Line-up sur cet Album
Morten Veland : Chant, Guitare, Basse, Claviers Pilar Giménez García (aka Ailyn) : Chant Jonathan Perez : Batterie Michael S. Krumins : Guitare
Style:
Metal Gothique GentilletDate de sortie:
21 Janvier 2011Label:
Nuclear BlastNote du Soilchroniqueur (Fredo) : 5/10
On ne va pas vous refaire toute la biographie de Sirenia, groupe formé par Morten Veland après s’être fait pelleter de Tristania. On rappellera simplement que « At Sixes And Sevens » et « An Elixir for Existence » nous avait rassurés quant aux qualités de compositeur dudit Morten pendant que ses anciens partenaires commençaient gentiment à se casser la figure. Avec « Nine Destinies and a Downfall », une nouvelle orientation plus “propre” a commencé à faire planer un doute que le malgré tout intéressant « The 13th Floor » n’a pas réussi à lever. Ne va t on pas tomber dans la facilité d’utiliser toutes les ficelles d’un style ayant le vent en poupe depuis l’éclosion des Nightwish, Evanescence et consorts ? Avec « The Enigma of Life », au moins, on est fixé. L’immobilisme est de mise.
Pourtant, on avait pu être très justement alléchés par la bonne tenue de Mortemia, le projet solo de Morten et par la stabilité du line up pouvant laisser présager les meilleures conditions pour exploiter un potentiel qu’on ne peut pas nier. Ben non. Raté. Alors, bien sur, on peut prendre Mr Veland au mot dans toutes les interviews qu’il a donné, y compris dans nos colonnes ( ici !!), il y a certes un peu plus de méchanceté dans les compos (quasiment toutes les chansons ont leur dose de growls), le violon qui a fait le charme des travaux d’antan refait son (timide) retour, mais cette dualité entre le méchant et le mignon, même si elle est distillée scientifiquement ne fait pas tout. Les mélodies sont faciles, trop popisantes pour être accrocheuses, la ligne de chant est d’une linéarité désarmante, les changements d’ambiances hyper prévisibles car déjà entendus moult fois dans la discographie du groupe. Et si on rajoute à ça un son si lisse qu’il n’amène aucune surprise, si le jugement était hâtif, il serait sans surprise : on s’ennuie ferme, et on est déçu. Et cette déception est d’autant plus grande que dans cet océan de banalité, il surnage quand même des bribes de ce qui a fait de Sirenia un groupe attachant. Le chœur est toujours aussi beau, même si ses interventions se voient venir comme un hippopotame déboulant plein gaz dans un corridor. Les intros sont toujours aussi chiadées, c’est après que ça se complique, écoutez donc « This Lonely Lake » …
Maintenant, on est en droit de se demander quel est l’intérêt d’un tel disque. La courbe de l’évolution étant comme on a compris bloquée, ou très légèrement inclinée, les jeunes fans seront sûrement comblés. Les anciens, déjà décontenancés depuis la tournure prise depuis « Nine Destinies and a Downfall » lâcheront vraisemblablement l’affaire. Et ce qui est vraiment paradoxal, et qui empêche de balancer définitivement au rebut cette sortie, c’est que quelques petits moments restent quand même assez agréables. Par exemple, sur « The Twilight in Your Eyes », le fait de ralentir un peu le mid tempo général sur les couplets amène un peu de variété à un ensemble trop formaté et permet de ne pas tomber dans la torpeur et l’ennui. L’album se termine même sur un très beau morceau. « The Enigma of Life » est un concentré de ce que l’on aurait voulu entendre, une ligne de chant enfin convaincante (pour une fois que la belle espagnole se lâche, et varie ses intonations en montant dans les aigus) qui se fond à merveille avec un chœur majestueux et des solos de guitare limpides.
Donc même si dans l’ensemble cette sirène là nous rappelle plus la pimbêche imaginée par Walt Disney que les terribles créatures ayant donné tant de soucis à ce pauvre Ulysse, on termine sur une note encourageante. Et qui par cet espoir suscité relève du coup un peu la mienne, en espérant que cet album ne soit qu’un faux pas dans une carrière jusque là très prometteuse.
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