré Juan Roos– est en fait un expérimentateur forcené. Et pour cette fois, on ne voguera pas dans un styl Prog mais dans un pur come back dans le heavy bien traditionnel des années 80 et début 90, un peu à l’image de ce que propose notre grenoblois national « Lonewolf ». La recette est parfaitement maîtrisée : Du bon riff bien gras et saillant balancé par des lignes guitaristiques mises en avant, des soli qui déchirent en de longs méandres pleins de fougue, un arrière fond sonore grandiloquent ou l’alliance quatre corde/batterie règne en maître –une intro sur « A beast abandonned » digne des Maiden-, des tempos speedés ou un tant soi peu plus middle… Rien de bien nouveau, concédons le; mais tel n’est pas le dessein de ce scud, qui vise plutôt à un hommage à l’époque des glorieux anciens. La prestation vocale convaincante dans son ensemble confère aux compositions présentées, et se dévoilant assez rapidement, une tenue de haut vol assurant aux mélodies une capacité à faire mouche sans rémissions…Les refrains bien dessinés, un peu à la façon power, auront tôt fait de s’insinuer dans vos neurones et vous vous surprendrez rapidement à les entonner allègrement, sans donner dans le Manowar cependant…

La thématique des lyrics se passera de commentaires vu les titres de la Tracklist ; car entre « A Dragon Shall Come », « Spirit Of The Elves » ou encore « Kingdom Of The Battle Gods », on saisira de suite que l’immersion dans l’épique de l’époque suinte continuellement. Du réchauffé, ou de l’aisé resservi, claironnerons certains d’entre vous à plus ou moins juste titre. Alors autant s’arrêter plutôt sur les lignes organiques, qui elles valent le détour : L’intro pleine d’emphase et d’évanescence de « All Hail The Warrior », ou plus encore les délires quasi épileptiques et psychédéliques d’un esprit des elfes sonnant résolument Hammond ou Roland d’il y a trente ans, sont du pur régal. On ne pourra que regretter la parcimonie des épanchements du claviériste, tant le talent de celui-ci parait sous exploité…

Au final, comme vous l’avez bien saisi, une bonne petite galette pleine d’atouts et d’agréments pour peu que vous soyez nostalgiques de ce qui nous régalait il y a un quart de siècle. A mi-chemin de chevaliers teutons comme Running Wild et d’un cousin germain dénommé Axel Rudi Pell, on flirte raisonnablement avec du Cryonic Temple, sans tomber cependant dans quelques clichés outranciers. Quoique le bémol concernant les ballades délivrées sera somme toute conséquent quand à l’appréciation d’ensemble : Sans aller jusqu’à dire qu’elles sont dispensables, les « Goodnight Boston » ou « I Will Never Stop » n’arrivent que difficilement à décoller si ce n’est à l’usure de la répétition auditive. Rien de rédhibitoire cependant. Un bon petit scud qui vaut foncièrement le détour.

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