Start of the End – Best of the End
Line-up sur cet Album
Olivier : basse David : batterie Yannick : guitare Fred : guitare, chant Miguel : chant Pierre : guitare/basse
Style:
Death MetalDate de sortie:
07 novembre 2018Label:
AutoproductionNote du SoilChroniqueur (Quantum) : 8,5/10
“Ecrire n’est pas une vocation, mais un désir ferme de provocation.” Georges Raby
(Attention, nouvelle introduction barbante. Zola et son « Assomoir » ont déteint sur moi…)
Depuis que je baigne dans le milieu musical, je me suis forgé une conviction : la musique et la provocation vont clairement de pair. Pas tout le temps mais quand vous explorez de grands horizons musicaux, vous tombez systématiquement sur des groupes qui jouent la carte maîtresse de la provocation. Vous ajoutez à cela la contextualisation, selon les époques des dits groupes, et vous obtenez la censure ou le procès d’intention. Prenez l’exemple très connu de Twisted Sister : obligé de témoigner, par le biais de Dee Snider, devant le Sénat en 1985 pour se justifier devant les attaques des partis conservateurs et de certains parents qui s’offusquaient pour leurs enfants. Je pense que, si on se penchait sur la question, les exemples viendraient à la pelle. Pour ma part, je suis tombé sur une perle rare. Le genre de CD qui ne laisse pas indifférent et qui suscite soit l’indignation, soit qui déboîte quelques côtes aux amateurs d’humour noir et de provocation. Voici donc devant vos yeux et oreilles ébahis, le groupe « fantôme » de Soil Chronicles, celui qui rendrait jaloux Casper et Poltergeist : Start of the End !
Pourquoi je parle de fantôme? Parce que le CD est sorti en 2018 et que, jusqu’à aujourd’hui, il m’a été impossible de retrouver une trace du groupe. Que ce soit sur Facebook, sur Bandcamp, sur Encyclopaedia Metallum, aucun site ne faisait référence au CD et parfois même au groupe. Comme si j’étais allé le chercher dans les bas-fonds des fosses océaniques les plus profondes. Et puis, un jour, au hasard de mes recherches, MIRACLE ! Le groupe de Cambrai a (re)fait surface pour mon plus grand plaisir. Nos Ch’tits existent pourtant depuis 2001 ! Le temps pour le quintet de bourricots de sortir deux démos, un EP et deux albums en comptant celui-ci. Le groupe a bien pris son temps puisque le premier album est sorti en 2008, et ce dernier en 2018. Dix années pour pondre un autre skeud, on espère qu’il est de qualité n’est-ce-pas ? (Bon il s’est avéré que, vu l’actualité de leur page Facebook, je suis officiellement un piètre Sherlock Holmes… Mille excuses à eux !)
Au premier regard, on n’est pas convaincu que la qualité soit le point fort du CD, mais plutôt un goût très très très prononcé pour la provocation. C’est le moins que l’on puisse dire ! S’il n’y avait que la couverture de la jaquette avec cette femme plantureuse et à moitié dévêtue, entourée de beaux mâles tout en muscles avec une érection à peine dissimulée pour le gugusse de droite (avec le pantalon rouge), dont on devine qu’ils ne sont pas là pour enfiler des perles… Mais non ! L’intérieur est tout aussi folklorique ! On a Trump et son lot de playmates, un enfant-soldat qui fume une cigarette avec sa kalachnikov en bandoulière, et le quatrième de couverture est le cardinal Barbarin qu’on ne présente plus (vous savez, le salaud qui a couvert des actes pédophiles dans son diocèse ?). Donc, pas besoin d’en dire plus pour montrer à quel point Start of the End adore la provocation. On reviendra plus tard sur le nom des morceaux d’ailleurs. La seule chose que je n’ai pas su comprendre est l’utilisation de la couleur rouge comme un contraste sur les photos : est-ce pour le sang versé et sa symbolique ? Ou tout bêtement comme ça ?
En tout cas, quand je vous expliquais que jouer la carte de la provocation est une grosse prise de risque, et si cela me plaît beaucoup, je ne suis pas certain que ce soit au goût de tout le monde. A voir…
Je vous l’annonce tout de go : la musique proposée ici, c’est du méga lourd ! Aucune fioriture possible, c’est tout sauf subtil. Du bon gros death metal old school, bourrin au possible, gras comme les cheveux de Philippe Katherine passés à l’essoreuse à salade ! Baissez vos basses fréquences les copains / copines, parce que vous allez bousiller vos hauts parleurs à la longue. Cela faisait bien longtemps que je n’avais pas autant pris mon pied, et même les deux, sur du death metal old school.
