Line-up sur cet Album
- Paul Speckmann - Chants
- Rogga Johansson - Guitares, Basse
- Kjetil Lynghaug - lead guitare
- Jon Rudin - Batterie
Style:
Death MetalDate de sortie:
22 avril 2022Label:
Emanzipation ProductionsNote du SoilChroniqueur (Antirouille) : 8,5/10
Je ne te présente pas l’emblématique Paul Speckmann, créateur et dernier membre originel de Master.
En 1991, Paul présente son premier album de Master aux côtés de Chris Mittleburn et de Bill Schmidt à Markus Staiger, le boss de Nuclear Blast, qui n’aime pas le mixage.
Paul le refait et le remixe avec Aaron Nickeas et Jim Martinelli aux instruments cette fois, et Markus le rejette aussi.
Scott Burns, que je ne te présente pas non plus, remixe la version avec Mittleburn / Schmidt qui sera acceptée. Quant à la version Nickeas / Martinelli, elle sortira, elle, sous le nom de Speckmann Project.
31 ans plus tard, Paul décide de donner un second souffle à ce projet en s’associant avec son complice Rogga Johansson, que je ne compte pas te présenter (comment ça le chroniqueur est flemmard ?) et sort ce 22 avril Fiends of Emptiness, signé par Emanzipation Productions.
Nos deux compères s’entourent de Kjetil Lynghaug qui a été guitariste au sein de Johansson & Speckmann et joue de la guitare dans Paganizer, l’un des trente projets de Rogga, et de Jon Rudin, batteur chez Wombbath. La messe est dite…
Tu vas me dire que chaque projet qui mêle les deux hommes se ressemble, et je ne pourrais pas te donner entièrement tort. On pourrait dire que chaque projet de Speckmann ressemble à du Speckmann ou chaque projet de Johansson ressemble à du Johansson, mais là, on sort un peu des sentiers battus et force est de constater que les deux hommes ont fait des efforts pour s’éloigner de leurs zones de confort habituelles.
On est d’accord que Paul ne sait pas faire autre chose que du Speckmann vocalement et on s’en rend vite compte dès les premières phrases. On reconnaît le timbre du maître aux premiers mots et il garde l’habitude de traîner sur toutes les fins de phrases son sempiternel et nonchalant « yeaaaaah », ou « nyeaaah » ou « ryeaaaaah ». Bref, autant de « Yeaaah » qu’il y a de consonnes.
Mais, par ce qu’il y a un « mais », notre poids lourd du death metal va jouer avec une tessiture vocale qu’on ne lui connait que peu. Il va ainsi moduler sa voix au gré des mélodies ou encore parler de sa voix claire ordinaire et même nous épargner quelques « Yeaaaah » de fin de phrases, si si. Paul modernise son death, lui qui est le précurseur de ce qu’on appelle aujourd’hui le death metal old school.
Même musicalement Rogga nous l’a fait différemment. Exit les riffs du suédois boulimique, reconnaissables entre mille, et place à du neuf avec des riffs incisifs et acérés à te lamer la face, une rythmique assassine qui ne laissera aucun répit pour tes cervicales, et des solos certes courts, mais à la limite du démonstratif. Bon, le reste est, tu l’imagines, accordé bas et saturé un peu à la Paganizer mais bon, Rogga maîtrise encore une fois le sujet, ce qui n’est pas surprenant.
La batterie ne s’emballe pas, tout sera joué sur un tempo soutenu mais pas dans la rapidité maladive. Un mid aux bras bien musclés, certes, mais qui ne défiera pas les bpm.
Le travail à la guitare est bien mis en avant et quand tu crois que la redondance arrive, il est vrai que certains titres souffrent de similitude, quelque chose vient la casser comme un break inattendu, la voix de Paul plus fluide, un solo qui sort d’on ne sait où.
On n’apprend pas à Rogga les combines, il les connait et t’évitera l’ennui.
Speckmann Project n’est pas un énième projet du duo Speckmann / Johansson. Les deux artistes ont fait de Fiends of Emptiness un album un peu plus moderne qu’à l’accoutumée, agréable à écouter et on espère une suite assez proche cette fois.
Tracklist :
1. Absolute Power
2. Indifferent
3. A Sick Carnival
4. Destroy The Weak
5. The Stall
6. The Corporate Twisted Control
7. Fiends Of Emptiness
8. The Victims In Silence They Lay
9. The So-Called Tyrants
10. A Diabolical Sense Of Proportions
11. Canceled
12. Then The Calm Before The Storm
13. Through Darkness
Laissez un commentaire