Line-up sur cet Album
- Björn "Speed" Strid - Chant
- Sven Karlsson - Claviers
- Sylvain Coudret - Guitares
- David Andersson - Guitares
- Bastian Thusgaard - Batterie
Guests :
- Dave Sheldon - Guitares sur 12
- Alissa White-Gluz - Chant sur 7
- Tomi Joutsen - Chant sur 11
Style:
MetalDate de sortie:
11 Janvier 2019Label:
Nuclear Blast RecordsNote du SoilChroniqueur (ScarCro) : 9/10
Presque quatre ans après la sortie de The Ride Majestic en 2015 et un an à peine après la sortie du dernier album de The Night Flight Orchestra, le 2ème groupe de Strid et Andersson, voilà que Soilwork nous annonce la sortie d’un nouvel album ce 11 janvier 2019, après nous avoir fait saliver et languir avec la sortie de trois titres singles sur Youtube en fin d’année 2018 avec « Arrival », « Full Moon Shoals », et « Stalfagel ».
Le moins que l’on puisse dire, c’est que les deux comparses sont prolifiques. Au risque de voir leurs compositions respectives se chevaucher musicalement ? C’est peut-être effectivement ce qui laisse transparaitre des trois dites « pré-sorties » dont je parlais ci-dessus. Mais qu’en est-il vraiment de cet onzième album du groupe suédois de Death mélodique ?
D’abord, soulignons quelques changement dans le line-up du groupe pour cet album. D’une part, la pause de Markus Wibom, bassiste, qui, devenant à nouveau père, a décidé de privilégier sa vie de famille, ce qui est tout à fait normal. Celui-ci est remplacé par Taylor Nordberg pour les sessions live. D’autre part, et c’est le plus important, le départ du batteur Dirk Verbeuren parti chez Megadeth, remplacé par son élève (eh oui !) Bastian Thusgaard. Ce changement va avoir une véritable incidence sur le son de ce nouvel opus.
Douze nouveaux titres composent cet album nommé Verkligheten, ce qui signifie en suédois « Réalité ». C’est la première fois que le groupe utilise sa langue natale. « Réalité » est donc le titre de l’album et du premier morceau de l’album, que l’on peut véritablement qualifier d’ouverture puisqu’il s’agit d’un titre instrumental qui se veut calme, léger et planant, d’1 minute 44 tout de même. Une guitare aérienne et un rythme martial mais léger l’accompagnant.
Déboule ensuite « Arrival », avec sa batterie et la section rythmique rentre-dedans, double pédale au taquet, malgré un petit solo de guitare léger, ça blaste comme il faut. Strid growle direct histoire de nous rappeler qu’il sait growler mais son chant clair arrive assez vite. Ce titre produit des accélérations assez terribles avec le growl de Strid par-dessus ; notre groupe death melo n’a pas disparu. Pour autant, à 2 minutes 30, une plage calme et planante coupe le titre avant d’enchainer sur le solo guitare et le rythme plus soutenu. Ce premier vrai titre de l’album nous montre le chemin que veut suivre Soilwork sur celui-ci, à savoir qu’on n’oublie pas le son metal, on y ajoute des ingrédients plus planants distillés par ci par là. Le fait que Strid alterne growl et chant clair n’étant pas une nouveauté.
« Bleeder Despoiler » commence rudement avec le growl également. La batterie sonne par contre plus directe ici. Le refrain en clair se veut mélodique et se retient avec facilité, ce qui est le but recherché par le groupe. Toujours vers les 2 minutes 30, on calme le jeu avec un solo de guitare plus apaisé et ce jusqu’à la fin du titre.
Avec « Full Moon Shoals », on retrouve d’entrée un riff rappelant ceux utilisés sur l’album précédent, je trouve. Ensuite, la guitare sonne tellement heavy, et le chant clair de Strid d’entrée fait penser à NFO, il faut le reconnaitre. Le refrain qui suit, si tu ne le chantes pas c’est que… Ce titre est plus calme, le rythme s’est ralenti, on entend des doubles voix sur le refrain et quelques growls donnant de la puissance derrière, lesdits growls que l’on sent monter avant que le titre s’accélère de façon magistrale et dantesque à 3 minutes ! Le groupe a tout lâché, et moi je suis tombée par terre tellement on est surpris par ce passage incroyable. Puis ce riff heavy et ce refrain reviennent nous chambouler tellement tu te demandes ce qu’il vient d’arriver.
