Line-up sur cet Album
- J. Deegan - Guitares, chant
- B. Einarsson - Batterie
- S. Dietz - Basse
Style:
Black MetalDate de sortie:
13 octobre 2023Label:
Debemur Morti ProductionsNote du Soilchroniqueur (Seblack) : 9/10
Septembre 2021 à Bootle, petite ville britannique, la police du comté de Merseyside abat un cerf blanc qui déambulait dans les rues de la localité. Tel est un des points de départ de ce nouvel album de Slidhr intitulé à point nommé « White Hart ! ».
Outre sa rareté, cet animal a toujours été le porteur d’une forte symbolique. Dans les cultures celtes, notamment, on le considérait comme un messager de l’Autre Monde qui apparaissait lors des périodes de trouble pour guider les hommes vers la connaissance et des temps meilleurs. Le choix d’abattre cet animal n’est donc pas sans portée symbolique : ce n’est pas le simple assassinat d’un cervidé, c’est le meurtre symbolique d’une partie des esprits humains qui étaient prêts à le suivre. C’est bien pour cela que J Deagan s’est, en partie, inspiré de cette actualité pour cet album plein de colère et de haine pour le monde tel qu’il semble établi aujourd’hui. Sans être un album militant, « White Hart !» se conçoit comme un album virulent et une réflexion sur la force et les faiblesses spirituelles de l’Homme face à son propre l’esclavage.
Plus factuellement, le groupe présente toujours cette particularité d’être constitué d’un line-up international, puisque J. Deagan est Irlandais, B. Einarsson Islandais (et batteur de Sinmara, Wormlust, Almyrkvi) et S Dietz Allemand. Le trio revient cinq longues années après son deuxième album, le très sous estimé « The Futile Fires Of Man » sorti alors sous les auspice de Van Records. Cette fois, Slidhr a signé sur label français Debemur Morti Production pour « White Hart ! ».
Musicalement cet album s’ouvre de manière très intense et dense avec « The Temple Armoury » et l’éponyme « White Hart ! » . La texture et l‘épaisseur de l’ensemble ne sont pas sans évoquer la scène islandaise avec cette musique à la fois très massive, très noire et un chant rugueux. On retrouve ça et là quelques dissonances, mais on ne peut pas dire non plus que Slidhr en fasse une marque de fabrique, contrairement à certains de ses comparses de l’île de glace. Parfois la limite entre le death metal et le black peut être ténue mais c’est bien l’ambiance ténébreuse qui retiendra l’attention.
Loin d’être monolithique, Slidhr n’a pas qu’une seule corde à son arc et assez vite, on voit la musique de « White Hart ! » se parer d’autres nuances tout aussi sombres les unes que les autres. Par exemple « Trench Offering » s’ouvre sur une atmosphère plus lente, avant que ne reprennent les hostilités. Plus encore, la dernière partie de ce morceau navigue dans des eaux que l’on pourrait qualifier de doom et épiques. Une atmosphère poisseuse que l’on retrouve dans « What the Gauntlet Bestows » réhaussé par quelques chœurs et motifs de guitares acoustiques. « Bloodie Tongue » s’enfonce encore un peu plus dans les ténèbres d’un doom black death dont l’ambiance quasi funéraire n’est pas sans rappeler ce que pouvait proposer un groupe comme Vallenfyre en son temps. La musique est écrasante, étouffante et suinte de fiel et d’amertume. Wall of the Reptile est à peu près du même acabit mais jouant davantage avec des changements de rythmes.
Jouant aussi bien sur la fibre d’un black metal martial et implacable, Slidhr sait aussi parfaitement emmener son auditoire dans d’autres univers tout aussi écrasants et ténébreux les uns que les autres. A l’instar de son précédent opus « The Futile Fires Of Man », « White Hart ! » se révèle comme un album à la fois solide et cohérent.
On est frappés par l’aura de noirceur et de rage qui se dégage de cet album sans faiblesse. Il serait dommage de passer, une fois de plus, à côté d’une telle formation et d’un tel album.
Tracklist :
1. The Temple Armoury (06:05)
2. White Hart! (04:30)
3. Sacred Defiance (05:36)
4. Trench Offering (05:57)
5. What the Gauntlet Bestows (06:50)
6. The Bloodied Tongue (04:28)
7. Wall of the Reptile (06:03)
8. Hate’s Noose Tightens (05:18)
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