Sigh – In Somniphobia

Le 25 avril 2012 posté par Gwenn

Line-up sur cet Album


Satoshi Fujinami : Guitare, Basse, Batterie Shinichi Ishikawa : Guitare Mirai Kawashima : Chant, Basse, Claviers Junichi Harashima : Batterie Dr. Mikannibal: Chant, Saxophone

Style:

"Sigh" Metal

Date de sortie:

12 Mars 2012

Label:

Candlelight records

Note de la Soilchroniqueuse (Gwenn): 9/10

 

Sigh, une formation dont on peut dire qu’elle est maintenant légendaire. Vous savez, oui, ce groupe qui signait sur le label d’Euronymous à ses tous débuts… Maintenant ce sont dix albums, une carrière internationale, une bande de fous furieux polyvalents et surtout extrêmement bons, réunis en 1989 ce pour une carrière entière. Avec Sigh, il est enfin possible de différencier le n’importe quoi du n’importe quoi. Le Black Metal s’étant fait terre d’accueil d’innombrables styles et instruments ces derniers temps, la notion d’avant-garde peut aussi bien ressembler à du « rien » qu’à du « tout », de quoi perdre le plus connaisseur d’entre nous. Tout le monde s’accordera cependant sur la musique complètement dinguo de Sigh, à savoir un truc de taré mais aussi précise et cohérente qu’une peinture de Goya.

D’ailleurs à propos de peinture nous voilà en face d’une pochette qui impose un contraste romantique et sombre avec la lumière d’une maternité infinie représentée par une dame riche, dure et plus toute jeune, poussant sa progéniture constituée de 7 rejetons dans une rue étroite. Des murs pendent des viandes et toutes sortes de victuailles. Le résultat visuel est aussi étrange que le contenu musical, accord parfait une fois de plus.

Musicalement c’est techniquement minutieux, rien à jeter, rien à dire. Une telle maturité fait penser un peu à du Cathedral sur « The Guessing Game » tant ça s’amuse et ce dans tous les sens. Un plaisir sans lassitude pour des oreilles avides de puissance, d’un peu d’abstraction, d’humour et surtout d’un album qui ressemble à quelque chose de construit. Alors vous me direz, Sigh construit dans le « déconstruit » ? Hé oui, comme l’ont fait les déconstructivistes en art contemporain (en simple un vrai bordel peut être ordonné preuve en est ici).

Chaque morceau décolle dans un mélange de Jazz, de Blues et quelques accès faisant penser à du Diabolical Masquerade sur un « Death Design » bizarre. Les interludes sont bourrés de petits sons rigolos et placés pile poil où ils doivent être comme par exemple sur la fin de « Somniphobia ». Ici les instruments sont si riches qu’ils se placent sans peine au-dessus d’un chant plus linéaire qui coordonne le tout. Petits rires sataniques, cloches, ambiances à la Tim Burton, bruits d’eau et de bulles, les cauchemars d’enfance resurgissent des méandres de l’imaginaire comme par magie, avant d’entrer par exemple dans un langoureux « Amnesia » qui lourd et posé, déambule comme une créature sexy comme jamais (qui aurait un peu bu, quand même). L’effet est génial et fulgurant. Comment mêler art, Black Metal, piano classique, réveil matin atroce et monde enchanté ? Avec plus que du brio et sans minimalisme plat, Sigh a quand même pondu un truc génial du genre dont seule l’écoute de l’album peut réellement vous l’expliquer.

Là où beaucoup de groupes se disent « Ok on arrête », Sigh va jusqu’au bout de son projet et même beaucoup plus loin (rien qu’à écouter ce magnifique final…). Sans se lasser de nous procurer des frissons les titres se suivent et ma foi, impossible d’en détacher un qui se placerait peut-être un peu au-dessus. Avalanche de contrastes et une couleur orchestrale d’une puissance sans nom, « Somniphobia » est avant tout un contexte, un concept à prendre entièrement sans discutailler, d’une qualité devant laquelle on ne peut que s’incliner le bord du chapeau dans la poussière.

Myspace: http://www.myspace.com/sighjapan

 

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