Note du SoilChroniqueur (Metalfreak) : 8,5/10

Bon, résumons : quand tu es à ton bureau et que tes collègues non avertis entendent (à défaut d’écouter) un album du genre de ce Shape by Human Frailty des irlandais de Strangle Wire, il y a plusieurs attitudes.
Tu as ceux qui en ont des sueurs froides et les yeux révulsés d’horreur en se demandant ce que pouvait bien être c’te mousik doudiable !
Tu as ceux qui savent que, quand c’est le Chris (Metalfreak, le rédacteur de ces lignes, pour ceux qui prennent le train en marche) dans le bureau, il ne faut s’attendre à aucune finesse, que ce soit dans l’humour comme dans les couleurs musicales des fonds sonores dans la pièce !
Et tu as ceux qui disent que si ça beugle, que ça tabasse et que ça va très vite, ben c’est forcément bien !
Ça, c’est pour les plus nuancés dans le discours.
Et tu as les plus mythomanes du lot qui… ben ne disent rien de concret ni d’intelligent parce que, de toutes façons, ils n’y arrivent pas et se contenteront d’images d’Epinal sorties directement de leur inculture télévisuelle (qui a dit Hanouna ?).

Bref, Strangle Wire, c’est un quatuor d’énervés qui nous vient du Royaume-Uni (de Belfast, pour être précis) : c’est que les gaillards, avant de former ce groupe particulièrement brutal et old school, ont tous fait leurs armes dans diverses formations allant du sludge au doom metal en passant par le thrash ou le death metal, parfois brutal !
Autant dire qu’on ne va la leur faire à l’envers : Strangle Wire, c’est death, c’est brutal, ça lorgne vers le thrash, ça nous colle quelques passages plus groove et d’autres plus heavy histoire de péter un tantinet la dynamique !
Ce qui est sûr, c’est que ça ne plaisante pas : c’est que les britanniques nous ont sorti quelques perles en matières de metal de la mort : Bolt Thrower (et bien sûr Memoriam), Napalm Death, Benediction, Carcass ou Necrosanct, certains avec les belles carrières qu’on leur connait.
Et, quelque part, Strangle Wire, c’est un peu le chaînon manquant entre toutes ces formations et la scène brutal death US tant le groupe, pendant 35 minutes, nous assène un death metal old school alternant passages brutaux et plus vicieux au moyen de changements de rythme parfois implacables, avec un sens du riff dévastateur !

On ne va pas se mentir, cette sortie ravira ceux qui restent en recherche de brutalité : le quatuor, déjà fort d’un premier EP The Dark Triad en 2018, a décidé de frapper fort avec ce premier full length.
Ils ne sont pas là pour faire de la figuration et nous le font savoir au moyen de ce bombardement d’armes de destruction massive que seul un instrumental acoustique intelligemment placé en milieu faisant office de court cessez-le-feu permet de respirer un petit peu !

Dévastateur, qu’on vous dit ! Pour oreilles averties !

Tracklist :

1. Heavily Medicated (3:25)
2. Learned Wretchedness (3:58)
3. Judas Switch (4:08)
4. The Human Tensile Experiment (4:24)
5. An Abhorrent Intervention (Instrumental) (1:03)
6. Shaped by Human Frailty (5:26)
7. Dead Before the Still (2:39)
8. Psychology of the Sick (3:33)
9. Horrors Beneath (5:38)

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