Slow Fall – Obsidian Waves

Le 3 août 2023 posté par Metalfreak

Line-up sur cet Album


  • Markku Kerosalo : basse, claviers
  • Heikki Kakko : guitare
  • Juho Viinikanoja : guitare
  • Markus Taipale : chant
  • Janne Lukki : batterie
  • Lasse Launimaa : claviers

Style:

Death Metal Mélodique / Progressif

Date de sortie:

09 juin 2023

Label:

Out of Line Music

Note du SoilChroniqueur (Quantum) : 9.75/10

« Je suis persuadé que les personnes les plus belles, aussi bien à l’extérieur qu’à l’intérieur, sont celles qui n’ont pas la moindre idée de leur charme. Ses yeux cherchèrent les miens avec intensité. » Jennifer Armentrout

Vous l’ignorez sûrement, mais j’ai une passion cachée pour les pierres et les minéraux. Depuis tout petit, je collectionne régulièrement encore les minéraux, glanés au gré de mes visites dans les magasins spécialisés ou les musées. Et ma fille ne fait pas exception à la règle et du haut de ses six années, elle me fait l’inventaire de tous les minéraux que nous avons à la maison. Et croyez-moi, entre les miens et les siens, cela commence à faire un bon paquet ! Ce qui ne signifie pas que je suis un féru de lithothérapie pour autant, par méconnaissance il me semble en effet difficile de soigner les maux divers avec des pierres. Mais si la plupart d’entre vous, lecteurs et lectrices, en savaient un rayon sur le sujet, je suis preneur de toutes les explications qui me démontreront le contraire. Comme le groupe dûment chroniqué ce soir porte le nom de l’obsidienne, je ne résiste pas, comme cela m’arrive parfois, de vous partager en guise d’introduction un poème de Frédérique Ramos sur cette pierre qui fait partie, au passage, de mes préférées. Voici :

« Un peu rébarbative en sa noirceur épaisse,
Elle n’est pas la pierre aux coquettes beautés
Elle saura pourtant par son lisse toucher
Imposer à l’esprit ses intimes promesses.

Mystique, ésotérique, elle n’aura de cesse
Vers ses ondes obscures de nous attirer
Pour que son énergie cosmique, illimitée,
En notre être comblé rayonne et se déverse.

Dans les couloirs de l’âme, elle fraye un sentier
Qui dissipe les voiles de nos illusions
Et stimule les feux de notre volonté.

Dans son puits ténébreux, on aime à méditer,
A se laisser bercer par ses émanations
Imprégnées de justice et de solennité. »

Du reste, je vous présente officiellement donc ce soir, pour mettre en avant un groupe du roster de Hell Frog Promotion dont je connais bien la présidente, le groupe Slow Fall et son album nommé Obisidian Waves.

Avant que dame Brigitte (pas celle du vaudou, la vraie, celle qui gère Hell Frog Promotion) ne me cause de ce groupe, je n’en avais jamais entendu parler. Rarement partagé sur les réseaux sociaux, Slow Fall n’en demeure pas moins un groupe au parcours finalement très honorable ! Formé en 2016 en Finlande, dans la bourgade qui porte le nom d’Oulu, dans la région d’Ostrobotnie du Nord (j’adore le nom !), le groupe a sorti un EP, deux albums en comptant ce dernier et surtout, une ponte entière de singles : huit en tout, ce qui n’est pas commun du tout. Trois années séparent la sortie des deux albums, soit 2020 pour le premier nommé Beneath the Endless Rains. Je me suis amusé à regarder le pedigree des musiciens, et je serai honnête en vous révélant que je ne connais absolument aucun des autres groupes de chaque musicien. Comme quoi, la Finlande n’est pas le pays que je connais le mieux en matière de metal, en dehors des « gros » groupes j’entends. C’est donc pour moi l’occasion de gommer cet affront, et pas uniquement de faire plaisir à dame Brigitte en faisant cette chronique comme je l’avais fait pour Zornheym (deux fois) et Raventhrone. C’est parti !

