Note du Soilchroniqueur (Willhelm von Graffenberg) : 8/10

Ah la la… Dire qu’on a raté la fin du monde le 21 décembre 2012… Rassurez-vous, pour les déçus : une prochaine séance est prévue courant octobre de cette année ! Quoiqu’il en soit, ce n’est pas une des manières évoquées dans 7 Ways to die, deuxième EP du quintette corrézien Stillborn Slave.

On est bien impuissant face à la mort, au deuil, à l’apocalypse, au destin, celui qu’on se crée ou non. Le Melodic Hardcore teinté de Metalcore par moments (et de Death mélo scandinave également dans les arrangements et harmonies) des sept titres qui ornent cet EP fait quant à lui dans la puissance et la lourdeur, le tout en étant franchement bien mixé (même si j’émets une petite réserve – et pas que dans mon abri anti-nucléaire – sur le son de la caisse claire, mais je sais que c’est aussi lié au genre). On pense assez rapidement à des noms comme Lamb of God, All that remains ou Heaven shall burn : c’est clair et efficace et donne envie de mettre un coup de boule à la fatalité – enfin si elle était personnifiée. Et comme spécifié dans « melodic », le groupe ne fait pas que dans la bourrinitude et le gros son… non, je retire : C’EST du gros son, mais cela n’empêche nullement les Brivistes d’y intégrer de la mélodie, et chaque instrument a sa place, sans accroc, que ce soit la double-pédale de la batterie et les tremolos de guitare sur le binaire/ternaire « Fallen Empire » comme la pesanteur et le groove de la basse sur le syncopé « Friends ». Les guitares alternent également les rôles de soliste et de rythmique sans faillir dans l’un ou l’autre cas. Toute puissante soit la voix, j’avoue y être un peu réticent pour raison d’une harmonique aiguë qui me défrise les poils qui poussent dans mon canal auditif ; ceci ne gênera en rien le bouffeur de gros volume sonore et de grosse baffe donnée avec une grosse main calleuse dans la face de l’auditeur qui apprécierait ce genre de fessée sonore… mais sur la joue, la grosse main qui te tape sur l’épaule pour te rappeler tes conneries, celles que tu dois payer, ou qui te met la gifle que la vie nous met tous à un moment ou un autre… Je n’ose imaginer les dégâts que pourrait produire cette même main sur scène… Ceci étant, cette main aussi, celle du chanteur Kronar, a à son actif la finesse de l’artwork bien foutu de cet EP.

Remarquez, en y réfléchissant, « End of Everything » pourrait bien évoquer la fin du monde, mais vu le niveau de compréhensibilité du texte, le chanteur pourrait faire la liste exhaustive de tous les astéroïdes qui nous foncent dessus que je n’y entraverais que dalle… Mais le presskit annonçant que les paroles traitent, du « vécu personnel de chaque membres, son enfance, les rencontres, les blessures du passé », je vais devoir le croire sur parole… un peu comme l’énième annonce de la Grande Extinction…

Un EP qui déboite pas mal, il faut l’admettre (malgré un petit relâchement, tant sur la guitare rythmique que la batterie sur le dernier morceau, « You stand alone »), et il serait con de ne pas en profiter avant d’y passer, tôt ou tard, que ce soit dans quelques années d’un cancer ou demain d’un banal accident de tricycle – surtout si un pantin est assis dessus et vous demande de jouer à un jeu…

A écouter en se rappelant qu’on a passé le point de non-retour écologique et que… bah, je vous laisse savourer les deux prochaines décennies en lisant cette chronique sur votre I-Phone 36 qu’il aura absolument fallu acquérir, même si la pollution engendrée par cette nécessité n’a fait que nous pousser plus irrémédiablement vers notre disparition.

Tracklist:
1. Two Worlds (3:54)
2. Friends (3:50)
3. Fallen Empire (4:31)
4. End of everything (2:24)
5. I spit on your Grave (4:04)
6. When Sheeps become Lions (4:48)
7. You stand alone (4:20)

Facebook: https://www.facebook.com/STILLBORN.SLAVE.OFFICIAL/
Deezer: http://www.deezer.com/artist/3104901
Bandcamp: https://stillbornslave.bandcamp.com/releases
Youtube: https://www.youtube.com/user/StillbornSlave1