Line-up sur cet Album
- Argyris Kyriakos: Batterie
- Nick McAdasis : Guitare & Chant
- Ilias Katsampalos : Guitare & Chant
- Fanis Tsougrianis : Basse
Style:
Heavy progDate de sortie:
février 2015Label:
M&O MusicNote du SoilChroniqueur (Katar) : 9/10
Une petite virée du côté de la Grèce, ça vous tente ? Non pas pour aller visiter de vieilles ruines décrépites avec quelques milliers d’autres touristes, mais plutôt pour aller à la rencontre de Stonebringer, quatuor grec de son état qui a sorti son second album (Those Winds) en début d’année.
Stonebringer, c’est quoi comme style ? Rien de compliqué en soit. Le groupe joue une partition qui oscille entre le heavy et le prog, un truc qui vous prend aux tripes et qui procure plusieurs frissons de plaisir à l’écoute. Bon, en fait, si c’était aussi simple que cela, je prendrai mon pied à chaque album de chaque groupe qui fait du heavy prog. Du coup, pour plus de détail, je vous invite à lire la suite.
Si vous êtes adepte de thrash ou de hardcore, cet album risque d’avoir le même effet sur vous que de pisser dans un violon. Par contre, si votre cœur bat pour le heavy prog, alors prenez le temps de vous arrêter sur cette petite pépite de chez M&O Music qui contient 9 morceaux enivrants et envoutants.
« Those Winds » est une invitation à la transe, au voyage. Et comme tout voyage initiatique dans des contrées lointaines et mystérieuses, ne vous attendez pas à être préservés. Vous plongez directement en immersion dans un monde sans cesse en mouvement.
Que ce soit au niveau des parties musicales ou du chant, c’est comme si vous étiez portés par les 4 vents, sans cesse balloter dans une direction ou une autre. Et pourtant, rien d’inconfortable là dedans, au contraire… la chute libre ne dure jamais longtemps et il y a toujours une branche à laquelle se raccrocher pour mieux reprendre son envol.
Cela démarre avec plus de 7 minutes de voyage sur le terrible « Rubin« . Un chant puissant doublé de chœurs mélodieux sur une partition qui change régulièrement de rythme. Pas d’effets de styles sur les guitares, c’est de l’incisif efficace et sans fioriture avec une batterie toujours en appuie du chant, des chœurs et des autres instruments.
« Flesh & Bones » poursuit sur la lancé avec une partition sans cesse en mouvement… Le chant semble primitif et sauvage par moment. Il entre en contraste avec l’aspect musical, tout en le mettant aussi bien en valeur.
« The Poet of Gold » marque un chant plus posé et harmonieux au départ… mais c’est bien sa seule concession aux deux précédents morceaux.
La musique me fait l’effet d’une partie de rodéo, à essayer de rester bien en place sur un cheval sauvage sans rien avoir d’autre pour se cramponner que la force de mes jambes et le sens de l’équilibre.
« Stonebringer« , titre au nom du groupe… Criant, percutant, vif et pénétrant. What else ? C’est déjà bien ainsi, et ça prend littéralement aux tripes.
« Pan » sonne comme un petit air folk sur les premières secondes avant de laisser parler la poudre avec une partition musicale vive et incisive. Le chant et les arrangements sur des effets de voix limites fantomatiques sont assez envoûtant ! La combinaison « ballade » et parties incisives est savoureuse et planante.
« Dead Kid’s Blues« . Dur de résumer ce titre. Le rythme sans cesse changeant se retrouve aussi dans le chant… Puissant, mélodieux, vif et déroutant. Un des titres les plus prolifiques au niveau des textes.
« Vrahnas« . Titre atomique en puissance. Oui, je sais, c’est limite pompeux comme qualificatif, et pourtant ce morceau me fait l’effet d’un bon uppercut. Il démarre tranquillement à la façon d’une incantation chantée sur plus d’une minute avant de laisser place aux riffs des guitares. Puis c’est le mélange des deux qui prend le relais et me transporte au loin avant un break limite chamanique mis en évidence par des riffs courts associés à un martellement court et précis de fûts !
« Depression« . Une pause douceur ? Une ballade à la sauce Stonebringer ? Ok, mais juste le temps d’une petite minute introductive car après, place au choses sérieuses sur cet avant dernier morceau de l’album. Toujours sur ce mode courant alternatif, tant au niveau des partitions musicales que du chant. Ce titre est une petite merveille qui me permet de voyager bien haut, bien loin. Une impression de survoler des contrées étrangères, désolées, hostiles…apocalyptiques avant un retour tout en douceur en terrain connu.
« Emerald« , dernier titre de l’album. Morceau qui démarre tout en douceur, avec une batterie en arrière plan, des notes de guitare somme toute assez claires…puis une impression d’électrisation de l’ensemble pour une légère montée en puissance associée au chant. Le tout est harmonieux et équilibré, parfois flottant comme une légère brise de vent. Cela sonne comme une fin de voyage initiatique, avec un retour programmé à la réalité du moment… Mais est-ce bien cela ou une façon de nous immerger encore plus loin dans le rêve ?
« Those Winds » est un album qui ne laisse pas indifférent, loin de là. Il me semble construit comme un parcours initiatique, un support pour parcourir des contrées hostiles, délabrées… qui datent d’avant notre présence ou qui suivent le carnage réalisé par notre espèce.
Ce qui est certain, c’est que le silence qui s’impose à moi à la fin de l’écoute de l’album est plus que pesant, et ce silence m’incite à passer en mode replay afin de m’évader de nouveau.
Tracklist :
1/ Rubin
2/ Flesh & Bones
3/ The Poet of Gold
4/ Stonebringer
5/ Pan
6/ Dead Kid’s Blues
7/ Vrahnas
8/ Depression (Offered To Carry Us)
9/ Emerald
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