Déjà, premier très bon point : la pochette. C’est même un bel effet attrape-œil que j’ai ressenti en contemplant la première fois l’artwork qui illustre cet Obsidian Waves, ce qui est bon signe. Grosso modo, cela signifie que si je m’attardais chez un disquaire, j’aurais saisi au vol ce CD pour le regarder gentiment, le draguer spirituellement et probablement l’acheter. Car oui, j’ai déjà acheté des CDs rien que grâce à la pochette, c’est vous dire mon degré de Folie… Bref ! Concernant donc cet album, j’aurais franchi le cap de l’achat je pense tant l’artwork me sied abondamment. J’adore cet effet pluie, dont on ignore par ailleurs, via un effet d’optique certain, s’il s’agit d’une colonne de pluie ou d’une tornade qui ferait remonter l’eau vers le haut. En tout cas, ce côté trompe-l’oeil, j’adore. Et la couleur de cette immense mer dont on se perd dans l’horizon, le décor d’un bord de mer un peu sinistré et finalement, cette quasi absence de civilisation, tout cela me plait énormément. J’adore les artworks qui proposent un décorum de désolation, sous le joug d’une mélancolie que l’on peut effectivement retrouver dans la Nature et son immense puissance. Et comme en plus, ce design me rappelle l’Islande qui fait partie de mes rêves de voyage, forcément je ne peux qu’adorer. On ne le dit pas beaucoup par ailleurs, mais j’aime beaucoup aussi le logo et la typographie du nom de l’album qui va très bien avec le logo, couleurs comprises. Cette pochette me rappelle dans le même genre celle d’Otta de Solstafir, ou au moins une d’un de mes groupes préférés dans le même style que Slow Fall : Be’lakor. Voilà donc un premier constat plus qu’élogieux pour un choix de pochette sublime, intelligent et qui ne manque pas de réveiller mon imaginaire pourtant fatigué par ma seconde nuit de travail. Beau travail les amis !

D’ordinaire sur la question du Death Metal Mélodique, je suis assez difficile. D’abord parce que, même si l’argument parait stupide, au moins deux de mes groupes font dans le Death Metal Mélodique et je dois reconnaître que mon manque d’objectivité notoire sur mes deux groupes m’en font manquer davantage sur les autres projets… Ensuite parce que, encore un gros paradoxe, ce n’est pas le style que j’écoute le plus avec plaisir naturellement. Et alors, quand je lis « progressif » par-dessus, honnêtement j’ai peur. Parce que l’autre groupe dans lequel j’officie tape un peu dans le progressif… Eh bien, ne jamais dire jamais ! Parce que je me suis tout simplement régalé. En fin de compte, la prise de risque d’associer le mélodique avec le progressif n’a fait qu’accentuer ma curiosité et je ne me suis absolument pas ennuyé une seule fois durant la première écoute de l’album Obsidian Waves. La musique est incroyablement entrainante ! Loin de faire dans l’ultra mélodique pompeux qui endort, la musique conserve bien son élan lourdingue et agressif Death Metal, octroyant donc une intensité qui frôle les intentions atmosphériques et oniriques. La particularité de Slow Fall selon moi est de ne pas lésiner sur l’harmonie et la bonne entente de chaque riff avec les autres, s’ajoutant donc une difficulté supplémentaire dans la composition mais selon moi, une difficulté salutaire quand on s’aventure sur les sentiers caillouteux du Death Metal Mélodique. La partie progressive de la musique est plutôt classique, avec pas mal de montées en puissance de la musique et des moments de pause qui font la beauté de ce genre trop peu usité à sa juste valeur selon moi. Finalement, à la fin de la première écoute, Slow Fall ne révolutionne pas le genre du tout, mais fait du bon boulot, sans faire dans la pâle copie de ses prédécesseurs non plus. Je dirais qu’il me faudra plus d’écoutes pour identifier « la patte » Slow Fall qui fait que le groupe se démarque aussi bien dans mon esprit, suffisamment en tout cas pour que je me régale auditivement. Mention spéciale aux soli, nombreux et extrêmement bien exécutés, qui apportent une énorme touche Heavy Metal qui me ravit au plus haut point. Très très belle surprise, mais en même temps, je connais un peu Brigitte, je sais qu’elle choisit bien ses groupes. Mes précédentes chroniques en témoignent.

Je sais par expérience désormais que dans ce genre musical extrême mais très mélodique, il faut une production au poil. Sinon, vous perdez vite le fil de l’écoute, et les mélodies deviennent un calvaire. Obsidian Waves a le mérite de se parer d’un son très propre, pas trop « chimique » si j’ose dire, dans le sens où on distingue très bien chaque instrument, en particulier les deux lignes mélodiques des guitares. Il y a toutefois un aspect très moderne à cette production, mais qui est inhérente à ce qui se fait de mieux de nos jours. On ne peut pas facilement concevoir un Death Metal Mélodique avec le son de son aîné old school, c’est impossible. Pour que chaque instrument occupe la place qui lui est mérité, il faut qu’on les entende proprement et de manière chirurgicale, sinon comme je disais, vous tournez en rond et en désarroi devant une bouillie sonore. Cela m’est déjà arrivé de faire ce triste constat. Slow Fall a donc eu la bravoure de faire une production impeccable pour ce deuxième album. Je pense que cela se passe de détails, il vous suffira d’écouter pour le comprendre. Tout est nickel ! Franchement, très belle production moderne et puissante, avec ces fameuses petites pauses, pas trop longues au demeurant, qui assainisse l’ensemble plus brutal d’avant et après. Le côté progressif impose quant à lui des montées en puissance et donc un gros travail à faire sur le mixage pour que le rendu soit le moins imparfait possible, au risque de dénaturer le tout. Là encore, mission accomplie ! Non, sincèrement, la production est géniale. Rien à redire, bravo !

