Line-up sur cet Album
Sebastian Kerlikowski - Basse, Choeurs / Matthias Scheuerer - Batterie / Martin Hochsattel - Guitares / Leo Schacht - Guitares, Choeurs / Siegfried Rudzynski - Chant.
Style:
Thrash metalDate de sortie:
16 juillet 2021Label:
Metal Blade RecordsNote du SoilChroniqueur (Metalfreak) : 9/10
On l’aura compris depuis des lustres : dès qu’un nouvel album de thrash metal, old school qui plus est, pointe le bout de son manche de guitare dans le PTMI (Paysage Thrash Metal International, en langage Metalfreakien), ma lessiveuse a tendance à applaudir du couvercle !
Et moi aussi, quelque part… Enfin, niveau couvercle, on en recause un autre jour ! L’applaudissement pour l’heure se fera des deux main en ce qui me concerne !
C’est ainsi que lorsque Metal Blade a annoncé le clip de “The immortals” sur Youyoute, n’étant pas chameau, je n’ai pas mis longtemps avant de le proposer dans notre hebd(r)omadaire sélection des vidéos du lundi.
Et dans le même temps, d’égoïstement me garder ce nouvel album de ce quintet de Teutons flingueurs pour le chroniquer, tant qu’à faire !
Et c’est que le groupe, l’air de rien, fête ses dix ans de carrière jalonnée par une démo en 2012, deux EP (Decapitron en 2013 et Skate metal punk l’année suivante), un split avec Distillator en 2018, deux albums (Watch the skies ! en 2014, Dead sun rising en 2016) avant ce Give us Life et aussi de deux changements de batteurs tout au début.
Autant dire que les mecs se connaissent par cœur, enfin, musicalement parlant du moins ! Le reste ne nous… regarde pas !
Toujours est-il qu’on se doute qu’avec une rage pareille déployée sur ces 39 minutes, ils sont en boule : quoi de plus naturel quand on sait qu’ils viennent de Berlin ?
Concrètement, si on doit donner un terme à ce qu’on entend, le premier serait “parfaite cohésion” : c’est que non seulement ça se tripote sévère le manche, chez Space Chaser, mais ça le fait avec vigueur et technique !
Et c’est ça qui est bon, serait-on tentés de dire : j’en parlais encore il y a peu avec mon pote Fred en ces termes : “Putain, chez Space Chaser, ça thrashe peut être, mais ça rocke aussi, Freddy !”… si avec une vanne pareille, je ne décroche pas le hot d’or du jeu de mot le plus pourri de 2021, je n’y comprends plus rien !
Quoiqu’il en soit, 10 ans, ça se fête : et pour une telle occasion, il fallait bien une signature sur un excellent label, composer un album de dingue et l’illustrer par des clips du même tonneau.
Et ils ne s’en cachant pas, les gaillards : « Pour notre arrivée sur Metal Blade Records, nous voulions réaliser le meilleur clip possible. Et avec beaucoup de travail et encore plus de chance, nous avons obtenu quelque chose de bien plus grand que ce dont nous aurions pu rêver. Nous avions cette idée de vidéo depuis des années, mais nous n’avons jamais pu la concrétiser. Jusqu’à aujourd’hui.
Nous avions une équipe de soixante personnes qui travaillaient pour nous. Le bruit s’est répandu dans le milieu du cinéma berlinois, et presque tout le monde était enthousiaste et voulait participer au projet. 50 costumes, 4 maquilleurs, 30 figurants, une équipe de réalisateurs, des caméramans, des éclairages professionnels – tout ce qu’il faut, nous l’avions. Deux équipes de constructeurs de décors ont travaillé sans relâche pendant une semaine avec le groupe. Nous avons construit un bar entier dans un sous-sol humide et glacial pour un total de 3 jours et nuits de tournage.
Le concept a été planifié pendant des mois, une semaine entière de préparation et deux jours pour tout assembler. Tout le monde a mis la main à la pâte et a contribué à rendre notre petit espace court. Lucas Fiederling de Peregrine Films n’a pas dormi pendant deux mois d’affilée.
Le résultat ressemble à un clip de Michael Jackson. S’il était un thrasher. De Berlin. Watch The Skies. »
Mais bon, on ne va pas se mentir : toutes les qualités du groupe ne se résument pas à un seul clip.
Loin de là : “Give us life”, on pourrait presque l’imaginer comme le chaînon manquant entre Taking over d’Overkill (qui reste pour moi le meilleur album des New-Yorkais, sans faire offense aux autres tueries qu’ils nous ont sorties depuis), Skeptics apocalypse d’Agent Steel et Spreading the diksease d’Anthrax avec une production très contemporaine qui a su conserver les influences old school de ces groupes.
Car c’est évident : outre la qualité des compositions, parfaitement équilibrées avec son lot de parties rapides alternées avec des mid tempos rageurs et d’autres carrément mosh, c’est le son qui marque d’entrée : en laissant la part belle aux guitares et mettant une basse bien claquante en évidence, on se retrouve avec un album qui ne souffre d’aucune faiblesse et qui risque bien de faire plaisir aux thrashers, à commencer par les plus difficiles.
Et pourtant, au vu de l’artwork, on ne partait pas dans l’idée qu’on allait se prendre une telle bourrasque thrash metal : à première vue, on imaginait plutôt quelque chose de bien death metal quand on voit cette sorte de Terminator en train de vérifier si Sarah Connor ne cherchait pas à se planquer dans l’arbre à squelettes servant de décor au Cause of death d’Obituary !
Bref, visiblement, Space Chaser continue de distiller un thrash metal des plus séduisants combinant science-fiction, méchants riffs saccadés et vocaux à la Bobby “Blitz” Ellworth. Quand en plus on se rend compte qu’au bout de deux écoutes successives que les refrains restent bien ancrés en tête, on se dit qu’on va se le repasser encore une fois, histoire de prolonger le plaisir.
Et le pire, c’est que c’est réussi au point de penser qu’un tel album va vite devenir incontournable.
Ce ne serait que justice.
Tracklist :
1. Remnants of Technology (3:50)
2. Juggernaut (3:52)
3. Cryoshock (4:31)
4. A.O.A. (2:49)
5. The Immortals (3:43)
6. Signals (3:21)
7. Burn Them All (4:01)
8. Give Us Life (4:14)
9. Antidote to Order (3:10)
10. Dark Descent (6:02)
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