« The nurturing Glance » débute également par un solo déjà entendu chez Soilwork, avant d’envoyer la rythmique caractéristique du groupe. Seulement à 1 minute, le riff de guitare et la batterie se veulent plus hard rock, avec le growl par dessus. Refrain mélodique encore ici accompagné d’une rythmique soutenue. La magie de la confusion des styles opère sur ce titre. On se demande encore une fois ce qui arrive, le groupe n’ayant plus de limite. Il joue son metal, qu’il assaisonne d’ingrédients issus de ses influences. A 3 minutes 12, tu sens la pression monter, la puissance du growl apportant toujours son effet au milieu du tout. A 4 minutes, le solo guitare hard & heavy s’emballe. Mais il y a tout dans ce titre non ?! Tu ne peux que bouger ta petite tête à la fin du morceau, ce côté limite progressif est jouissif.
« When the Universe spoke » commence encore par un solo aérien guitare (je suis désolée d’insister mais il me rappelle encore un solo entendu). Puis… ça blaste ! Avec toujours ce solo, histoire de rester mesuré. Le nouveau batteur sait varier son jeu apparemment, si l’on se réfère à ce que j’ai dit plus haut, et envoyer la sauce quand il le faut. Ce titre est dans la veine de ce que Soilwork nous joue ces dernières années, rythmiquement, avec un refrain mélodique, l’alternance growl et clair du chant ; peut être un des plus death du groupe. Le growl de Strid est même à la limite du scream sur certains passages. Sur ce titre on retrouve encore des passages transitionnels calmes et aériens avant de tout faire péter et se terminer par ce cri désespéré de Strid.
Le titre suivant était un de ceux en écoute avant sortie de l’album, en suédois : « Stålfågel ». Alors ici, un mystère apparait, puisqu’on entend un chant féminin en deuxième voix sur le refrain, lequel est attribué partout à Alissa White-Gluz de Arch Enemy. Or, Strid a démenti dans une interview toute collaboration avec elle sur cet album… D’ailleurs elle n’est pas créditée sur l’album puisque son nom n’y apparait pas. Musicalement, ce titre est posé rythmiquement et est mélodique, il est sympathique sans être transcendant. A partir du solo de guitare, on comprend que le titre est plus dans le Hard & Heavy que le Death mélo. Aussi, la petite plage d’entrée que ne renierait pas NFO est la même qu’on retrouve tout le long du titre de manière hypnotique, et à la fin. Un côté disco et groove je trouve. Le refrain est assez entêtant après plusieurs écoutes et finalement agréable.
« The Wolves are back in Town » nous replonge dans Soilwork plus agressif et metal. La recette du groupe fait son œuvre, ça envoie comme on dit. On entend même la basse groover derrière, un peu plus que d’habitude sur cet album. Un refrain mélodique comme sait le faire Strid aussi.
Une fois n’est pas coutume, le début de « Witan » ressemble à du Soilwork avec son solo. Par contre, le growl de Strid se veut très agressif ici, presque à l’ancienne. Un refrain clair encore mélodique, la marque de fabrique du groupe depuis quelques temps maintenant. Avec ce titre encore très agressif qui s’enchaine avec le précédent, le groupe montre bien qu’il n’a pas perdu de sa superbe, à l’instar de l’album précédent, et ce malgré des passages sur cet album sous influences que certains qualifieront de proche de NFO. Mais il s’agit que d’un saupoudrage d’influences pour moi, Soilwork étant, avec cet album, toujours très puissant, mais plus varié dans le son. Et ce titre, « Witan », fout sa gifle, il faut le reconnaitre, non ?!
« The ageless Whisper » poursuit cette lancée et ce que je viens de décrire. De ce fait, on peut peut-être remarquer que l’album se compose en deux phases : les premiers titres se voulant plus variés dans leur composition et moins dans le mélodeath classique malgré leur puissance intrinsèque ; la seconde plus « classique », mélodique Death Metal suédois à la Soilwork comme on l’aime. Ce titre à la fois puissant, rapide, puissant et mélodique me fait fondre.
