Line-up sur cet Album
- Romain N. (Chant)
- Johan S. (Guitare)
- Duran B. (Guitare)
- Manuel B. (Basse)
- Samuel J. (Batterie)
Style:
Black/Death mélodiqueDate de sortie:
25 Mai 2018Label:
Non Serviam RecordsNote du SoilChroniqueur (Quantum) : 9/10
Si chaque chroniqueur devait tenir à jour un passeport musical, le mien serait bardé de coups de tampon suisse. En effet, après Kaatarakt, Xaon, Voice of Ruin et j’en passe, me voici de retour en terre helvétique pour découvrir un nouvel horizon musical, et pas des moindres !
Stortregn, groupe que j’ai l’honneur de suivre depuis ses débuts et dont je suis un grand admirateur pour sa musique de Black Metal mélodique aux accents mystérieux et malsains, nous gratifie d’un nouvel album intitulé Emptiness fills the Void. J’espère qu’il tiendra autant de promesses que les précédents opus que je considère, à titre personnel, comme d’excellents albums ! A priori, je n’ai pas de raison d’être déçu donc c’est avec un plaisir non dissimulé que je me jette sur ce CD.
Ce qui est assez marquant chez Stortregn, c’est cette capacité de proposer des pochettes d’album aussi similaires les unes que les autres, jusqu’à pousser le vice à jouer simplement sur des couleurs selon les concepts ! Celle d’Evocation of Light baigne dans une couleur bleu nuit, pour Singularity, dans des tons pourpre clair, et enfin nous avons Emptiness Fills the Void en vert. Donc la question demeure : à quand un album jaune ? Le tout restant sur des thématiques de paysages assez lugubres, des habitations par-ci par-là, etc.
Non je plaisante bien entendu. En tout cas, l’artwork est vraiment bien fait. Toutefois (et c’est le seul petit point noir que je note chez eux depuis les débuts), on ne voit pas réellement de cohérence entre les concepts de chaque album, les titres et les artworks, sauf « Evocation of Light » qui proposait quelque chose de coercitif, les deux derniers manquant de logique. Ou alors, il y a un sens caché, du genre bien bien enfoui, suffisamment subjectif pour ne pas être concerné. Mais si on reste stricto facto sur le graphisme, il est vraiment réussi avec cette espèce d’antichambre de l’Enfer souterrain.
En ce qui concerne la musique, c’est tout simplement magique ! Mais « magique » à la Stortregn. On retrouve effectivement la même musique, c’est à dire un Black mélodique puissant dans le sens des émotions ressenties, entrecoupé de passages acoustiques magnifiques, de chant scream et guttural par moment et, comme souvent, un morceau entièrement acoustique au milieu. La batterie de Sam est toujours une machine à blast, avec des balles à AK-47 d’une précision folle. Les instruments à cordes se superposent parfaitement dans des parties mélodiques aussi techniques que puissantes. Et le chant qui résonne comme un appel à la souffrance et à la désolation. Du grand grand Black Metal mélodique !
Alors, moi qui suis un fervent défenseur des groupes qui évoluent, qui font grandir leur musique jusqu’à, parfois, faire un virage à cent quatre-vingt degrés, là on peut dire que c’est l’exception qui fait écrouler tout ce en quoi je crois ! Nos Suisses n’ont pratiquement pas varié leur ligne artistique et, pourtant, c’est toujours aussi jouissif ! Quand je parle de « magie », on la trouve notamment dans ce don de proposer des morceaux à plusieurs riffs différents (il y aura peu de refrain par exemple) mais qui sont dans une alchimie quasi parfaite. Et que dire des coupures acoustiques…? Juste une guitare sèche et vous avez le sentiment d’être transporté dans un décor onirique. D’ailleurs, je vais paraitre assez étrange, je sais, mais certains morceaux de ce type (notamment dans « Evocation of Light ») m’ont fait imaginer une jolie fontaine avec une muse jouant de la lyre assise au bord de l’eau ! Bon, désolé les gars, ce n’est pas très Black Metal tout ça, mais les voies de l’imaginaire sont impénétrables…
[NdC : « la drogue, c’est mal, m’voyez… »]
A noter que par moment, le mastering, d’une grande qualité comme toujours, me fait penser au son d’Omnivium du groupe Obscura, de même que certains passages plus techniques que mélodiques et les parties clean.
J’ai eu le plaisir et l’honneur de pouvoir étudier les textes de Stortregn donc je remercie beaucoup Johan pour me les avoir envoyé. Car je dois admettre que ces derniers demeuraient jusqu’à aujourd’hui un mystère. De quoi exactement parlent nos amis suisses dans leur musique ? On retrouve beaucoup la notion de cosmos, de l’univers en général mais avec une dimension plus noire. C’est ce qui fait une nouvelle fois l’originalité de Stortregn qui interroge la place que chaque individu a dans ce monde si vaste, et quelle est la part de noirceur de chacun. Même si les textes apparaissent comme très subjectifs (quoiqu’écrits par tous les membres du groupe ou presque), ils peuvent nous évoquer des choses. D’ailleurs ils sont courts, donc nets et précis. Pas de fioritures, mais beaucoup d’efficacité !
Pour conclure cette chronique, je dirais que je suis toujours autant ébahi par le talent de composition des gars de Stortregn qui nous offrent un album de haut vol. La qualité est au rendez-vous et cet album ne laissera personne indifférent. Je vous tire mon chapeau les gars, excellent boulot !
P.S : j’adresse aussi mes compliments à la qualité récente de vos prestations live, j’ai adoré la maturité que vous avez sur scène et vous continuez à grandir ; pour sûr que vous atteindrez le haut niveau un jour ! Continuez comme ça et merci !
Tracklist :
1. Through the Dark Gates
2. Circular Infinity
3. The Forge
4. Nonexistence
5. The Chasm of Eternity
6. Lawless
7. The Eclipsist
8. Shattered Universe
9. Children of the Obsidian Light
Site officiel : http://www.stortregn.com/
Myspace : https://myspace.com/stortregn
Facebook : https://www.facebook.com/Stortregn/
Youtube : https://www.youtube.com/user/Stortregn
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