Line-up sur cet Album
kl.K. - Chant, Batterie, Samples, Programmations / Hth - Chant, Guitares, Basse, Samples, Programmations.
Style:
Black Metal IndustrielDate de sortie:
29 janvier 2016Label:
Agonia RecordsNote du SoilChroniqueur (Metalfreak) : 9/10
Là, on tient quelque chose d’exceptionnel !
On savait déjà que Spektr, duo parisien qui sévit depuis 2000 et qui nous a déjà sorti trois albums (« Et fugit intera fugit irreparabile Tempus » en 2004, « Near death experience » en 2006 et « Cypher » en 2013) et un EP (« Cypher » en 2007), était capable de nous envoyer aux confins de la brutalité en matière de black metal industriel dans sa version la plus barrée qui soit, mais ce « The art to disappear » nous met carrément le cul par terre !
Clairement, on se pose la question : et si 2016 était l’année de Spektr ?
Parce que là, pour le coup, on se prend une sacrée mornifle au coin de la figure !
Pour ceux qui ont déjà pu poser une oreille sur un de leurs albums, ils ont déjà pu s’apercevoir que le duo savait combiner ou alterner selon le cas des ambiances bruitistes et oppressantes avec des passages musicaux d’une sauvagerie incroyable, tout ça avec une facilité déconcertante.
Avec « The art to disappear », ils enfoncent le clou encore plus loin.
En quarante minutes chrono, ils arrivent à nous pousser dans nos derniers retranchements en nous faisant passer par toutes sortes d’émotions contradictoires.
L’album débute par une intro à l’ambiance morbide, une voix criarde chuchotant « Again » à l’envi, comme pour nous annoncer que la suite allait ni plus ni moins être la bande sonore de notre pire cauchemar.
Et ce n’est rien de le dire : « Through the darkness of the future past » nous martèle des rythmiques dissonantes sur fond de samples bruitistes purement industriels.
Et lorsque les riffs arrivent, mystérieux, suraigus, lancinants, on garde les yeux ouverts histoire d’anticiper une rencontre avec un quelconque ectoplasme… Quelques passages à la limite du thrash déboulent sans crier gare avant de laisser la place à cette musique aussi inquiétante que dissonante.
Et comme pour achever de nous laisser dans nos peurs les plus intimes, voilà qu’un autre interlude oppressant, « Kill again », vient nous démontrer que le cauchemar est loin d’être terminé.
Enchaîné sans la moindre transition, « From the terrifying to the fascinating » déboule sans crier gare avec un black metal intense sur une rythmique thrash des plus frénétiques !
Spektr a cette faculté de passer d’un extrême à l’autre sans crier gare : pendant deux minutes et demie, on a ce martèlement intensif qui nous torpille les oreilles pour notre plus grand plaisir masochiste avant de passer sur un passage industriel à grand coup de percussions et de sons dissonants pour une atmosphère lourde et oppressante dignes des plus terrifiants passages de harsh indus, le tout martyrisé par une batterie épileptique. Et au bout de deux minutes, on revient au passage brutal du début et ce, jusqu’à la fin du morceau.
« That day will definitely come » est purement impressionnant !
Là, on côtoie des sommets !
Spektr nous a déjà gratifiés de bien des plaisirs musicaux dans sa carrière de quinze ans déjà mais là, on frôle l’excellence !
Pendant huit minutes, on alterne entre des passages bruitistes et une musique on ne peut plus martiale, entrecoupée par des accords à nouveau d’une intensité extrême avant un final dans une sorte de calme précaire.
Spektr nous fascine, nous ravit à chaque instant et la suite ne va pas nous donner tort !
C’est après un interlude bruitiste « Sonor mystica » que « Your flesh is a relic » nous explose les tympans par un morceau de black metal plus basique mais d’une efficacité incroyable, avant de nous prendre à contre-pied avec une deuxième partie aux sonorité industrielles particulièrement inquiétantes pour arriver tranquillement au non moins flippant « The only one here », annonciateur du titre éponyme s’étirant sur presque onze minutes.
Et là, Spektr nous offre un condensé de tout son potentiel créatif dans un premier temps passage à la batterie, digne d’un jazz cauchemardesque, aux dissonances une nouvelles fois étranges.
Ensuite, on repasse sur un black metal sauvage avant de revenir sur des passages plus calmes mais tout aussi cauchemardesques avec quelques voix inquiétantes, pour revenir à nouveau vers une musique plus brutale… Et le morceau finira comme il avait commencé avec une longue partie à la batterie.
A noter que le chant n’est quasiment pas présent dans l’ensemble de l’album : seules quelques voix samplées passent par ci par là histoire d’illustrer un rien la musique de Spektr.
Alors oui, avec ce « The art to disappear », le duo parisien nous signe une œuvre d’une beauté absolue, inquiétante à souhait, qui ravira tous les fans de l’entité Spektr.
Indispensable !
Tracklist :
1. Again (0:29)
2. Through the Darkness of Future Past (5:26)
3. Kill Again (0:50)
4. From the Terrifying to the Fascinating (6:46)
5. That Day Will Definitely Come (8:02)
6. Soror Mystica (2:08)
7. Your Flesh Is a Relic (3:10)
8. The Only One Here (1:45)
9. The Art to Disappear (10:43)
Laissez un commentaire