Je ne m’étais pas trompé, je pense, sur l’intention mélancoliforme de l’album Obsidian Waves. L’obsidienne représente symboliquement l’équilibre et la stabilité, tout le contraire d’une mélancolie, et je me dis que même si cet album transpire la tristesse et le vague à l’âme, il n’en demeure pas moins que j’y vois derrière un espoir. Un espoir caché comme un message secret qui serait quelque part à trouver dans la musique profonde et puissante de cet album, et je me dis que même si la musique que l’on contemple ici est triste au possible, le sentiment qui en ressort est finalement très positif. Alors, ne vous méprenez pas ! On ne sauterait pas de joie, bien évidemment. Mais au moins, on sortirait de l’écoute de ce second CD de Slow Fall comme une thérapie, une introspection aidée par la musique. Et je me trompe peut-être, mais je suis intimement convaincu que le concept même de cet Obsidian Waves est plus positif qu’il n’en a l’air. Quoiqu’il en soit, je ne me lasse pas de l’écouter. Il dégage un truc que j’ai rarement trouvé dans ce registre risqué du Death Metal mélodico-progressif. C’est bluffant de me dire que j’ai peut-être enfin trouvé un album de Death Metal Mélodique qui sort de ma zone de confort trop hermétique qui se situe entre Amon Amarth et Be’lakor en gros. Incroyable ! Je suis scotché, quel album énergique !

Et pour terminer le travail d’analyse, si on peut appeler cela de l’analyse par ailleurs, je vais vous parler du chant. Technique finalement peu surprenante, du growl medium voire un peu aigu par moment, pour ne pas étouffer le fameux son moderne que je détaillais plus en amont. Je ne dirais pas que je suis emballé par ce dernier, du moins pour la technique, parce que cela reste du classique sans réelle expérimentation et que je trouve le chant raccord avec le reste. Par contre, rythmiquement je suis impressionné par la recherche non linéaire qui émane souvent du metal quand il est progressif. Jonglant effectivement sur des changements de tempo et de riffs, le chant doit continuellement s’adapter et je connais bien ce boulot dantesque qu’il y a à accomplir dans l’écriture des textes puisque je le subis (avec plaisir, je suis un gros masochiste) dans un de mes projets. Et ici, Slow Fall a encore le mérite d’avoir fait un conséquent boulot sur la rythmique des textes, et le chant n’en ressort que plus sublimer. Décidément, je suis conquis sur tous les tableaux.

« Johtopäätös » ! Slow Fall, groupe finlandais, nous sort cette année son second album nommé joliment Obsidian Waves. Vantant une musique Death Metal Mélodique et progressive, rien que cela, le groupe collectionnait une grosse prise de risque pour mes oreilles sensibles, et aussi une prise de risque dans la composition de sa musique qui, selon moi, se serait située sur un cocktail indigeste si la composition était ratée. Résultat : je suis estomaqué par la qualité de la musique, qu’elle soit sonore ou composale. Le Metal reprend tous les codes potentiels qui me siéent dans le registre Death Metal Mélodique, que ce soit les solis qui sont magnifiques, les deux lignes de guitares qui s’accouplent à la quasi perfection, l’énergie conservée du Death Metal sans tomber dans le trop épais sonoriquement, et la face progressive qui permet des pauses et des reprises brutales. Voilà donc un album qui n’aurait normalement pas dû me plaire, mais qui va objectiver tout le contraire : je tiens probablement ma meilleure sortie et découverte dans ce style de Metal depuis très longtemps ! Slow Fall, révélation extraordinaire.

Tracklist :

1. Polaris (03:56)
2. Son of Sleep (03:55)
3. Obsidian Waves (04:57)
4. Omega (04:03)
5. Melancholy and Witchcraft (05:56 )
6. All the Blood (03:56)
7. Reflections in the House of Shadows (05:00)
8. Reaper of Days (04:09)
9. Crown of Dead Leaves (06:54)

Bandcamp
Facebook
Deezer
Instagram
Spotify
Twitter
YouTube
Apple Music
Amazon Music

Retour en début de page

Laissez un commentaire

M'informer des réponses et commentaires sur cet article.

Markup Controls
Emoticons Smile Grin Sad Surprised Shocked Confused Cool Mad Razz Neutral Wink Lol Red Face Cry Evil Twisted Roll Exclaim Question Idea Arrow Mr Green