Note du SoilChroniqueur (Metalfreak) : 8/10

C’est fou comme certaines musiques sont capables de réduire tant les distances que le temps. Lorsqu’on écoute les titres du deuxième album des grecs de Speedrush, on a la sensation de retourner dans l’Allemagne des mid eighties tant ce “Division mortality” nous ramène du temps des premiers Sodom, Destruction et surtout Kreator ! On ne va pas se mentir, l’affiliation est directe. Formé en 2005, Speedrush nous distille un speed / thrash metal des plus efficaces. Leur premier album, “Endless war” (2016) posait déjà des bases très solides d’une musique infernale très axée sur les Teutons Flingueurs cités ci-dessus. Ce “Division mortality” ne fait qu’enfoncer plus profondément le clou. Moins intense mais pas moins thrash, ce nouveau jet ravira les adorateurs du thrash metal façon Deutsche Qualität de “dans l’temps” ! Et bon, un petit coup d’œil sur le line up permet de dire que ce n’est pas à eux qu’on va donner des leçons de thrash metal ! La formation est quand même articulée autour de membres de Nightbreed, Released Anger, Mental Assault, Exarsis et a compté des ex-Suicidal Angels (Thanos Athanasopoulos) ou un certain Nick “Booze” Samios au CV exponentiel. Autant dire que, chez Speedrush, ça sait tenir du riff de tueur et tenir une rythmique soutenue !

Et puis, ce n’est pas faire injure à Speedrush que d’affirmer qu’ils ont très bien écouté Kreator : déjà par le timbre de voix de Nik Beer qui ressemble comme deux gouttes de bière à celui de Mille Petrozza, mais aussi par certains passages. C’est fou comme l’intro de “Sons of thunder” propose un plan nous ramenant directement au final d’un certain “Tormentor” de l’album “Endless pain” (1983). Niveau riffs, on se rapprocherait un peu plus du Destruction de la période “Sentence of death” / “Infernal overkill”. Neuf titres, 41 minutes, et l’intensité ne diminue pas. Mieux que ça, ils sont capables de nous sortir du titre on ne peut plus efficace en matière de thrash metal ! Et vas-y que je te mets du speed metal tout le long et que je n’hésite pas à incorporer quelques relents bien black metal dans le lot, histoire de renforcer un petit côté “evil” pas dégueu du tout ! Ah ça, les amateurs de headbanging effréné n’ont pas fini de prendre des rendez-vous chez leur kiné ou chez leur osthéo préféré tant leurs cervicales vont souffrir !

Difficile de sortir un titre par rapport à un autre. Chacun apporte sa pierre à cet album qui se veut, certes homogène, mais suffisamment intense et bourré de changements de rythme (sans parler des soli impeccables) pour ne pas s’ennuyer, ne serait-ce qu’une minute. L’album commence et termine par un instrumental bien appuyé qui met tout le monde d’accord. Entre les deux, c’est un festival de décibels, de cavalcades de riffs et d’agressivité tout azimuts ! Difficile de rester de marbre à l’écoute de petits brûlots comme “Ride with death”, “Feeding the carnivores”, “Sons of thunder”, l’exponentiel “Iron wisdom” et surtout le long et impitoyable “Beyond the vortex” qui me fait ressentir les mêmes émois qu’un certain “’Black death” de Destruction.

Un très bel album de speed / thrash metal à classer entre “Infernal overkill” et “Pleasure to kill”, rien que ça ! Je ne sais pas vous, mais moi, des claques comme celle-là, j’en redemande !

Tracklist :

1. Division Mortality (Intro) (3:15)
2. Ride with Death (4:36)
3. Feeding the Carnivores (5:28)
4. Sons of Thunder (5:06)
5. Blood Legacy (4:12)
6. Divine Damnation (4:14)
7. Iron Wisdom (5:19)
8. Beyond the Vortex (6:33)
9. Fade to Flames (2:39)

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