Note du SoilChroniqueur (Metalfreak) : 8,5/10

S’il y a un groupe dans le Heavy Metal qui n’a jamais vraiment eu le succès qu’il méritait, c’est bien Stormwitch, toujours sous-coté certainement parce que resté dans l’ombre d’autres formations compatriotes comme Helloween, Running Wild, Sinner, Grave Digger ou Accept.
Et pourtant, ce n’est pas faute d’avoir sorti des albums de grande qualité comme “Walpurgis Night” (1984), “Stronger than Heaven” (1986) ou encore “The Beauty and the Beast” (1987) qui, même s’il reste honorable annonçait comme un déclin qualitatif pour le groupe. En effet, les sorties qui ont suivi (“Eye of the Storm” en 1989, “War of the wizards” en 1992 et surtout “Shogun” en 1994) n’ont vraiment pas été à la hauteur de leurs prédécesseurs.
Est-ce la raison pour laquelle le groupe a jeté l’éponge la même année ? Va savoir !
Toujours est-il que Stormwitch se reforme en 2002 et a sorti depuis quatre albums, dont l’excellent “Witchcraft” (2004), avec un turn over de musiciens des plus impressionnants dans cet intervalle.
On n’a guère de nouvelles depuis le dernier “Bound of the Witch” (2018) qui aura été le dernier sorti avec le bassiste Jürgen Wannenwetsch, dernier membre fondateur à l’époque avec le chanteur Andy Aldrian qui, lui, tient toujours la barre solidement.

Le bassiste, lui, parti depuis 2019, a dans la foulée formé Skull & Crossbones, du nom d’un excellent titre de Stormwitch tiré du non moins excellent “Walpurgis Night”, avec trois anciens membres de… Stormwitch et le premier chanteur de Brainstorm Stefan Fronk.
C’est ainsi que le batteur Marc Oppold (Tyrant, ex-Stringface, ex-Stormwitch, ex-Death in Action, ex-Satan’s Crypt), ainsi que les guitaristes Volker Schmietow (ex-Late Nite Romeo, ex-Stormwitch) et Tobi Kipp (ex-Stormwitch) accompagnent le bassiste. En 2022, changement de chanteur avec l’arrivée de Tobi Hübner (Forensick, ex-Heap Of Ruins) et c’est en 2023 que sort ce premier album “Sungazer”.
Petit aparté, c’est en lisant cette bio qu’on apprend que le Tyrant, le Germanique, celui de “Mean Machine” (1984) ou de “Fight for your Life” (1985), s’est reformé en 2020 après 31 ans d’absence : va-t-on avoir droit à un nouvel album ? Personnellement, j’en trépigne d’avance !

On ne va pas se mentir : quand quatre cinquième d’une formation est issu d’un autre groupe, ça joue souvent la continuité. Si ce n’est le timbre du chanteur, un rien plus aigu que celui Andy Aldrian, Skull & Crossbones reprend quelque peu les choses là où Stormwitch les a laissées en 2018.
Toujours soucieux de nous proposer un pur Heavy Metal en mode Deutsche Qualität, “Sungazer” enchaîne dix titres d’un genre tout ce qu’il y a de plus classique, tous aussi accrocheurs les uns comme les autres.
Difficile de sortir un titre par rapport à un autre : l’album se veut très homogène qualitativement parlant.
On oscille entre pures bombes bien Heavy et énergiques (“Sungazer”, “Manhunter”, “Tyrant’s rule”, “Nature legacy”), titres plus soft tout en restant bien lourds et puissants (“The Invisible Man”, “Inner Self”, “The Traveller”), parfois plus speed (“Midnight fyre”, “The drowned”) et même la traditionnelle ballade qui se veut être une pure réussite (“Live your Dreams”), le tout avec comme dénominateur commun des refrains imparables, un jeu des guitaristes impeccable et une puissance intrinsèque remarquable.

Bref, on tient là un album de Heavy Metal pur jus, tout ce qu’il y a de plus classique, en espérant qu’il rencontre un succès mérité.

Tracklist :

1. Midnight Fyre (4:28)
2. Sungazer (5:02)
3. Manhunter (4:13)
4. The Invisible Man (5:07)
5. Tyrant’s Rule (4:26)
6. Nature’s Legacy (5:02)
7. Inner Self (4:11)
8. Live Your Dreams (4:39)
9. The Drowned (4:25)
10. The Traveller (4:51)

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