Note du SoilChroniqueur (Fast Freddy) : 9,5/10

Bien qu’étant un jeune combo récemment arrivé dans le paysage hardcore, Sorcerer, qui a vu le jour en 2020, est composé de musiciens ayant déjà bien roulé leur bosse au sein de groupes tels que Jaw Crack, Mind Awake ou encore Worst Doubt, la scène hardcore hexagonale étant avant tout une grande famille ! Le moins qu’on puisse dire est que le groupe semble brûler les étapes et avoir le vent en poupe, 2024 s’annonçant être explosif, jugez plutôt ! Après avoir sorti deux EP « Joy » en 2021 et « Pleasures » l’année suivante, le groupe s’est posé pour composer « Devotion », le premier long format qui sort le 19 avril ! Nos hardcoreux parisiens ne s’arrêteront pas là cette année puisqu’ils vont secouer les pits de nombreux festivals avec des participations au Hellfest, à l’Xtrem Fest, au Motocultor, au Leperfest (Belgique), au Day of Hardcore Fest (Angoulème) ou encore au This is Core Fest, sans oublier une tournée fin avril avec Worst Doubt et deux dates en ouverture de Terror début avril, autant dire que ça va fighter sévère dans les chaumières cette année ! En attendant, voyons ce que recèle leur première galette !

« Badlands » démarre dans une ambiance angoissante voire effrayante pendant le premier tiers du morceau avant que le rythme lourd et lent d’un hardcore plutôt policé ne prenne le relais pour ensuite s‘emballer et gagner en intensité ! Pas vraiment le temps de se chauffer la voix, Dominique envoie d’emblée du lourd derrière le micro. Le morceau est tout sauf linéaire, variant les tempos et mettant en avant le travail des guitares. Belle entrée en matière qui donne un goût de reviens-y !
C’est un véritable déferlement de riffs envoyés plein fer qui lance « The Eternal Grief » sur les chapeaux de roue ; ça promet un joyeux bordel au sein du public de la Warzone tout ça ! Là-aussi, le travail de composition se ressent pleinement tout comme la patte que les cinq lascars ont voulu donner à l’orientation musicale du groupe, à savoir un style à la croisée des chemins entre metal et hardcore, le tout avec des touches tantôt emo, tantôt metalcore de la première heure !
« Devotion » retentit déjà et vient enfoncer le clou après cet excellent début ! Le genre de morceau qui te fait hérisser le poil, dégageant une énergie débordante et t’envoyant dans les cordes à chaque break d’une efficacité redoutable, comme l’est celui d’un calme étonnant clôturant le morceau !
C’est également sur une intro tranquille que retentit « In the Arms of Mortality » avant qu’un riff et un rythme bien fat ne prennent place pour lancer les hostilités peu après la minute, histoire de maillocher sévère ! Une fois encore, on a droit à plusieurs breaks redoutables qui remplissent leur office, le tout bonifié par un solo en cible.
A mi-album, on peut clairement dire que c’est un put1 de sans faute jusqu’à présent et me concernant une put1 de belle découverte, de celle qui te surprend sans qu’au départ tu ne t’attendes à grand-chose !

« Fortress » repart sur les mêmes bases avec une intro tout ce qu’il y a de plus lourd, permettant au duo basse-batterie de se distinguer et à Dominique de confirmer toutes ses qualités au micro ! C’est fat de chez fat, ça va envoyer du martèlement de planète à grand renfort de pieds de plomb à n’en pas douter ! Le break tout en douceur grâce à une ligne de basse pure et quelques arpèges est à encore à souligner, agissant comme un intermède pour mieux relancer la soudure derrière avant de terminer de manière progressive.
Comme on parle d’intermède, « A Kindness » pourrait presque être vu sous cet angle du haut de ses deux minutes trente instrumentales, débutant dans une ambiance limite planante et atmosphérique avant que des riffs lourds et puissants, qui se ralentissent par la suite, n’ajoutent un côté pesant voire oppressif sur la fin !

Il y a un réel talent et de la créativité à revendre chez Sorcerer et « The Bell Jar » est là pour confirmer ce constat, comme pour imager de la meilleure des manières ce mariage de raison entre metal et hardcore ! C’est puissant et bigrement efficace !
« Someone Else’s Skin », titre de loin le plus long, clôt cette pépite en tout point remarquable. Malgré ses plus de sept minutes d’horloge, aucune longueur n’est à déplorer, le morceau se laissant dévorer en t’emmenant voyager au gré de ses changements de rythmes et des atmosphères lourdes et mélancoliques qu’il dégage.

Avec « Devotion », Sorcerer frappe très fort et s’affirme comme étant un groupe original qui trace son propre sillon au sein de la scène hardcore et metal en proposant un son singulier, puissant et rafraichissant ! Ces gars-là vous faire parler d’eux cette année, à n’en pas douter !
La claque de ce début de printemps et pour le coup, on se plairait à tendre l’autre joue !

Tracklist :

1. Badlands 3:58
2. The Eternal Grief 2:54
3. Devotion 2:40
4. In the Arms of Mortality 3:22
5. Fortress 4:54
6. A Kindness 2:32
7. The Bell Jar 3:06
8. Someone Else’s Skin 7:05

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