Note du Soilchroniqueur (Willhelm von Graffenberg) : 7/10

Ashes to ashes, dust to dust… Quelle que soit la nature de la poussière, on y retournera tous un jour, qu’elle soit d’or, d’étoiles ou d’argent, en passant au préalable par une phase de déclin pour ceux qui n’en auraient pas eu marre de la vie auparavant. Silver Dust n’en est qu’à son deuxième album – réédition – avec The Age of Decadence. Serait-ce déjà le déclin ?

Le silence est d’or et la parole est d’argent. Le quatuor suisse a, semble-t-il, misé énormément sur la voix, ses productions et sa production. C’est d’ailleurs sur ce point que je tique énormément également. D’abord, un timbre totalement inégal et engorgé à retravailler, au-delà du principe fondamental des « gouts et des couleurs » car la fausseté harmonique guette très souvent, surtout avec un timbre guttural dans les graves – après, le choix de la voix de tête mélange de M et Jimmy Sommerville est UN choix, tout autant discutable que certains autres partis pris qui seront évoqués ci-après. Ensuite, le non-choix de la langue, entre le français et l’anglais, ce qui me pose un double problème personnel : d’une part, les textes français semblent sonner comme des traductions de textes en anglais et ne collent pas au niveau de la prosodie dans un genre qui sonne déjà cheap en français (sorti de ceux qui relèvent le défi comme Wormfood ou Misanthrope et s’en sortent haut la main, parce que le sous-genre dans lequel ils évoluent s’y prête), d’autre part, l’accent anglais décent étant et restant mon cheval de bataille, il est tout aussi mauvais que je pourrais le noter chez beaucoup de groupes francophones, et c’est d’autant plus flagrant dans un combo qui met en avant le chant clair et la voix. Et pour finir, la production qui met la voix très en avant dans le mix au détriment de l’instrumental qui me parait bien plus digne d’intérêt. J’en étais à entendre des hallucinations auditives comme « Je suis à poil » dans « Princesse de ma chair » qui m’ont bien fait marrer cependant. Je garderai néanmoins en point positif l’initiative de la théâtralisation des paroles sur « Welcome ».

Entrons dans la déca-danse avec les choix artistiques nombreux et fondant dans un creuset Metal, Goth et Electro, avec un choix de mix électro. De nouveau, de nombreux choix discutables car l’instrumental est la partie, selon moi, la plus intéressante de cet album, avec des petites sorties de piste vers le reggae, le zouk love – oui, oui – et les tonalités ethniques (asiatique et arabe principalement), en optant également parfois pour des mélanges de mode sur mode qui, s’ils peuvent passer pour discordants, donnent du sel à l’ensemble et un intérêt non négligeable. Avec des sources aussi variées d’influences pour un résultat qui colle à leur look steampunk, on ne s’étonnera pas que ces helvètes puissent jouer aussi bien avec Mass Hysteria ou Deftones qu’avec Amon Amarth ou Nightwish.

« Mourir, cela n’est rien… Mourir, la belle affaire… mais vieillir… » (J. Brel) Je ne souhaite pas ce sort funeste au groupe mais de prendre conscience que la voix ne mérite d’être mise en avant qu’uniquement si elle est parfaite, et surtout jamais à l’encontre de ce sans quoi elle ne serait rien : son accompagnement.

A écouter en se renseignant auprès des PFG.

Tracklist:

1. Welcome (4:48)
2. Heaven knows (5:16)
3. My Heart is my Saviour (3:49)
4. Shame on you (2:57)
5. Princesse de ma chair (4:47)
6. Morte d’aimer (5:23)
7. The Age of Decadence (4:07)
8. Now we request (3:22)
9. The Judgement Day (4:11)
10. Forgive me [acoustic version] (4:59)

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