Note du SoilChroniqueur (Metalfreak) : 8/10

Silver Talon, c’est la rencontre entre les musiciens de Spellcaster (le bassiste Gabriel Franco, le batteur Colin Vranizan et les guitaristes Bryce Adams et Sebastian Silva) qui a splitté depuis et le chanteur Wyatt Howell de Sanctyfire, qui semble lui aussi avoir déposé les armes.

Entre deux démos (“Devil Machine” et “Warrior’s End”) et un EP (“Becoming a Demon” sur lequel figure une excellente reprise de “Battle Angels” de Sanctuary), tous trois sortis en 2018 et quelques changements de line up qui ont vu Gabriel Franco et Colin Vranizan remplacés respectivement par Walter Hartzell et Michael Thompson (ce dernier arrivé après un intérim d’Elijah Losch en 2019), Silver Talon arrive en 2021 avec ce premier full length non sans avoir recruté un troisième guitariste en la personne de Devon Miller !

Et pour un premier album, quel premier album ! La vache !

Entre le split de Nevermore et le silence actuel de Sanctuary, on imaginait assez mal une formation prendre la relève pour avoir un album de l’acabit de ce “Decadence and Decay” mais une chose est sûre : si les fans de power metal US ont un jour rêvé d’un tel album, Silver Talon l’a fait et confirme tout le bien qu’on a pu penser du groupe à la sortie de “Becoming a Demon” !

Si, régulièrement, on pense tant à Sanctuary qu’à Nevermore, à Helstar ou à Brainstorm, on ne peut que féliciter le sextet de nous abreuver de riffs incroyablement puissants, avec des guitaristes qui nous montrent qu’ils sont des maîtres tant de l’agressivité que de la mélodie, avec une section rythmique aux petits oignons (basse claquante omniprésente et batterie démoniaque) et un chant qui rappelle souvent un croisement entre Andy B. Franck (Brainstorm, ex-Symphorce, ex-Almanac, ex-Ivanhoe) et Matt Barlow (Ashes of Ares, ex-Iced Earth, ex-Pyramaze).

Et le groupe natif de Portland a la technique suffisante pour varier les plaisirs d’un titre à l’autre, voire même au sein d’un même morceau. Quand on sait qu’ils oscillent entre cinq et huit minutes, on sent que le groupe est capable de composer une musique très riche.

C’est ainsi qu’on passe d’un heavy metal très mélodique, à grand renforts de passages acoustiques (le vibrant “What will be”) au power metal tantôt plus épique (“Touch the void”, “As the World burns”, “Next to the sun”) tantôt plus furieux (“Resistance 2029”, “Deceiver, I am”), n’hésitant pas à largement franchir les frontières d’un thrash metal des plus purs (le bien nommé “Divine fury”) ou alors se contentant d’un speed metal galopant (“Kill all kings”), le tout en sachant saupoudrer des solis de guitares parfois à la limite du démonstratifs mais sans se montrer trop pompeux pour autant !

Une sommité de la guitare comme Andy LaRocque ne se serait pas déplacée pour un groupe quelconque, le voilà nous gratifiant de ses riffs sur le titre “Resistance 2029”, prouvant que Silver Talon a tout d’un futur grand groupe en matière de power metal !

En tous cas, après un tel album, la barre est haute… très haute !

Tracklist :

1. Deceiver, I Am (5:25)
2. Resistance 2029 (4:55)
3. As the World Burns (5:26)
4. Next to the Sun (6:30)
5. Divine Fury (6:09)
6. Kill All Kings (4:39)
7. What Will Be (5:36)
8. Touch the Void (8:00)

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