Note du SoilChroniqueur (Metalfreak) : 7,5/10

Une fois n’est pas coutume, je vais faire un peu d’histoire personnelle.
Au début des années 80, lors de mes années collège, le simple fait d’être un “hardos” nourrissait à la fois des amitiés formidables avec les copains qui aimaient la même musique, mais aussi tout un tas de moqueries, quolibets, insultes ou autres tentatives de harcèlement de la part de ceux qui en étaient réfractaires.
Et ce n’est rien que d’affirmer que ça forge un caractère !
L’adolescence, c’est aussi la période où on donne des surnoms à tout et surtout à tout le monde.
Grand fan de Motörhead assumé, tant par les cassettes qui s’usaient dans mon walkman, que par les t-shirts que je portais, on a eu vite fait de m’en trouver un. Facile, j’adorais le speed metal, et un titre de la bande à Lemmy, sur “Iron fist” (1982) était “Speedfreak”.
Du coup, les copains n’ont pas eu de mal à m’affubler de ce surnom, mais le côté “personne addicte à des drogues rapides, particulièrement les amphétamines” me dérangeait un peu. Non que j’étais le mec le plus clean de la planète (ceux qui m’ont connu risquent de loler très fort en lisant ces lignes), mais… non, pas moyen !
C’est petit à petit, tout naturellement, qu’on a admis que j’étais une “personne addicte à des musiques rapides, particulièrement le metal”, c’est ainsi qu’est né ce pseudo que je garde toujours précieusement. Mon amphétamine à moi, c’est cette musique depuis l’enfance.

C’est surtout par curiosité, à prime abord, que je me suis penché sur ce groupe Speedfreak, comme pour me rappeler d’anciens souvenirs pas si désagréables que ça, d’une époque à laquelle je reste, à quasiment tous niveaux, particulièrement nostalgique.
Speedfreak, c’est une formation mexicaine fondée en 2022 et articulée autour de quelques musiciens qui ont déjà pas mal de bouteille de par leur appartenance à, pour certains, bon nombre d’autres formations.
Ainsi, le chanteur Fernando Maldonado (The Mind Is a Terrible Thing to Taste, ex-Hell on Earth, ex-Iron Force, ex-Disorder, ex-Syneidesis), le batteur Daniel « Scar » Hernàndez (The Mind Is a Terrible Thing to Taste, ex-F.B.O.T., ex-Atrox), le bassiste Many (ex-Darkhole, ex-F.B.O.T.) ainsi que les guitaristes Gerardo « Riffman » Arce et Dave Villanueva (Hell’s Terror, Luziard, Habemus) se sont regroupés pour ce projet alliant speed et black metal.

Et si on regarde bien, tout ce que propose Speedfreak est déjà dans le nom du groupe et dans le titre de l’album. Déjà, ça ne hume pas la grande originalité mais ça, on s’en contrefout !
Une fois l’intro passée, le groupe rentre directement dans le vif du sujet : “speed”, “rock ‘n’ roll”, “alcool”, “bikers”, “satanisme”, “noirceur”, “violence”.
Tous les poncifs du genre sont là : il n’y a pas mensonge sur la merchandise : ces mecs aiment les premiers Venom, le Motörhead de la grande époque, le Bathory des débuts, le speed metal des mid eighties, et le côté black n’ roll à la façon des Midnight ou Hellripper.
Mieux que ça, régulièrement, de par le riffing des gratteux et par le chant de Fernando Maldonado, on se rappelle du fameux “Nightmare theatre” (1985) des cultissimes Exorcist (chronique >> ici <<).

Alors non, on ne criera pas au génie ni à l’innovation, Speedfreak, comme beaucoup de groupes Sud Américains de la même famille, se cantonne dans un registre et une attitude directement sortie des mid eighties, lorsque le genre nous balançait des albums d’une furie et d’une urgence totales, sans calcul ni compromission.
On l’aura compris, Speedfreak et son “Hellspeed rock ‘n’ roll” est comme un vent de fraicheur dans une époque où tout se doit d’être produit avec le son le plus énorme possible.
Ces Mexicains se branlent de tout ça à s’en fissurer les bracelets cloutés et nous distillent un speed / black metal des plus roots et des plus passéistes.

Tant mieux !

Tracklist :

1. Intro (It’s Getting Closer…) (1:39)
2. Born to Be Evil (4:41)
3. Carnage Unleashed (4:26)
4. Speedfreak (4:30)
5. Bloodlust (3:41)
6. Midnight Freaks (3:56)
7. Bastardizer (3:26)
8. Son of Man Collapse (4:30)
9. Hellspeed Rock n’ Roll (4:08)

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