Note du Soil Chroniqueur (Fast Freddy) : 06/10

Projet solo porté par Centavri, Solipnosis qui nous vient du Chili, refait parler de lui avec la sortie d’un EP qui ne compte pas moins de huit titres, dont quelques-uns figuraient sur une démo parue l’année dernière, elle-même succédant à « Clarividencia, introspección, retrospección », l’unique album (un double LP) de l’artiste à ce jour, né en pleine pandémie et édité à 200 exemplaires. L’inspiration et la créativité étant de la partie, Centavri donne de la consistance à son projet en y ajoutant Sintesis Silenciosa, dont nous allons voir ci-après s’il s’inscrit dans la continuité black-speed des premières productions.

« Cola de Serpiente, Torso de Hombre » est un titre qui sert à introduire le propos, douce ode aux oreilles à base d’arpèges, avec quelques notes éparses en fond de tableau, pendant laquelle tu peux tranquillement te préparer à affronter la suite qui s’annonce plus mouvementée.

En effet, avec « Descender en Alas de Quimera », l’église est remise au centre du village, si je puis dire ! Démarrant sur un speed endiablé que rien ne semble pouvoir arrêter, le morceau se poursuit à la faveur d’un break sonnant black, dans une frénésie instrumentale que le blast beat incessant accentue et qu’un solo bourdonnant renforce… Avant que les tonalités speed ne refassent surface pour conclure ! On a clairement le sentiment que cela part dans tous les sens et que la composition est quelque peu déstructurée, même si, dans la tête de l’artiste, tout est censé être en place… N’est ce pas ?!

Cela se confirme avec les morceaux suivants, interprétés avec une vitesse d’exécution époustouflante, te donnant parfois le sentiment d’être oppressé avec le souffle court, la frontière entre le speed déluré et le black diabolique étant parfois confuse. Il semble que l’on soit dans une sorte de quête musicale expérimentale, avec notamment des breaks aussi variés que déroutants, ce qui me prête à penser qu’il doit probablement y avoir du monde dans une seule tête pour écrire de pareils morceaux.

« Separación del Qué y el Quién » en est sûrement la représentation la plus expressive, poussant la créativité, l’interprétation et la folie de Centavri à son paroxysme à travers un metal multidirectionnel tantôt sublimé, trituré, étrange, dérangeant ou surprenant, en fonction du moment où l’on se situe dans l’écoute.

« Divagaciones en Disminuida », qui, comme les deux morceaux suivants, fait partie de la démo parue en 2022, arrive comme un intermède musical nécessaire pour se refaire la cerise, avant d’affronter le rush final qui va se révéler autant empreint de folie que ce à quoi nous avons assisté depuis le début ! Il n’y a qu’à écouter la débauche d’énergie sur les plus de six minutes de « Permanencia de Memoria Inmediata », ou encore la bestialité musicale qui habille « Poder Absoluto Individual » pour finir de s’en convaincre !

Heureusement, le dernier morceau est une outro qui aura pour but de nous permettre de reprendre nos esprits malmenés quasiment non-stop tout au long des plus de trente-cinq minutes de cette galette !

Quelle dérouillée musicale Solipnosis nous envoie avec Sintesis Silenciosa, un EP sans concession qui défrise les moustaches et t’envoie dans les cordes avec une brutalité inouïe ! Pas vraiment sûr que tout le monde puisse sortir indemne d’une telle expérience metal, qui n’a, vous l’aurez compris, pas vocation à épouser une destinée mainstream !

Tracklist :

01. Cola de Serpiente, Torso de Hombre
02. Descender en Alas de Quimera
03. Capaz de una Obra Mayor
04. Separación del Qué y el Quién 05 :48
05. Divagaciones en Disminuida
06. Permanencia de Memoria Inmediata 06 :04
07. Poder Absoluto Individual
08. Reflexiones en Frigio

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