Line-up sur cet Album
Tommy Portimo: Batterie Elias “E.Vil” Viljanen: Guitare Tony Kakko: Chant/Claviers Marko Paasikoski: Basse Henrik Klingenberg: Clavier
Style:
Power metal mélodiqueDate de sortie:
16/09/2009Label:
Nuclear BlastNote du Soilchroniqueur (Metalpsychokiller):
10 / 10
A l’instar des Edguy, Nightwish, Pagan’s Mind et encore quelques autres faisant partie de la poignée d’élus appelés à devenir les Motorhead, Saxon, Judas Priest, ou Iron Maiden de demain, Sonata Arctica est une entité à part entière du cercle des élus qui marqueront toute une –voir plusieurs – générations de métalleux. Autant dire que s’il en est des albums que tout à chacun attend plus ou moins impatiemment, ce sixième opus des finlandais du Frontman Tony Kakko était encore plus épié que le lait sur le feu. Car le précédent « Unia » de 2007 avait déboussolé plus d’un fan de la première heure et s’étant inclinés irrémédiablement conquis devant la magnificence sublime des quatre bijoux initiaux «Ecliptica », « Silence », « Winterheart’s Guild » et « Reckoning Night ». Tous ces adorateurs là du Power mélodique scandinave, qui s’étaient déchirés les cordes vocales en s’égosillant à reprendre leVictoria’s Secret du divin live « For The Sake Of Revenge » s’étaient retrouvés surpris et démunis devant la complexité, la technicité et l’apathie apparente de l’album précité. A l’image de la femme du boulanger, certains ont pensé qu’on leur avait « volé » leur Sonata ; d’autres ont pensé que Maitre Tony évoluait musicalement, et les derniers tout simplement que la boucle était bouclée ou que l’inspiration s’essoufflait…
Et tous ceux-ci se sont trompés malgré leur bonne foi, contrairement aux mauvais coucheurs qui enterraient déjà le combo juste par perfidie ou jalousie. Car autant le dire d’emblée et ne pas vous faire languir, ce « Days Of Grays » est une pure réussite et à coup sur une des trois meilleures sorties de cet an de grâce 2009. Dès l’instrumental de rigueur en ouverture, le saisissement est total. Ici il ne s’agit pas d’introduire l’album en claquant deux lignes organiques ambiantes et plus ou moins évanescentes ou un tant soit peu mystérieuses ; mais d’entrée de nous sidérer par un véritable titre structuré d’esthétisme mélancolique teinté symphonique et Pagan. Froide et nostalgique, cette véritable rampe de lancement s’achèvera par l’intro et la mise à feu d’un « Deathaura » somptueux, grandiloquent, surpuissant et ciselé.
Dès cette seconde plage, les aficionados du Sonata originel seront rassurés et subjugués. Tous les ingrédients ayant fait les caractéristiques et la renommée du groupe y seront en effet repris, dans une fusion power sympho d’exception. Loin d’un coup d’épée dans l’eau ou d’un hommage à la genèse du band de Kemi, «The last amazing grays » aux gros riffs saignants le heavy metal en intro, sera le satellite rageur et découlant du titre précédent Petite cerise sur le gâteau – une fois n’est pas coutume-, la présence d’une « female voice » pour renforcer le concept musical et non attirer l’œil vers les wonderbras…
Une des constantes de la tracklist délivrée – enfin plutôt assénée- sera d’ailleurs cette propension retrouvée à nous surprendre et charmer par toutes sortes de subtilités ou originalités continuelles : quid de la multiplicité des chœurs, quid d’une voix nasillarde ou gutturale sur un « The Dead Skin », quid d’une intro piano/chant sur « Breathing »… La liste vous serait vite ennuyeuse et en aucun cas exhaustive, car après quatre semaines d’écoutes intensives pour ne pas pondre de review « à chaud », les richesses des compos continuent encore à se dévoiler… Et ce quand bien même le remplacement du guitariste Jani Liimatainen par Elias Viljanen n’engendre que peu de différences notoires aux niveaux des jeux des six cordes.
Car le « Dieu Tony » est le seul maitre à bord, la véritable locomotive d’un combo où il règne de manière incontestée et incontestable tant son empreinte vocale éclabousse la musicalité de Sonata Arctica de son talent. Pas question donc pour le nouveau venu -et Shredder de talent-, E Vil, de se lâcher sur les plages délivrées ; la priorité restant le but à atteindre, à savoir la finalité du concept musical dévolue par le Boss. Celle-ci se veut donc un retour originel au Power mélodique d’excellence menant un train d’enfer et dont les wagons se nomment grosses guitares riffants l’acier liquide en fusion, lignes organiques d’exception, mélodies ciselées accrocheuses, refrains entêtants, parements symphoniques et multiplicités des chœurs. Les rails de la maturité ont lancé le convoi à pleine vitesse, rien ne peut l’arrêter ou le freiner, et le seul obstacle sur les voies, un certain écueil dénommé Unia, a été renvoyé aux oubliettes…
Pas un temps mort, pas une faute de gout ou de casting dans sa tracklist; « The Days Of Grays » n’est que du bonheur de bout en bout. Et exceptionnellement, votre jeune chroniqueur amateur (et fan, faute avouée !!!) va se livrer à un succinct titre par titre. Un « Flag In The Ground » dans la même veine que le « Victoria’s Secret » précédemment cité, un « Breathing » au solo de gratte aérien, ou encore un « Zeroes» énorme et ponctuant la mi galette. Ce dernier morceau tiendra paradoxalement du véritable clin d’œil aux « Superheroes » des Edguy mais nanti de lignes organiques débridées et s’envolant somptueusement sur le break avant un retour au thème rageur. Tony Kakko, sur vitaminé et empli de testostérones nous y jette à la face sa pleine forme rayonnante… Tout comme sur un « The Dead Skin » tout simplement d’anthologie et dont le pont risque de briser toutes vos vitres si vous poussez le son. Malgré un retour en douceur, le Frontman ne pourra cependant pas s’empêcher de relancer la sauce. Taillé sur mesure pour le live, cette plage bien nommée s’avèrera une nouvelle tuerie en concert à n’en pas douter.
Pour terminer ce survol, « As If The World wasn’t Ending » ressemblera quand même assez au “Shamandalie” du “Reckoning night« . « No dream Can Heal A Broken Heart » aux consonances folk et gaéliques par les lignes vocales se voudra très rafraichissant si l’on peut le décrire ainsi; quand à l’inverse « The truth is out There », véritable brulot incisif dans la saignée du Blind Guardian, verra les vocalises de Tony flirter avec celles d’Hansi Kursch. Enfin, le « Everything Fades To Gray » instrumental qui vous avait fait vaciller initialement, vous sera offert en « Full Version » pour vous faire comprendre que le Show est bien terminé. Car comme au spectacle, quand celui-ci est bon, personne n’a envie de partir et tout le monde en redemande et veut encore…
La conclusion s’imposera d’elle-même… Que les fans de Sonata Arctica se rassurent, après une parenthèse appelée « Unia » en ayant plongé une bonne partie dans l’incrédulité, la bande à Tony est de retour. « The Days Of Grays » sera pour beaucoup d’entre nous le meilleur album proposé à ce jour par les finlandais, et d’ores et déjà pour moi l’album de l’année 2009, incontestablement.
Comment ? Il reste quatre mois jusqu’au jour de l’an ???
Site Internet : http://www.sonataarctica.info
Myspace: http://www.myspace.com/sonataarctica
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