Sur « Needles and Kin », Tomi Joutsen, l’excellent chanteur de Amorphis, vient apporter sa contribution au morceau avec son growl puissant et profond que j’adore. Le groupe poursuit sa lancée dans son style avec ce titre : ça blaste de ouf, la voix de Joutsen apportant forcément quelque chose. Cette fin d’album envoie, c’est le moins que l’on puisse dire.
Le dernier titre de l’album, « You Aquiver « , fait débarquer un son de guitare limite hindou au début, c’est marrant ; puis on enchaine sur un groove rapide, limite « disco » comme le dit le groupe. Un vieil ami de Strid est invité aux chœurs, Dave Sheldon du groupe Exes For Eyes que je ne connais pas. Sa présence apporte un complément au morceau, je trouve ; une belle surprise que ce titre par ailleurs, un morceau qui explose en bouche.
En conclusion, cet onzième album de Soilwork est à la fois surprenant et classique. D’abord, on peut dire qu’il poursuit sur la lancée des derniers albums du groupe, tant par la mélodie peut-être plus présente sur cet album, le chant clair, les riffs. En revanche, je le trouve un chouia plus puissant par certains côtés, comme la montée dantesque de « Full Moon Shoals » peut en être l’exemple. Ensuite, l’album recèle des nouveautés chez le groupe comme la présence d’un son aux côtés heavy plus prononcés, des apports plus groove, un son plus rock parfois (c’est pas péjoratif), voire hard rock, des mélodies très prononcées, et des petits relents de The Night Flight Orchestra, surtout dans le chant clair de Strid et peut-être dans le son de batterie plus hard et rock que celui de Dirk Verbeuren parti. On trouve aussi quelques parties disco à la NFO : cela crée un côté amusant je trouve et ne dénature aucunement le son de Soilwork. Les apports d’instrumentaux comme le violoncelle ici ne sont pas une véritable nouveauté puisque déjà utilisé auparavant. Mais on l’entend peu, à mon sens.
Aussi, la deuxième partie de l’album se veut plus « classique » dans le style Death mélo/Modern Metal du groupe, mais puissant à souhait, les apports et nouveautés de la première partie ou le son plus heavy étant moins présents et ressenties, c’est vrai. Pour autant, les titres s’enchainent avec facilité, entre puissance et mélodie dans une vrai réussite.
Enfin, les featuring présents sur l’album sont frais et apportent une touche supplémentaire, et je ne peux bouder mon plaisir d’entendre ici Tomi Joutsen et penser que, sur la tournée, les deux comparses Joutsen et Strid seront côte à côte rien que pour le plaisir de nos oreilles et des yeux.
A noter que quatre titres supplémentaires sont sortis en bonus de l’album ou dans un EP nommé Underworld avec une pochette distincte représentant un serpent orangé entouré d’un cercle au dessus d’une sphère sur fond noir : « Summerburned and winterblown », « In this Master’s Tale », « The undying Eye », trois titres originaux qui auraient eu leur place sur l’album, et enfin « Needles and Kin », titre figurant déjà dans l’album mais ici sans le featuring de Tomi Joutsen.
A moins qu’il y ait de grosses, grosses sorties cette année, Verkligheten figurera certainement dans mon top album en bonne place. Car plus j’écoute l’album et plus je l’aime !
Tack 🙂
Tracklist :
1. Verkligheten (Instrumental) (1:44)
2. Arrival (3:47)
3. Bleeder Despoiler (3:36)
4. Full Moon Shoals (4:46)
5. The nurturing Glance (5:24)
6. When the Universe spoke (5:22)
7. Stålfågel (4:25)
8. The Wolves are back in Town (3:24)
9. Witan (3:47)
10. The ageless Whisper (5:01)
11. Needles and Kin (4:57)
12. You Aquiver (4:03)
13. Summerburned and winterblown (bonus) (4:15)
14. In this Master’s Tale (bonus) (5:03)
15. The undying Eye (bonus) (4:33)
16. Needles and Kin (Original Version) (bonus) (4:59)
(tracks 13-16 issu de l’EP Underworld)
Site officiel
Story Instagram
Page Myspace
Page Facebook
Agenda ReverbNation
Fil Twitter
Chaine Youtube
Laissez un commentaire