A la première écoute, je n’ai pas su vraiment pourquoi d’ailleurs, cela fait certainement partie des mystères de la musique : vous pouvez vous emmerder sec sur un CD de Cannibal Corpse, et vous retrouver avec un priapisme monstrueux sur un CD sorti de nulle part !
Bizarrement le premier morceau qui m’a fait cet effet d’extase est le deuxième appelé « Germanwings Breakdown (RIP Andreas) » alors qu’habituellement je ne suis pas très breakdown justement. Mais là, la lourdeur associée rend le tout très digeste. Le premier morceau avec son introduction assez simple ne m’a pas laissé un grand souvenir. Mais il n’était que les prémices de la grandeur ! Parce que les autres morceaux sont… obèses. Voilà, c’est ça ! Obèses ! Une boulimie de violence et de lourdeur qui s’ajoute aux dégueulis et aux relents gastriques du / des chanteur(s).
Après, j’ai rabâché un bon nombre de fois l’importance du côté provoc’. Ici, il y a un avantage : le chant est tellement peu « technique » que, limite, comme on ne comprend pas les paroles (sauf quelques exceptions), elles pourraient passer totalement inaperçue. Hormis… Quand on lit le nom des morceaux. « Legitimate Strangulation (Good Luck Jonathann) » (Daval pour les incultes) ; « Hyper Casher » ; « Why Pedophils don’t use Condoms? » ; « Salafist Fucking » ; etc. Là, comment vous dire ?… Je vais organiser un sondage tiens ! Ceux qui trouvent que c’est scandaleux, vous mettez un émoticône « pas content » ; ceux qui trouvent que c’est à mourir de rire vous mettez un pouce bleu ! Allons-y !
Moi je mets un pouce bleu mais avec beaucoup de recul quand-même… Si je partage certaines convictions à peine planquées, comme sur les hommes d’Eglise, il n’en demeure pas moins que c’est à prendre avec des pincettes.
Je vais malgré tout vous mettre une liste de mes morceaux préférés car il y en a : mon premier est « Why Pedophils don’t use Condoms ? » car c’est, à mon sens, le morceau le plus lourd avec ses blasts ravageurs et son introduction où un prêtre fait sa prière (d’ailleurs le démarrage du morceau après intro peut faire sursauter puisqu’il arrive d’un coup). Le deuxième est « Legitimate Strangulation » car c’est le morceau où il n’y pratiquement pas de « pauses », tout s’enchaîne à un rythme effréné et il est bien lourd aussi. Et le dernier est pour moi « Germanwings Breakdown » pour les raisons que j’ai évoquées plus haut.
Musicalement, je ne trouve qu’un défaut, et j’ai bien envie de dire qu’il est quand-même non négligeable : la voix scream. Elle est horrible, franchement. On dirait un enchaînement d’aboiements, de « uah-uah-uah » comme disait feu mon grand-père quand il parlait des chiens. Et loin de me rappeler ce beau souvenir, c’est plutôt un défaut qui a bien parasité la vision sympathique que j’avais de leur musique. Si vous pouviez gommer cette toux grasse de vos morceaux, ce serait fort cavalier de votre part les gars ! Ou alors, prenez un Mucomyst…
Je suis super content de boucler cette chronique car, comme je disais à mon chef (NdMetalfreak : euh… où ça un chef ?), j’étais tiraillé car j’aime beaucoup « Best of The End » et je ne trouvais aucune trace du groupe. Je suis allé jusqu’à contacter l’ancien label par mail et qui ne m’a pas répondu… Aujourd’hui c’est chose faite et je vais enfin pouvoir ranger le CD dans mes étagères et lui donner la place qu’il mérite : celui de mes belles découvertes et celui des CDs que je me mets souvent dans la voiture pour mes longs trajets. C’est un CD qui donne la pêche, qui est lourdingue au possible et qui prend le gros risque de choquer les auditeurs par son sens exagéré de la provocation. Il suffirait d’enlever ce chant scream dégueulasse pour donner une réputation méritée à Start of the End et son deuxième album ! Ce serait bien qu’une association de la région Rhône-Alpes donne sa chance à nos Ch’tits, pour que je puisse kiffer et me défouler en concert avec eux !
Et je n’aurais qu’une chose à dire pour le mot de la fin, tout droit tiré de l’hydrocéphalie de mon patron vénéré : ne pas le chroniquer aurait été une bêtise… de Cambrai (NdMetalfreak : où sont mes royalties ???« ).
Tracklist :
1. Grab’em All
2. Germanwings Breakdown (RIP Andreas)
3. Captagon Roadtrip
4. Legitimate Strangulation (Good Luck Jonathann)
5. Hyp€r Casher
6. Why Pedophils don’t use Condoms?
7. Salafist Fucking
8. Ku Klux Klan Gang Bang
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