Note du SoilChroniqueur (Metalfreak) : 8/10

Encore une fois, la scène Sud-Américaine nous propose un groupe qui nous fait voyager dans le temps.
Si Strike Master ne fait plus office de petit nouveau sur la scène thrash metal internationale, c’est bien parce que la formation, née en 2005, en est désormais à son sixième album (plus deux EP et deux splits), avec la ferme intention une fois de plus, de perpétuer ce bon vieux thrash metal old school agressif et saccade, qui fait la marque de fabrique des formations qui aiment jouer sur l’urgence et la vitesse d’exécution ! Oui, comme il y a 35 ans…

Et ce n’est pas avec ce “Tangram apocalypse” que les choses vont changer, loin de là !
Si le thrash metal de Strike Master ne réserve que peu de surprises et surtout refuse de sortir des sentiers ultra balisés du genre, c’est bien grâce à la qualité des compositions que le groupe se démarque de la foultitude de leurs collègues qui jurent par le même genre de musique.
Thrash ? Assurément, si les tempos sont variables, passant du soutenu au mid, le propos reste impitoyablement agressif ! Un chant vindicatif, des chœurs virils sur les refrains, du riff à foison, du solo bien foutu et un talent de composition qui permet de nous balancer des hymnes qui n’auraient pas fait tâche sur les albums classiques du genre (“Heavy metal”, à tomber par terre).

Il est clair que Strike Master a très bien écouté les groupes de la Bay Area des mid eighties tant on ressent pas mal d’influences à aller chercher chez Exodus, le premier Metallica, Dark Angel ou plus récemment chez Fueled By Fire.
“Tangram apocalypse”, ce sont huit titres courts (hormis le premier qui dépasse les cinq minutes) qui vont directement à l’essentiel sans chercher à rajouter du superflu, à haute teneur (hor)riffique, à la basse sévèrement claquante et aux accélérations parfois démentielles.
Et quelque part, on n’en demande pas plus : si l’idée était de faire passer un pur moment de thrash metal à l’auditeur, le pari est réussi !

Strike Master, au bout de 18 ans de carrière et six albums, continue à prodiguer le thrash metal without compromises à l’exception de quelques incursions dans le heavy metal si cher à Judas Priest.
Pour le reste, on cherche la guitare en carton si chère à Tonton Zézé et on se fait des concours de headbanging devant la glace en hurlant les refrains à tue-tête. Et en plus, l’artwork est juste sublime.

Ainsi va le thrash metal, ainsi va la vie !

Tracklist :

1. Crystallized (3:01)
2. Here Comes the Incubus (4:25)
3. We Die Tonight (3:37)
4. Lost Within the Compass (3:21)
5. Heavy Metal (4:45)
6. Black to the Future (5:27)
7. Prototype God (4:41)
8. Save the Fire (3:55)

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